"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En pleine nuit, Ethan reçoit un appel téléphonique étrange. Au bout du fil, il reconnaît la voix de ses parents disparus depuis deux ans. Après avoir pris de ses nouvelles, sa mère raccroche sur ces mots : " Dis à ta soeur qu'on pense à elle tous les jours. " Le problème, c'est qu'Ethan est fils unique. C'est le début d'une folle aventure...
Un secret de famille tombé du ciel. Un compositeur de chansons. Des nuits parisiennes et le vacarme de la solitude. Une décision à prendre. Une fille au bout de la route. Deux pom-pom girls originaires de Tchéquie. Une fête monstre sur la route de Mons. Une tarte au riz partagée avec le fantôme d'une star du rock. De la porcelaine anglaise. Comme est la vie. Fragile et robuste à la fois. Et une ode à l'amour au tournant de chaque page.
Les jonquilles de Green Park (Robert Laffont 2016) a reçu le prix du roman de l'Ile de Ré & le prix Coup de coeur du salon Lire en Poche de Saint-Maur.
"- J'aurais tellement adoré vivre en couple avec une fille des Yvelines.
- Patricia vient d'où ?
- Dijon.
- C'est différent.
- Les filles des Yvelines, elles ont quelque chose en plus !
- L'argent ?
- Non, non, ce n'est pas ce que je veux dire. Une façon de se comporter avec la vie..."
Ce dialogue, entre Ethan et Sébastien, résume les raisons pour lesquelles j'ai adoré lire "L'appel de Portobello road".
Que l'on sache d'abord que l'intrigue commence lorsqu'une nuit Ethan, alors même qu'il vient de se faire larguer par sa copine, est réveillé par la sonnerie de son téléphone à cadran "vintage". Au bout du fil, sa mère n'a que quelques instants pour lui confier un message : dire à sa soeur que ses parents pensent à elle tous les jours.
Banal ! me direz-vous. Bin... pas tant que cela quand on sait que :
1-les parents d'Ethan sont morts
et
2-il est fils unique
Mais dans le monde de Jérôme Attal on ne s'arrête pas à de telles broutilles ! Et - même si cette communication d'outre-tombe l'étonne bien un peu - Ethan, sans mollir, se met en quête de cette soeur tombée du ciel (c'est le cas de le dire !), dont il n'a jamais entendu parler, afin de lui délivrer le message parental.
Une visite chez une tante loufoque et malicieuse lui permet de trouver une piste. Et le voilà parti pour la Belgique à la recherche de June qui "contrôle les "défaillances des faïences". Mais les trajectoires sont rarement rectilignes pour qu'un garçon rencontre une fille. En chemin, on bute contre des obstacles, des ralentissements, des méandres, des digressions, des impasses, qui sont autant de possibilités de changer de direction, de se tromper, voire même de faire demi-tour. Que faut-il pour s'obstiner et ne pas s'égarer en route ?
De la fantaisie, de l'humour, de l'élégance, de la bonne volonté et une bonne dose d'optimisme lucide nous répond ce roman.
Car l'échappée d'Ethan est jalonnée de rencontres délicieusement mises en mots dans des dialogues pétillants et des situations poétiques, cocasses, extravagantes, toujours inattendues.
Et l'écriture accompagne ce road-movie comme le champagne se marie avec les petits fours. Elle caracole, étincelle, crépite, s'attendrit, surprend, s'amuse... Parfait reflet du périple d'Ethan, elle embarque le lecteur à sa suite en complice et compagnon de voyage.
En filigrane de cette légèreté mousseuse se devinent - oh très pudiquement ! - la rudesse du chemin qui mène un être vers un autre et la part de hasard qui régit les rencontres.
Voilà plusieurs mois que j'ai lu "L'appel de Portobello road" et j'ai voulu le feuilleter à nouveau au moment d'écrire ce commentaire. La magie a opéré une nouvelle fois et je n'ai pu m'empêcher de le relire entièrement !
Ne boudez pas le plaisir d’embarquer avec Jérôme Attal et son roman « L’appel de Portobello road » à la recherche de la jeune fille sur la photo, celle dont ses parents lui ont parlé sur ce beau téléphone chiné à Portobello road. Un téléphone raccordé à aucune ligne et qui pourtant a bien sonné, et les parents d’Ethan lui ont parlé ! Mais ses parents sont décédés depuis deux ans maintenant et tout un chacun le sait bien, les appels téléphoniques ça ne vient pas du ciel.
Ethan a les pieds sur terre, il va pourtant courir chez une vieille tante pour essayer de comprendre. Et là, miracle de la vieillesse, sa tante va lui dévoiler le secret qui va le faire courir au bout de la Belgique à la recherche d’une fabrique de porcelaine anglaise… et d’une mystérieuse June, son hypothétique sœur.
Voilà assurément un roman légèrement déjanté, mais qui va vous faire passer un bon moment !
Ma chronique complète ici https://domiclire.wordpress.com/2018/03/26/lappel-de-portobello-road-jerome-attal/
Jérôme Attal, je l’avais vu, en octobre dernier, à La 25ème heure du livre au Mans. Ses lunettes noires m’avaient impressionnée au point de ne pas oser m’approcher. Et pour lui dire quoi ? Je n’avais encore rien lu de lui, c’est dire le retard. Aujourd’hui, j’ai commencé à réparer ce manque. Je le découvre avec "L’appel de Portobello road" et… je ne le regrette pas !
"L’appel de Portobello road", donc, est à la fois le titre et le début de l’histoire puisqu’il déclenche tout le reste. Non, je ne vais pas vous raconter la suite. Ce serait nocif au plaisir de la découverte et inutile. Bon, je vous dis juste qu’Ethan, la quarantaine, reçoit pendant la nuit un appel téléphonique de ses parents disparus depuis quelques années. Ils lui demandent même de transmettre un message de leur part à sa sœur, sauf que… Ethan n’a pas de sœur.
A partir de là l’auteur nous entraîne à la suite de cet homme dans un road-movie quelque peu déjanté – en Triumph Spitfire, s’il vous plaît ! –, une sorte de conte sans méchants, une épopée brillante et animée. J’ai eu l’impression d’être plongée dans un shaker au milieu de pom-pom girls tchèques expertes en vodka – mais pas que –, une armée de gens déguisés amateurs de tartes au riz, de la porcelaine anglaise et une contrôleuse qualité… bref, un véritable méli-mélo de figures et de situations toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres… et pourtant, toujours en filigrane, l’amour et la solitude.
Quel talent ! Je suis tombée en amour de l’écriture superbe de Jérôme Attal, originale, travaillée, recherchée. J’ai aimé les expressions imagées à foison "Ses prunelles noires bataillaient en permanence contre l’étroitesse des orbites comme si elles rêvaient d’indépendance ; deux adolescentes bien décidées à aller voir le monde." Les personnages détaillés, tous excentriques, bariolés, la musique partout présente, forment une sarabande continuelle.
J’ai vraiment été emportée dans un tourbillon léger, léger, tournant les pages allègrement à la rencontre de nouveaux amis. Et même si parfois je me suis demandé ce que voulait dire l’auteur, je me suis contentée de me régaler. La prochaine fois que je le rencontrerai, c’est sûr, même s’il porte des lunettes noires, même si je ne suis pas une fille des Yvelines (voir page 65), je n’hésiterai pas à l’aborder pour lui dire mon admiration.
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