"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lamento est une histoire d'engouement sauvage.
Une complainte hypnotique sur le fait de tomber amoureux.
Mais pour ne pas rester qu'un feu de paille, comment transformer le coup de foudre en un amour durable, en un amour quotidien ?
Vingt ans après la fin de son mariage, une femme écrit pour sa fille l'histoire d'amour dont elle est le fruit, et lui adresse son Lamento, la lamentation sublime d'un désir qui refuse la domestication, d'un coup de foudre trop pétri d'absolu pour résister aux déceptions du temps.
Nous lisons ce roman dans un état proche de la transe et oublions pendant quelques heures le monde qui nous entoure. La transformation de l'amour a rarement été décrite de manière aussi impitoyablement brutale et en même temps aussi lyriquement belle que dans Lamento.
Madame Nielsen est une artiste totale, romancière, performeuse, compositrice, chanteuse multigenrée. Née sous le nom de Claus Beck-Nielsen en 1963 à Aarhus, au Danemark, elle est morte sous cette identité en 2001, et a organisé ses obsèques, pour renaître sous les traits de Madame Nielsen en 2013. Elle a été nominée trois fois pour le Prix de littérature du Conseil nordique, son oeuvre littéraire est traduite en neuf langues.
Pionnière du biographisme performatif et de l'autofiction scandinave, elle nous entraine, dans son sublime Lamento, avec l'absolu et l'audace qui la caractérisent, dans un jeu ouvertement mensonger avec la réalité en imaginant ce que c'était que d'être mariée à l'homme qu'elle était.
Vingt ans après la fin de son histoire d’amour passionnel, la narratrice raconte à la fille issue de ce coup de foudre ce qu’a été cette relation, de la rencontre jusqu’à son terme.
Comment naît un coup de foudre, comment évolue-t-il, comment le transformer pour qu’’il passe du désir à l’amour, comment faire en sorte que cet amour dure et qu’il résiste à la vie au quotidien ? Autant de questions que se pose la narratrice au cours de ce Lamento dans lequel elle dissèque la relation qu’elle a eu avec le père de sa fille.
Ce très court roman de moins de 200 pages ne se laisse pas facilement apprivoiser. Il faut se laisser porter par la plume lyrique de Madame Nielsen, artiste totale, pour en éprouver la poésie. D’autant que l’histoire n’est pas racontée de manière chronologique et qu’il peut être facile de se perdre dans les différentes temporalités.
Mais si on accepte de sortir de sa zone de confort, on ne pourra qu’être gagné par l’émotion d’une histoire qui raconte le désir, la fusion du couple puis l’étiolement au fil du temps alors que la routine s’installe. La narratrice doit alors se rendre à l’évidence : l’amour qu’elle partage avec cet homme ne souffre pas de demi-mesure ou de tiédeur. Il doit être fulgurant ou ne pas être puisqu’il n’arrive pas à muter vers quelque chose de plus doux, de plus quotidien.
Un beau roman à découvrir.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !