"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Face à l'archer d'exception venu se mesurer à lui, le maître Tetsuya donne bien plus qu'une leçon de tir à l'arc et fait une formidable démonstration des pouvoirs insoupçonnés de son art. Un jeune garçon du village, témoin de ce coup d'éclat, insiste pour qu'il lui transmette son savoir. Le maître l'avertit : il veut bien lui apprendre les règles nécessaires, mais à lui ensuite de les faire siennes et de s'en servir pour devenir un homme meilleur.C'est ainsi que Tetsuya commence à enseigner à son nouveau disciple la mystérieuse «voie de l'archer», le parcours de toute une vie.Dans la droite ligne de L'Alchimiste, Paulo Coelho nous offre un nouveau conte poétique et lumineux qui invite à réfléchir sur nous-mêmes et à chercher notre propre voie. Chacun peut en tirer les préceptes susceptibles d'éclairer ses choix et sa vie au quotidien : s'adapter aux changements, rester concentré sur ses objectifs ou encore trouver le courage de prendre des décisions délicates.
Que se passe-t-il lorsqu’on rencontre un maître et qu’on lui demande des conseils sur cette discipline ? Ce petit livre retrace donc l’histoire d’un jeune disciple, qui trouve son Socrate, et qui apprend les pensées qui accompagne cet art.
Ce livre n’est pas un roman. Il est dans la lignée des quelques précis de philosophie de vie déjà proposés par l’auteur. La métaphore de la vie avec le tir à l’arc est menée dans son ensemble, avec une jolie poésie. Faisant du tir à l’arc, ma perception est sûrement différente de celle d’un lecteur qui ne pratique pas. Paulo Coelho ne parle pas du tir à l’arc que nous connaissons aux jeux olympiques, mais du Kyudo, le tir à l’arc japonais. Dans un texte de Kyudo moderne il est dit que cette discipline « est la voie de la Vertu parfaite ». L’auteur entraîne alors le lecteur dans un système de pensée applicable au quotidien, en associant la beauté du geste que nous connaissons à cet art martial qu’est le Kyudo.
La vie en métaphore. Le chemin en pratique.
Un conte poétique à lire et à relire à chaque étape de la sienne.
Paulo COELHO s’inscrit dans l’univers du conte philosophique depuis ses débuts avec cette plume de romancier qui lui a permis tantôt de s’approcher plutôt du premier (je pense à l’Alchimiste naturellement mais pas uniquement) ou tantôt plutôt du second (je pense à Adultère pour ne citer que lui). Ou de les réunir. Et ainsi de dépasser toutes les frontières, frontières de langues, frontière de style pour ses lecteurs, frontières de cultures. Avec « la Voie de l’Archer », il nous surprend encore.
Le format retient d’abord l’attention. Un peu plus grand qu’un Poche, l’édition a retenu une impression sur un papier épais, une couverture glacée et vernissée. Illustrée comme toutes les planches figurant jusqu’au cœur de chaque chapitre, grâce au coup de pinceau (et de plume !) de Christoph NIEMANN, illustrateur et écrivain allemand. Ce décor imagé contribue largement à nous immerger un peu plus encore dans ce monde de la simplicité profonde, du geste sensé, du mot placé. Sans simplisme. Quatre couleurs, chacune tenant son rôle. La légèreté et la précision du trait oscillant entre pinceau et plume. Le travail des perspectives mettant en valeur le sujet. Sans trop de présence non plus. Suffisamment pour avoir hâte de découvrir la prochaine illustration au milieu de ce texte succinct, comme méthodique, et pourtant hautement philosophique et poétique.
A en lire le titre des chapitres dans la table des matières et feuilleter le livre dans sa globalité, le texte et sa construction surprennent également. A première vue, l’impression d’accéder à une méthode de pratique du Kyudo, art martial japonais issu du tir à l’arc guerrier, peut déstabiliser. Mais la curiosité a toujours raison. Au-delà du manuel, c’est un guide. Singulier.
Dès les premières pages, les citations élèvent le sujet à un plus haut niveau de spiritualité. La métaphore s’immisce, s’installe puis prend tout l’espace, tout l’esprit.
A travers les premiers échanges entre un étranger venu se prouver à lui-même et au monde entier que, Tetsuya, charpentier du village, et célèbre archer d’antan n’était plus à la hauteur de la légende qui le précédait en étant dépassé par la perfection atteinte par ce premier selon ses dires, nous comprenons que le véritable parcours initiatique sera celui du troisième personnage, observateur jusque-là. Il s’ensuit alors des échanges brillants, courts, suspendus, au sujet de l’humilité, de l’enseignement et de la maîtrise, de la théorie et de la pratique, et finalement de la place dans la vie de... la voie de l’archer.
A travers le déroulé des préalables à la mise en pratique, de ses instruments, de celui qui agit, de ceux qui l’entourent, l’enseignement se tourne rapidement vers un deuxième niveau de lecture et de compréhension. Car en parlant d’arc, d’archer et de cible, on parle de la vie, de ses objectifs et de comment les atteindre à condition d’être clairement posés, ainsi que comment comprendre et vivre les éventuels échecs. Tout en nuances. Sereinement. Patiemment. Avec cette petite voix qui résonne et qui rappelle qu’« un tir correct et juste est bien différent d’un tir que l’on réalise l’âme en paix ».
On va et vient entre nos vies et cette culture japonaise qui, à travers les préceptes enseignés dans le Kyudo, encourage la pensée selon laquelle atteindre sa cible relève de la conséquence directe d’un équilibre abouti entre un corps et un esprit disciplinés et harmonisés. Il est question de soi, mais il est aussi question des autres comme composantes sociales de l’environnement et du contexte de chacun. A l’image de l’importance du comportement social entre archers, les fameux « alliés » pour l’auteur.
Une fois n’est pas coutume, l’auteur nous livre un conte empreint de beaucoup de poésie et surtout d’une proposition de philosophie de vie qui allume ou rallume ces petites sirènes intérieures que l’on a tendance à oublier parfois, souvent, quand le confort et la résistance au changement nous écartent de l’analyse de nos buts, les petits comme les grands, et de nos peurs qui se mettent en chemin sans que nous ayons l’envie, le courage, la patience ou l’honnêteté de les regarder en face. Il appartient à chacun et chacune d’emprunter son propre chemin. Ou de s’accorder le temps. Point de morale ni de jugement, cette œuvre est une ode à la bienveillance envers soi-même mais aussi à l’honnêteté que l’on se doit avant de la devoir aux autres.
Si vous aimez les livres qui restent sur la table de chevet, juste pour ne pas oublier de les relire à la demande du cœur ou de l’esprit, alors empruntez sa voie, elle vous mènera peut-être jusqu’à vous !
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