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L'analphabète : récit autobiographique

Couverture du livre « L'analphabète : récit autobiographique » de Agota Kristof aux éditions Zoe
  • Date de parution :
  • Editeur : Zoe
  • EAN : 9782881825125
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite enfance en Hongrie à l'apprentissage du français et à l'envoi de son premier roman à des éditeurs parisiens. La pauvreté matérielle en Hongrie pendant l'enfance et les années d'internat, l'endoctrinement, la langue maternelle et les... Voir plus

Onze chapitres pour onze moments de sa vie, de la petite enfance en Hongrie à l'apprentissage du français et à l'envoi de son premier roman à des éditeurs parisiens. La pauvreté matérielle en Hongrie pendant l'enfance et les années d'internat, l'endoctrinement, la langue maternelle et les langues ennemies, allemande et russe, la mort de Staline, la fuite vers l'Autriche, l'arrivée à Lausanne avec son bébé, tous ces récits ne sont pas tristes mais cocasses, avec cet humour noir qui traverse toute l'oeuvre de la romancière. Phrases courtes et mots justes, efficacité des histoires et lucidité carrée, un humour immense, le monde d'Agota Kristof est là, dans sa vie comme dans ses romans.

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Avis (4)

  • Dans ce récit autobiographique, j’ai retrouvé Agota Kristof, son style et ses thèmes fondateurs. Par cette brève biographie, elle confirme ce que l’on ressent dans ses romans. Ces phrases ont une musicalité bien à elle. Elle va à l’essentiel comme si ces mots lui étaient comptés, sans pour...
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    Dans ce récit autobiographique, j’ai retrouvé Agota Kristof, son style et ses thèmes fondateurs. Par cette brève biographie, elle confirme ce que l’on ressent dans ses romans. Ces phrases ont une musicalité bien à elle. Elle va à l’essentiel comme si ces mots lui étaient comptés, sans pour autant avoir des phrases trop courtes, elle explique sa façon d’écrire par son impression de ne pas maîtriser la langue française, ce qui ne se remarque nullement.

    Dès le titre, on se doute qu'elle n'y va pas par quatre chemins, ni en douceur, elle est directe, "l'analphabète" est un mot fort qui tombe comme un couperet elle n’emploi pas de formule poétique, alors qu'elle écrit de la poésie depuis sa plus tendre enfance.

    Elle nous raconte son enfance, sa famille, sa jeunesse, son arrivée en Suisse, le passé laissé dernière elle. Elle nous raconte son apprentissage et appropriation de la langue française qui s’est imposée à elle, de la douleur d’abandonner sa langue maternelle comme si elle avait coupé un cordon ombilical pour renaître, elle vivra avec cette blessure interne.

    Les frontières physiques et celles de la langue, les barrières mentales. Dichotomie entre l’intérieur et l’extérieur.

    Le thème de l’exil avec Agota Kristof n’est pas une période transitoire, elle a vraiment coupé les ponts, elle ne parle pas de retour. Elle n'est pas tendre avec les régimes politiques qui l'on conduite en Suisse. Il y a comme un travelling entre le général et le particulier.

    Ce récit autobiographique et ce qu’elle y raconte a malheureusement encore des résonances aujourd’hui. Quitter son pays d’origine pour raisons politique sans vraiment choisir son pays d’accueil, perdre ses repères, sa langue, sa culture, sa famille. C’est une femme de volonté elle a tout réappris et reconstruit en arrivant en Suisse.

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  • Ce très court récit autobiographique, comme l’auteure le sous-titre elle-même, est l’histoire condensée, en quelques souvenirs et événements marquants, de la vie d’Agota Kristof.

    Des images d’une enfance heureuse en Hongrie à la difficile arrivée en Suisse jusqu’à l’appropriation de la langue...
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    Ce très court récit autobiographique, comme l’auteure le sous-titre elle-même, est l’histoire condensée, en quelques souvenirs et événements marquants, de la vie d’Agota Kristof.

    Des images d’une enfance heureuse en Hongrie à la difficile arrivée en Suisse jusqu’à l’appropriation de la langue française et à sa nouvelle vie d’écrivain, Agota nous livre un récit sans fioritures, dans une langue maîtrisée mais presque dénuée d’émotion. Mais cette histoire est néanmoins bouleversante, on y ressent les sentiments de l’auteure, les regrets, les petites victoires et surtout son grand malheur, l’exil qu’elle vit si difficilement.

    J’ai beaucoup aimé ce livre qui pousse à la réflexion, tellement actuelle, sur les souhaits, les désirs, les refoulements et la vie de toutes ces personnes poussées sur les routes par les conflits, qu’avec nos yeux d’occidentaux on ne peut voir que gagnants en arrivant en Europe, alors qu’eux ont le sentiment d’avoir tout perdu…

    Je n’avais rien lu de cette écrivaine jusqu’à présent, mais j’ai maintenant très envie de découvrir son univers.

    https://mesmotsmeslivres.wordpress.com/2016/06/25/lanalphabete-de-agota-kristof/

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  • Il y a trèèèès longtemps, j’avais lu Le Grand Cahier, puis La preuve, et enfin Le troisième mensonge. Quelle claque ! De leur auteure, je ne savais rien, et je n’avais pas cherché à savoir, ses textes me suffisaient.

    Après l’avis de Cathulu sur ce court texte autobiographique, je décidais de...
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    Il y a trèèèès longtemps, j’avais lu Le Grand Cahier, puis La preuve, et enfin Le troisième mensonge. Quelle claque ! De leur auteure, je ne savais rien, et je n’avais pas cherché à savoir, ses textes me suffisaient.

    Après l’avis de Cathulu sur ce court texte autobiographique, je décidais de le lire.

    Avec des mots simples et précis, l’auteure nous parle, certes de son enfance, mais surtout de sa farouche volonté d’écrire.

    Son périple pour fuir la Hongrie m’a émue et raisonne avec l’actualité. On accueillait plus volontiers les personnes fuyant l’Europe de l’Est que les actuels migrants.

    L’image que je retiendrai :

    Celle d’Agota et son frère aîné, puni pour avoir fait croire au petit dernier qu’il était un enfant adopté.

    http://alexmotamots.fr/?p=1825

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  • Encore une référence du café littéraire ! Un tout petit livre, seulement 55 pages, mais d'une très grande intensité.

    Il s'agit du 1er récit autobiographique d'Agota KRISTOF, romancière. Vous la connaissez ?

    Elle est née en Hongrie en 1935, d'un père instituteur, et d'une mère au foyer....
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    Encore une référence du café littéraire ! Un tout petit livre, seulement 55 pages, mais d'une très grande intensité.

    Il s'agit du 1er récit autobiographique d'Agota KRISTOF, romancière. Vous la connaissez ?

    Elle est née en Hongrie en 1935, d'un père instituteur, et d'une mère au foyer. Elle mène sa vie d'enfant aux côtés de ses 2 frères, baignée dans un monde d'instruction.

    Elle est passionnée de lecture :
    "Je lis. C'est comme une maladie. Je lis tout ce qui me tombe sous la main, sous les yeux : journaux, livres d'école, affiches, bouts de papier trouvés dans la rue, recettes de cuisine, livres d'enfants. Tout ce qui est imprimé." P. 5

    Son grand-père offre une animation aux habitants du village le dimanche, il demande à sa petite-fille de lire le journal. Il est fier d'elle.

    Ses lectures développent son imagination, elle imagine des histoires, écrit des poèmes... jusqu'à l'âge de ses 14 ans. Là, elle entre en internat où seules les filles sont admises. Les règles de vie sont strictes. Elle est loin de ses frères et de sa famille. Elle souffre terriblement du manque de liberté. Alors, pour oublier ses moments de solitude, elle anime les soirées avec des amies en mettant en scène des histoires.

    A l'extérieur, et depuis plusieurs années déjà, son pays est en guerre. L'année 1953 est marquée par la mort de Staline, les suivantes le seront par celle de milliers de personnes, 30 000 en Hongrie en 1956.

    Mariée avec une petite fille de 4 mois à charge, Agota KRISTOF décide de quitter la Hongrie. Ils franchissent la frontière par le biais d'un passeur. Ils arrivent en Suisse. Elle y trouve un emploi à l'usine. Elle commence à écrire des pièces de théâtre et puis vient le moment de la publication de son 1er roman.

    Ce tout petit récit autobiographique est une véritable perle.

    Il nous fait toucher du doigt les richesses de la lecture et cette capacité à s'émanciper de son environnement, y compris quand le contexte est grave.

    Le titre pourtant nous interpelle : "L'analphabète". En fait, elle aborde avec beaucoup de justesse l'exil, l'apprentissage des langues et cette déchirure lorsqu'elle s'est rendue compte qu'en terre étrangère elle ne pouvait lire, elle qui croyait qu'il n'existait qu'une seule langue dans le monde entier :
    "Je ne pouvais pas imaginer qu'une autre langue puisse exister, qu'un être humain puisse prononcer un mot que je ne comprendrais pas." P. 21

    Elle met aussi des mots sur ce mal du pays, cette force irrépressible des origines. Alors même que leurs conditions de vie se sont améliorées, elle ne vit plus dans un pays en guerre, elle travaille et peut nourrir sa famille, elle a un toit pour dormir. Et pourtant, impossible d'être heureuse.
    "Comment lui expliquer, sans le vexer, et avec le peu de mots que je connais en français, que son beau pays n'est qu'un désert pour nous, les réfugiés, un désert qu'il nous faut traverser pour arriver à ce qu'on appelle "l'intégration", "l'assimilation". A ce moment-là, je sais que certains n'y arriveront jamais." P. 44

    C'est un magnifique témoignage qui nous éclaire une nouvelle fois sur la condition de réfugiés. Malgré la bienveillance, la solidarité des accueillants, jamais rien n'est gagné !

    J'ai maintenant bien envie de lire Agota KRISTOF. Vous avez des références à me conseiller ?

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