"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Grand amateur de boissons fortes et d'aventures féminines, Mikhaïl, le héros de L'Année du mensonge, ne s'attarde pas longtemps dans un vrai travail mais reste disponible pour le premier "business" venu. C'est ainsi qu'il se retrouve un beau jour avec la singulière mission d'apprendre à boire, à fumer et à courir les filles au jeune fils renfermé et agoraphobe d'un nouveau Russe. PDG de son état, son ancien patron. Flanqué du gamin, il ne pensait cependant pas découvrir des raisons d'aimer avant de rencontrer une apprentie actrice, copie d'Audrey Hepburn, que l'auteur semble tout spécialement apprécier comme le savent déjà les lecteurs de Fox Mulder a une tête de cochon. Mais, très vite, le frêle équilibre de ce trio est malmené. Au coeur de situations inextricables, chacun trouvera une issue idéale dans le mensonge. Au-delà des péripéties auxquelles sont mêlés ses personnages, Andreï Guelassimov ancre sa narration dans un moment emblématique de l'histoire récente de la Russie, où toutes les valeurs se sont effondrées, où, de nouveau, le temps du mensonge triomphe. Avec ce portrait d'une génération déjà bien loin du communisme, l'auteur de La Soif propose une vraie salade russe de sentiments et de situations. Par son ton, sa maestria, L'Année du mensonge, une éducation sentimentale au temps des oligarques, compte parmi les cinq ou six réussites qui ont refondé le roman russe contemporain.
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