"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
27 avril 1718. Un incendie ravage le Petit-Pont, menaçant Notre-Dame. Alors qu'à Paris l'air est tout en feu, au château de Sceaux, la duchesse du Maine souffle sur un autre brasier bien plus dangereux pour le Régent, celui du complot.
Mariée à l'aîné des bâtards de Louis XIV, haute comme trois pommes mais animée de l'orgueil d'une princesse du sang, cette précieuse règne sur sa petite cour de beaux esprits comme sur son mari. Soutenue en secret par le prince de Cellamare, ambassadeur du roi d'Espagne, et encouragée par les survivants de la vieille cour du Roi-Soleil, elle va intriguer avec passion.
Ainsi, en ce printemps 1718, un vent de fronde se lève sur la France et une véritable course-poursuite pour le pouvoir s'engage entre la duchesse d'un côté et le Régent de l'autre.
À travers les méandres des conspirations politiques, les haines familiales et une galerie de portraits tous plus extravagants les uns que les autres, Camille Pascal fait renaître avec virtuosité le temps enflammé et haletant de la Régence.
L'action débute le 27 avril 1718 donc, alors qu'un incendie ravage le Petit-Pont et menace Notre-Dame. Alors pourquoi ne pas profiter de l'incendie pour allumer un brasier encore plus grand en déstabilisant le pouvoir du Régent, petit-neveu de Louis XIV.
Le Roi Soleil a rendu l'âme en 1715, après un très long règne, c'est son arrière-petit-fils qui doit accéder au pouvoir, et en attendant c'est le Régent qui tient les rênes au grand dam de tous les nobles nostalgiques qui ont gravité autour du grand roi, en essayant d'accumuler le maximum de privilèges.
L'éducation de Louis XV a été confiée au Duc du Maine mais le Régent a changé d'avis, et beaucoup de candidats se bousculent pour prendre sa place et ceci n'est pas du goût de la duchesse Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé, petite-fille du grand Condé.
En effet, cette dernière, qui n'a déjà pas apprécié qu'on lui fasse épouser le Duc du Maine, affublé de surcroît d'un pied-bot, fils par la main gauche de Louis XIV et de Mme de Montespan, veut absolument que le « petit Duc » comme l'appelle Mme de Maintenon qui fut sa nounou-préceptrice, se rapproche du pouvoir. Après avoir épousé morganatiquement Louis XIV, elle a tout fait pour que les enfants illégitimes puissent prétendre à la succession, le jeune Louis XV, de santé fragile semble-t-il, n'a que 5 ans. Or la majorité requise est fixée à treize ans.
Notre duchesse, « du haut de sa petite taille », n'hésite pas à discréditer le Régent, faisant circuler sous le manteau de nombreux pamphlets ; mensonges, intrigues, complot, tout est bon pour déstabiliser le régime. Elle manoeuvre pour faire arriver sur le trône Philippe V, roi d'Espagne. Elle ira jusqu'au bout pour jouer un rôle dans l'Histoire, comme jadis Condé et la Fronde, quitte à se retrouver accusée de haute trahison…
On fait ainsi la connaissance du frétillant abbé Dubois au service du roi d'Angleterre qui oeuvre en douce pour maintenir le Régent sur le trône de France et s'applique à mettre sur pied la « Quadruple-Alliance. du côté de l'Espagne, Philippe V, poussé par son épouse Élisabeth Farnèse qui déteste le Régent et veut remettre la main sur d'anciennes possessions en Italie : Parme, la Toscane, entre autres et tire les ficelles, aidée du cardinal Alberoni qui vise Rome. Tout ce petit monde veut remettre en question le traité mettant fin à la guerre de succession d'Espagne. Et tout cela bien sûr pour le bien de la France.
Une idée de génie pour reprendre la main : la convocation du lit de justice pour reprendre la main sur le parlement qui se sent tout puissant !
Tous les personnages sont intéressants et bien analysés, notamment ceux qui oeuvrent en sous-main, tel l'abbé Dubois, le cardinal Alberoni, le Prince de Cellamare, ambassadeur du roi d'Espagne, entre autres, ou Elisabeth Farnèse ultra-catholique qui invoque Dieu et les bénédictions tout en copulant activement avec son auguste époux Philippe V… quant à Mme de Maintenon, la bigote de Saint-Cyr elle en prend pour son grade. « Cette vieille ripopée, cette guenon, cette garce, cette hypocrite, cette putain infernale, la veuve Scarron qui allait en crever de rage dans son refuge de Saint-Cyr… »
Camille Pascal s'appuie sur une documentation abondante, (la bibliographie est intéressante pour approfondir la vie, les actions des différents personnages) et raconte les évènements sur un rythme presque endiablé, à la manière d'Alain Decaux autrefois (que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître !!!) ce qui rend ce livre très vivant et passionnant.
Je connaissais très peu la duchesse du Maine et la manière dont il nous la présente, vive d'esprit, toujours prête à intriguer, quitte à provoquer une guerre et à se brûler les ailes m'a donné envie d'en savoir plus car j'avoue qu'elle m'a beaucoup plu.
Camille Pascal nous entraîne dans les méandres de l'Histoire, les complots, les alliances de dupes pour notre plus grand plaisir. J'ai beaucoup aimé ses précédent livres « L'été des quatre rois » et « La chambre des dupes » donc cette lecture était une évidence et j'ai retrouvé le même plaisir.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont qui m'ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume d'un auteur que j'apprécie beaucoup.
Lien : HTTPS://LESLIVRESDEVE.WORDPR..
Un roman tout feu tout flamme pour Camille Pascal qui fait jaillir les étincelles, entre Philippe d’Orléans et la duchesse de Maine, qui ont failli faire exploser la régence pendant la minorité de Louis XV ; épisode de l’histoire française, connu sous le nom de la conspiration de Cellamare mais trop méconnu encore aujourd’hui.
Avril 1718. Un incendie se déclare près de Notre-Dame de Paris et Philippe d’Orléans envoie ses troupes afin d’empêcher tout embrasement populaire, d’aucuns croyant dur comme fer que l’incendie est un signe du ciel – en réalité l’origine est un cierge… La situation est tendue puisqu’à Sceaux puisqu'une guêpe à l’esprit vipérin projette un complot pour éjecter du trône le Régent. La duchesse du Maine n’ayant pas digéré pas que son bâtard légitimé de mari ait été écarté de toute action politique après la décision de Philippe d’Orléans de casser le testament de feu Louis XIV, testament qui avait été soigneusement contrôlé par la marquise de Montespan, mère du duc du Maine. L’ordre de la Mouche à miel est créé par Louise Bénédicte de Bourbon qui n’avait pas l’habitude de tourner autour du pot. Réunions secrètes, complots ourdis, chaque camp voulant faire jouer un Espagne-Angleterre pour asseoir ses positions au Palais-Royal, bref que la fête commence !
Entre faits historiques authentiques et esprit romanesque, Camille Pascal joue avec les belles lettres pour un jeu royal sur l’échiquier du pouvoir où une coterie affronte courtisans et frondeurs pour mener à l’échec un souverain. Une lecture aussi savoureuse que le miel mais pimentée par une plume aussi érudite qu’espiègle, aussi subtile que folâtre.
Blog Le domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2022/09/unenoisette-un-livre-lairetait-tout-en.html
Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre
J'ai retrouvé avec grand plaisir la plume de Camille Pascal qui détient un art incomparable pour nous balader dans des époques révolues et souvent méconnues. Après « L'été des quatre rois », resserré sur une période cruciale en France et pleine d‘incertitude, « L'air était tout en feu » ramène le lecteur en 1718 à l'époque où souffle à nouveau l'air du complot. Nous assistons à une guerre sans merci entre la duchesse du Maine, petite-fille du Grand Condé et épouse de l'ainé des bâtards de Louis XIV et le Régent, Philippe d'Orléans, pour gouverner la France. le salon de la première est un haut lieu de conspiration, et l'on plonge avec délice dans une galerie de personnages plus ou moins connus et dans un défilé d'alliances et rivalités.
Il faut s'accrocher parmi toutes ces alliances et portraits d'enfants illégitimes, légitimés à nouveau rétrogradés au rang de simples ducs et pairs du royaume, l'histoire de France offre en effet de belles intrigues et guerres fratricides pour le pouvoir.
Le récit enfin est servi avec force de détails et d'informations subtilement disséminées par l'auteur au prix d'un travail de recherche et de lecture impressionnant qui ne font que renforcer sa vraisemblance.
La duchesse du Maine, à mes yeux, est la véritable héroïne à contre-courant du roman, déchainée, avec une audace entretenue par la morgue des Condé, elle anime le complot et la narration, avec ses intrigues et tenues fantasques. Arborant aussi bien une coiffe au point d'Angleterre qu'une toque turque rouge, et fardée comme une poupée, elle tient le haut de la scène avec des complots surréalistes, bâtit des châteaux en Espagne comme si on jouait avec un théâtre d'enfants.
Un grand plaisir de lecture, où l'Histoire semble dépasser la fiction.
Le récit s’ouvre par un incendie qui s’est déclaré sur le Petit-Pont, menaçant Notre-Dame. Nous sommes en avril 1718. Louis XIV est mort, Louis XV trop jeune pour accéder au trône et c’est donc Philippe, duc d’Orléans qui assure la Régence. Ce frère cadet de Louis XIV a supplanté le duc du Maine, fils légitimé du Roi Soleil, pour occuper ces fonctions. Et cela suscite moult jalousies et complots, notamment du côté de la petite duchesse du Maine qui voudrait de toutes ses forces que son époux récupère la Régence.
Après les coulisses d’une époque chaotique dans L’Eté des quatre rois et celles du règne de Louis XV dans La chambre des dupes, Camille Pascal nous emmène à la rencontre d’une famille royale qui a tout d’un nid de vipères ! Entre enfants légitimes, légitimés ou non, la guerre est en effet déclarée pour évincer ses rivaux et prendre le pouvoir. Par tous les moyens possibles et sans même hésiter à imaginer d’assassiner quelques personnes qui feraient obstacle.
Comme à son habitude, Camille Pascal dresse des portraits extrêmement vivants de cette petite coterie occupée à comploter et à monter des intrigues improbables. Le lecteur se retrouve ainsi entraîné au cœur de relations familiales complexes, où il est délicieux de se perdre dans les liens qui les unissent tous.
La petite duchesse du Maine est ainsi absolument irrésistible ! Contrefaite mais terriblement orgueilleuse et fort habitée de son rang, l’entêtée ne cesse de mettre sur pied des conspirations avec l’aide des cours étrangères, notamment Espagnole. On entre alors dans un véritable récit d’aventures haletant où les dialogues et les descriptions sont aussi savoureux les uns que les autres.
Camille Pascal excelle décidément dans l’art de rendre l’histoire de France accessible en choisissant de traiter des épisodes méconnus et de se focaliser sur une période précise. Chacun de ses personnages est décrit minutieusement aussi bien physiquement que psychologiquement et si l’auteur s’appuie sur une documentation précise et des faits avérés, on ne sent jamais le travail derrière le récit qui est à la fois très pédagogique et plein d’humour.
Et grâce à Camille Pascal, on sait (contrairement à ce que nous laisserait croire les séries télévisées) que la plupart des membres royaux et de la noblesse n’étaient pas des tops models mais étaient tous plus ou moins affublés de tares diverses. Difficile de passer à travers les gouttes de la consanguinité !
J’ai toujours aimé les romans historiques. J’avais entendu parler du talent de Camille Pascal mais n’avais pas encore lu un de ses ouvrages.
C’est chose faite avec » L’air était tout en feu » qui m’a emballée.
En 1718, c’est le Régent qui gouverne la France en attendant que Louis XV soit en âge de régner. Cette régence n’est pas du goût de tout le monde. Notamment de la Duchesse du Maine, épouse de l’aînée des bâtards de feu Louix XIV.
Cette femme, animée par un orgueil et une ambition démesurée, estime que le pouvoir doit revenir à son époux, et par richochet, à elle-même.
Ne doutant de rien, un peu comme la grenouille voulant être aussi grosse que le boeuf, elle va être à l’origine d’intrigues, soutenue par l’ambassadeur d’Espagne et de vieux partisans du Roi-Soleil. Ces intrigues vont conduire à une véritable Fronde mettant en danger la France.
Suivre les complots, les conspirations, les haines personnelles qui animent tous les acteurs de ce moment de notre Histoire est passionnant.
Ce roman se lit presque comme un thriller dont on a envie de connaître la fin. Même si cette fin, le lecteur la connaît déjà (enfin s’il se rappelle ses cours d’Histoire !).
Pour ceux qui ne se souviennent plus, ce livre apporte un formidable éclairage sur cette période.
Je remercie les Editions Robert Laffont et Cultura pour cette découverte.
Une série sur l’histoire de France que propose avec aisance, Camille Pascal. Et il faut le reconnaître, un plaisir pour les amateurs d’histoire. À la suite de la mort de Louis XIV (septembre 1715) et avant le couronnement du jeune Louis XV en octobre 1722, va s’instaurer une période dite de : la Régence. À laquelle Philippe d’Orléans en sera le Régent.
De multiples dissensions feront leurs apparitions, dont notamment la conjuration de Cellamare. Un complot tramé par Philippe V (Roi d’Espagne) et le cardinal Alberoni, dont le but principal sera d’envisager, la disparition prématurée du jeune Louis XV, et faciliter l’accès au trône de France, du roi d’Espagne, rien de moins !
Ce schéma politique, mené de part et d’autre des Pyrénées, comporte l’adhésion de princes de sang. Et notamment, en France, le duc et surtout la duchesse du Maine (petite-fille du Grand Condé). Une femme dont le caractère haut en couleur, se trouve considérée comme la plus spirituelle et la plus méchante de son temps.
Tous les attraits envisagés par le lecteur : conspirations familiales, trahisons, complots, politique extérieure s’entremêlent ! Une balade des prétendants où tout un chacun recherche les prébendes et les faveurs des « grands ». Un immense bal des hypocrites pour la satisfaction de quelques-uns, avec une totale impunité dans tous les compartiments de la vie sociale.
Une lecture tout en plaisir, un style accrocheur, notamment grâce à une importante documentation, nous transporte dans les strates de la cour royale. Un moment forcément agréable pour les « gens communs » d’entrer dans le pinacle des « Dieux » de l’époque...Nous sommes la « Caste » de l’époque, que « L’air était tout en feu » nous livre tel une histoire au jour le jour et qui nous incite à en connaître le dénouement. Une page de l’histoire de France, notre bien commun.
Merci à Babelio - Masse Critique - et les Éditions Robert Laffont pour une nouvelle aventure avec cet auteur.
Le 27 avril 1718, un incendie parti d’un simple cierge détruit le quartier du Petit-Pont, proche de Notre-Dame. Alors que certains évoquent une punition du ciel, Philippe d’Orléans, Régent pendant la minorité de Louis XV, prend soin d’envoyer les troupes dans Paris pour prévenir toute manifestation de mécontentement. Il est encore loin de se douter qu’un autre feu couve, celui du complot, et que c’est à une véritable fronde, qu’en cette même année, il va se trouver confronté.
Outragée d’avoir dû épouser le duc du Maine, bâtard légitimé de Louis XIV et de Madame de Montespan, qui plus est affligé d’un pied bot, Louise-Bénédicte de Bourbon-Condé, aussi violente d’humeur que petite de taille, n’a de cesse de monter son mari contre le duc d’Orléans, depuis que, trois ans plus tôt, ce dernier a fait casser le testament du Grand Roi, retirant au prince l’éducation et la garde de l’enfant royal, et concentrant le pouvoir en ses seules mains. De la joute verbale et des simples pamphlets à une véritable cabale, elle franchit bientôt le pas, pour, soutenue par la vieille garde de la cour de Louis XIV, comploter secrètement avec l’ambassadeur du roi d’Espagne. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’amener Philippe V, petit-fils du Roi-Soleil, à s’emparer du trône de France par les armes.
Camille Pascal s’est basé sur une impressionnante documentation pour reconstituer les évènements dans les moindres détails, et sa narration, comblant avec la plus grande exactitude possible les pointillés laissés par les traces historiques, est en tout point passionnante. De cette peinture se détachent les très vivants portraits de quelques grands personnages, au premier rang desquels l’indomptable duchesse du Maine. Fasciné, l’on assiste à ses caprices de « princesse du sang », dont on pourrait souvent rire s’ils ne la menaient au pire, dans la démesure d’une fureur prête à mettre la France et l’Europe à feu et à sang pour le seul prix de son orgueil blessé. Et si personne ne la prend tout à fait au sérieux dans sa présomptueuse extravagance qui lui fait mépriser toute prudence, force est de constater que, si chimériques et si peu finement instruites soient-elles, ses menées dans un contexte politiquement fragile finissent par acquérir, par le seul fait de son audace et de son autorité, l’ampleur suffisante pour représenter un danger pour la stabilité du pouvoir.
Rigoureusement exact, captivant de bout en bout, c’est par la virtuosité de son écriture que ce texte achève de combler son lecteur. Parfaitement accordée, dans son ton et ses tournures, aux dialogues authentiquement tirés des documents et témoignages parvenus jusqu’à nous, l’excellente plume de Camille Pascal se savoure avec d’autant plus de délices qu’elle nous régale de bien jolies trouvailles et de formules pleines d’esprit.
Déjà séduite par La chambre des dupes, ce précèdent roman de l’auteur, lui aussi tout imprégné des luttes de pouvoir à la Cour - d’un Louis XV parvenu à la trentaine -, me voilà en passe de devenir une inconditionnelle de Camille Pascal, tant la rigueur de son érudition historique rivalise avec l’irrésistible qualité de son écriture. Coup de coeur.
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