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«J'ai appris qu'il était mort depuis des années. C'était en mai 90 (...). Je n'avais jamais pensé à sa mort. On m'a dit aussi qu'il était enterré à Sadec, que la maison bleue était toujours là, habitée par sa famille et des enfants. Qu'il avait été aimé à Sadec pour sa bonté, sa simplicité et qu'aussi il était devenu très religieux à la fin de sa vie.J'ai abandonné le travail que j'étais en train de faire. J'ai écrit l'histoire de l'amant de la Chine du Nord et de l'enfant:elle n'était pas encore là dans L'Amant, le temps manquait autour d'eux. J'ai écrit ce livre dans le bonheur fou de l'écrire. Je suis restée un an dans ce roman, enfermée dans cette année-là de l'amour entre le Chinois et l'enfant.Je ne suis pas allée au-delà du départ du paquebot de ligne, c'est-à-dire le départ de l'enfant.»Marguerite Duras.
Commencé il y a de nombreuses années, je ne l’avais jamais terminé.
Voilà, c’est chose faite.
Ce que je n’avais pas aimé à l’époque m’a un peu moins dérangé cette fois-ci.
- Le ton sec et détaché
- La manière distante de désigner les personnages : « l’enfant », « le chinois »
- Le fait que les scènes soient vues sous l’angle d’un film, donnant une certaine froideur au récit.
- Les dialogues longs, inconsistants et ennuyeux.
Non, cela ne m’a pas rebutée en deuxième lecture. J’y ai même trouvé de l’originalité et un certain charme. Comme quoi !
« L’enfant rit, le chinois pleure, l’enfant pleure, le chinois rit »
Les verbes pleurer et rire sont utilisés tout le long du roman. Je n’ai pas eu le courage, mais j’ai failli reprendre la lecture pour compter le nombre de fois.
Marguerite Duras n’a certes pas eu une jeunesse ordinaire. Réécrire cette histoire sept ans après un roman sur le même sujet ; après l’adaptation cinématographique qui l’a déçue, prouve l’importance de cette étape dans sa vie.
Ici, il semble qu’elle ait voulu réécrire le film tel qu’elle, elle l’aurait voulu.
J’ai bien envie de lire « L’amant » et de voir le film pour me faire une opinion sur les trois versions. En tout cas, c’est une belle histoire de passion.
Je comprends que Duras soit aimée ou détestée, sans concession. J'ai beaucoup aimé ce livre au style très en avance sur son temps. Duras sait, comme nul autre, faire transparaître dans ses récits aux abords simplistes des émotions fortes et des situations dramatiques (je pense notamment au Barrage contre le Pacific). A l'histoire d'amour, mais en est-ce seulement une?, s'entremêle très rapidement à un sentiment de malaise profond. C'est sans doute là que réside la beauté de l'écriture de Duras, dans la richesse des sentiments qu'elle fait passer dans des histoires et dialogues d'apparence très simple.
Il faut vraiment aimer le style de Marguerite Duras pour apprécier ce livre. Texte très épuré, récit allusif, essentiellement concentré sur la douleur des amants. Un parfum de sensualité et d’érotisme enveloppe ce court roman que j’ai dû relire trois fois avant d’en relever toutes les subtilités.
Difficile de faire un film à partir d’émotions, à partir d’un texte qui repose essentiellement sur le retenu, l’implicite, le pouvoir de résonance des mots.
Le résultat est plutôt réussi lorsque c’est Jean-Jacques Annaud qui s’atèle à la tâche. De toutes façons, je suis admirative du travail d’Annaud et je trouve qu’en général, ces adaptations sont très bien, d’autant qu’à chaque fois, il s’attaque à des œuvres auxquelles personne avant lui n’avait osé toucher (Le nom de la Rose, la guerre du feu, Sept ans au Tibet)
J'ai eu un peu de mal à accrocher avec le style d'écriture et l'histoire ne m'a pas fasciné, je me suis plus laissée porter par le film, une fois n'est pas coutume.
Très bon roman!
A lire...
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