"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le journaliste Einar découvre un matin une postière sourde étranglée dans une ruelle. Non loin, un iPod joue en boucle Angel of the morning. Alors qu'il aimerait enquêter sur ce crime étrange, son patron l'envoie interviewer Olver, capitaliste véreux et endetté. Et lorsque la fille du financier est enlevée, Einar est en première ligne pour retrouver les coupables. Malgré l'opposition de la police, il se lance sur les deux affaires. Et s'il n'y avait qu'un seul criminel ?
Ce roman m'a permis de faire la connaissance d'Einar, le journaliste qui est le personnage récurrent d'Arni Thorarinsson.
Avec la découverte par Einar lui-même d'une postière victime d'une agression, le récit démarre sur un rythme plutôt intéressant.
Malheureusement, selon moi en tout cas, l'histoire s'enlise rapidement dans une interview que le journaliste s'est vu imposer par son rédacteur en chef. L'entrevue concerne un certain Olver Margretarson que nombre d'Islandais considèrent comme faisant partie de la clique de capitalistes ayant par leur avidité conduit le pays dans une terrible crise économique en 2008. J'avoue très humblement n'être pas passionné par ce sujet, et avoir eu du mal à m'intéresser à cette première partie du livre.
L'enlèvement d'une petite fille relance l'intrigue policière de façon particulièrement noire, des passages évoquant la détention de la gamine donnant un aspect assez dérangeant à la lecture.
En revanche, l'auteur décrit bien les difficultés de policiers pas préparés à affronter une telle situation, ainsi que le rôle que doit jouer une presse tiraillée entre le besoin d'informer, d'essayer de faire avancer les investigations par des appels à témoignage, tout en respectant la confidentialité d'une enquête délicate.
En parallèle, le meurtre de la postière malentendante du début revient en fil rouge jusqu'à sa résolution finale.
J'ai retiré de ma lecture une impression bien mitigée. Malgré de bons éléments servant les intrigues policières, je n'ai pas réussi à vraiment me passionner pour ce roman.
A Akureyri, une factrice malentendante est agressée et laissée pour morte par un froid matin de janvier. Le journaliste Einar, présent sur les lieux, commence une enquête qu'il doit laisser de côté quand il est rappelé à Reykjavik pour interviewer, Ölver Margretarson Steinsson, un ''nouveau viking'', un de ces hommes d'affaires qui ont contribué à ruiner le pays. Sur place, il apprend la restructuration du Journal du soir et sa réintégration dans l'équipe de la capitale. Sa remplaçante, Sigurbjörg, ayant pris une année sabbatique afin de se consacrer à la biographie d'une ancienne star du rock, Einar retrouve la rubrique des faits divers et sera aussi rédacteur en chef adjoint. Mais il n'a pas le temps de se réjouir de ce retour en grâce. Margret Bara, la fille d'Ölver, est enlevée et ses ravisseurs exigent une rançon de vingt milliards ! Une somme impossible à réunir pour le roi des affaires déchu et une nouvelle enquête pour le journaliste pugnace.
Sur fond de crise économique et de société en déliquescence, Arni Thorarinsson promène son journaliste d'Akureri à Reykjavik pour deux enquêtes qui en disent long sur l'Islande du XXIè siècle. Le meurtre d'une handicapée et l'enlèvement d'un enfant font la démonstration d'un pays qui a perdu tout repère depuis qu'il a pris conscience de sa ruine financière. Moins mordant et cynique que dans ses précédentes enquêtes, Einar se pose des questions éthiques quand il s'agit de nourrir ses articles du malheur d'une fillette séquestrée et de ses parents au désespoir. Le père a beau être un mégalo qui a entraîné l'Islande à sa perte, il n'en demeure pas moins un parent prêt à tout pour retrouver sa fille. Mais Einar fait taire ses scrupules et s'immisce, questionne, insiste, publie.
Cet opus un peu trop bavard et long à démarrer n'en demeure pas moins un bon moment de lecture, grâce à Einar et à ceux, ou plutôt celles qui l'entourent : sa fille qui voudrait suivre les traces de son père dans le journalisme, son ex-maîtresse avocate qui le renseigne sur l'affaire, sa vieille voisine cambriolée, la policière des fjords de l'Ouest et bien sûr la petite Margret Bara, menottée, les yeux bandés, molestée, au fond d'un grenier et qui ne comprend pas ce qu'elle a fait de mal pour mériter un tel sort.
Une vision pessimiste d'un pays qui a vécu de plein fouet la crise économique et a perdu confiance. Les nouveaux vikings ont sombré corps et biens et avec eux toute une nation jusque là préservée.
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