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Un grattement timide à la porte ; le bruit d'un objet posé sur le plancher ; une voix furtive : « Il est cinq heures et demie ! Le premier coup de la messe vient de sonner... » Maigret fit grincer le sommier du lit en se soulevant sur les coudes et tandis qu'il regardait avec étonnement la lucarne percée dans le toit en pente, la voix reprit : « Est-ce que vous communiez ? » Maintenant, le commissaire Maigret était debout, les pieds nus sur le plancher glacial. lI marcha vers la porte qui fermait à I'aide d'une ficelle enroulée à deux clous. lI y eut des pas qui fuyaient, et, quand il fut dans le couloir, il eut juste le temps d'apercevoir une silhouette de femme en camisole et en jupon blanc. Alors il ramassa le broc d'eau chaude que Marie Tatin lui avait apporté, ferma sa porte, chercha un bout de miroir devant lequel se raser.
Le commissaire Maigret se rend à Saint-Fiacre le village de son enfance dont il est parti depuis plus de vingt ans. Ce qui l'y amène, c'est un mot arrivé par hasard devant ses yeux : "Je vous annonce qu'un crime sera commis à l'église de Saint-Fiacre pendant la première messe du Jour des Morts." Et donc, ce tout début novembre, Maigret se lève à 5h pour assister à la première messe. Peu de participants et Maigret est attentif. Néanmoins, à la fin de l'office, la comtesse de Saint-Fiacre ne se relève pas, elle est morte. Mais comment le meurtrier est-il parvenu à déjouer la surveillance du commissaire ?
L'affaire Saint-Fiacre est un roman de Simenon assez célèbre puisqu'à peine sorti, Jean Delannoy en a fait un film avec Jean Gabin dans le rôle principal. C'est aussi une enquête étrange dans laquelle Maigret semble dépassé et suit davantage le mouvement qu'il ne le comprend. Revenir sur les lieux de son enfance le plonge dans une humeur qu'il n'aime pas, brumeuse, ouateuse, de laquelle il peine à sortir. Et le froid vif ne l'aide : "La journée devait être marquée jusqu'au bout par le signe du désordre, de l'indécision, sans doute parce que personne ne se sentait qualifié pour prendre la direction des événements. Maigret, engoncé dans son lourd pardessus, errait dans le village. On le voyait tantôt sur la place de l'église, tantôt aux environs du château dont les fenêtres s'éclairaient les unes après les autres." (p.7172)
Son père était le régisseur du château et lui a grandi en arpentant les jardins, les allées et même les pièces du château de la comtesse, qui symbolisait pour le jeune homme qu'il était une sorte d'idéal féminin. Tout cela plus une enquête qui n'a rien d'officiel rendent son travail et son humeur difficiles.
Pourquoi lire un Maigret-Simenon de temps en temps, surtout si comme moi, on le trouve dans une boîte à livres (dans sa version Presses Pocket de 1978 dont j'ai retrouvé la photo sur Internet, celle qui illustre cet article) ? D'abord parce que Simenon, c'est vraiment très bien, il sait en quelques lignes brosser des portraits criant de vérité, des ambiances souvent lourdes et grises et il a donné ses lettres de noblesse au roman policier. Ensuite il y a Maigret, le flic qui entend, écoute et gamberge pour dénouer les fils les plus noués et retourner les coupables les plus retors. Bref, c'est bon comme du classique, de fait c'est du classique du roman policier, pourquoi se priver ?
Revenu sur les lieux de son enfance, le commissaire Maigret se retrouve malgré lui happé par une affaire peu banale : un crime est annoncé, sous forme d’un message anonyme adressé à la police de Saint Fiacre, précisant le lieu et le moment du décès. En effet lors de la première messe des morts, conformément à ce que prédisait le message, la comtesse de Saint Fiacre est victime d’un accident cardiaque.
Maigret entre en scène, à titre officieux, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé, observant les comportements et tentant de décrypter les invraisemblances des discours pour faire la lumière sur cette affaire. Mais c’est aussi pour l’enfant du pays l’'occasion de faire ressurgir de lointains souvenirs, puisque le père de Maigret était régisseur du domaine Saint Fiacre.
L ‘ambiance est désuète mais l’enquête tient la route et le roman se lit avec plaisir, comme l’on revoit un vieux film en noir et blanc. Et peut donner l’envie de se plonger de temps à autre dans l’une des nombreuses enquêtes du célèbre enquêteur.
Maigret reviens sur les traces de son enfance là où son père fut régisseur de feu le comte de Saint Fiacre. Une ambiance de fin de règne pèse sur la propriété et la comtesse qui à réclamé l'aide du commissaire est victime d'une étrange menace.
Un des meilleurs opus de la série des Maigret.
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