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Philippe Clerc, septuagénaire niçois, se réveille auprès d'une jeune femme, dans un lit qui n'est pas le sien. La belle, trop belle pour être sa conquête, est morte. Clerc ne se souvient de rien. Emprisonné, il entend ce nom : Masséna, et comprend qu'il a été piégé. Massena... son vieux pote de l'université, son frère d'armes, devenu chef d'une des mafias locales, et six pieds sous terre depuis deux ans. Nous sommes à Nice à l'approche des élections. Mafieux et politiques se confondent dans la guerre sans merci qui oppose les prétendants à la mairie... Mais pourquoi, l'entrainer, lui, Philippe Clerc, dans cette histoire ? Pris dans les rouages d'une machination infernale, au risque de se renier, il enquête pour sauver sa peau.
Dans ce polar social au rythme trépidant, truffé d'un cynisme savoureux, Patrick Raynal décortique avec brio la ville de Nice et ses milieux affairistes. Trente ans après Fenêtre sur femmes auquel L'Âge de la guerre emprunte les personnages, la plume de l'auteur n'a rien perdu de son talent poétique et brutal.
Pourquoi Philippe Clerc, septuagénaire niçois, est-il réveillé ce matin-là par la police qui le surprend au lit avec l'épouse d'un banquier suisse morte étranglée... Hébergé quelques temps en prison, l'intéressé aimerait trouver la réponse à cette question, mais il ne se souvient de rien...
Quelques semaines plus tard, des avocats tirent de leur chapeau un témoin et obtiennent sa libération conditionnelle. En échange, ils lui demandent de retrouver son vieil ami Masséna, une figure de la pègre niçoise assassinée deux ans plus tôt..
Le nom de Patrick Raynal ne m'était pas inconnu ; j'ai lu quelques uns de ses polars dans les années 80 et 90, sans en garder un grand souvenir... Nous avons eu l'occasion d'échanger quelques mots à Quais du Polar, début juillet, et je suis reparti avec L'âge de la guerre sous le bras... Je ne le regrette pas !
Il y a d'abord l'ambiance, où l'on retrouve le Nice des années Jacques Médecin, avec des frontières peu étanches entre politique, banditisme et police, mais aussi entre une ville de droite et des banlieues populaires communistes.
Il y a ensuite les personnages : le vieux flic en retraite ; le vieux sage, Philippe Clerc, pas encore revenu de tout mais pas loin ; les sbires de la pègre se mettant au service de conflits politiques derrière lesquels on n'a pas trop de mal à reconnaître les élus actuels qui s'opposent ; des femmes qui ne font pas que de la figuration. Un ensemble d'individus aux caractères bien trempés qui donnent du corps à l'action.
Il y a enfin l'intrigue, tordue à souhait, qui délivre des clés au fil de la lecture mais ne se dévoile que juste avant la fin. Une fin un peu étonnante, où c'est le désespoir qui l'emporte.
Ajoutons que c'est plutôt bien emballé dans une écriture alerte et truculente, qui semble chauffée au soleil du midi.
Un roman noir que l'on lit avec grand plaisir...
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/08/01/lage-de-la-guerre-patrick-raynal-albin-michel-un-roman-noir-lu-avec-plaisir/
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