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Nouvellement installé à Marseille dans le quartier vétuste de la Porte d'Aix, Jérôme Beauregard, qui a grandi dans le 93, est un ancien journaliste devenu détective public qui se revendique communiste tendance Pif Gadget.
Un matin, il apprend la mort par overdose de son vieil ami Luc, avec qui il a passé la soirée. L'autopsie n'ayant pas été demandée, il n'y a pas d'enquête de police. Jérôme cherche alors lui-même la provenance de l'héroïne frelatée que Luc s'était fait livrer par un Uber-shit. Mais les codes d'une cité phocéenne en mutation lui échappent. Il en appelle à Jean-Claude Izzo, qui, apparu un soir d'orage, lui a dit : « Écris-moi, je te répondrais peut-être ». Et l'auteur de Total Khéops lui répond en effet. Soutenu aussi par son ex, Gabriela, et « Péra », flic aux idées larges, Jérôme remonte la piste du trafic d'héroïne marseillais jusqu'à défier l'Albinos, caïd du clan des « Blacks » et ancien champion de MMA.
Guillaume Chérel, né à Paris en 1964, vit à Marseille, où il travaille comme animateur social. Il a grandi dans une cité HLM, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), ce qui lui a inspiré un roman (Les Enfants Rouges, Flammarion 2001), remarqué par la critique, et dont Last Exit est, vingt ans après, le prolongement, en forme d'hommage singulier à Jean-Claude Izzo.
« Last exit to Marseille » est en quelque sorte le pendant des « Enfants Rouges », publié il y a plus de vingt ans par Guillaume Chérel.
Jérôme Beauregard, « détective public », a quitté l’Ile-de-France pour Marseille, plus chaleureuse et moins coûteuse que la capitale … Mais la ville a aussi sa face sombre, et Jérôme va en faire la cruelle expérience lorsque son vieil ami Luc meurt d’une overdose durant une soirée qu’ils passent ensemble. Découvrant que celui-ci avait pris de l’héroïne frelatée livrée via un « Uber-Shit », il décide d’enquêter sur le trafic de drogue qui gangrène la ville.
Dans ce roman noir, le narrateur dialogue avec le célèbre écrivain marseillais aujourd’hui décédé, Jean-Claude Izzo, à qui il raconte cette quête, mais aussi sa vie et ses désillusions. Celle d’un homme encore optimiste et énergique mais qui est confronté à l’âge et à la précarité et voit sa ville d’adoption sombrer : si la misère semble plus belle au soleil, les immeubles se fissurent et s’écroulent, les sdf sont partout, les migrants s’entassent dans des taudis, la drogue s’infiltre dans tous les quartiers et les trafiquants s’adaptent aux nouvelles technologies.
Si Jerôme Beauregard a grandi dans une banlieue du 93, et en a vu d’autres, on le sent assez effaré par ces nouveaux codes qui lui échappent et par la montée exponentielle de la violence. L’enquête est prétexte à nous raconter Marseille, le grand personnage de ce roman, entre amour et effroi envers cette ville en perpétuelle mutation.
J’ai senti beaucoup de sincérité dans ce livre inventif, aux accents autobiographiques, et cela fait du bien de lire un roman écrit avec les tripes. Une bien belle surprise.
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