Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Adele monte dans le bus qui relie la cité des Lombriconi au centre de Bologne. Elle vient d'avoir 18 ans et part accoucher, seule. Parce que le père est un voyou égoïste, parce que là où elle vit tout le monde semble « né pour perdre », parce qu'elle veut donner à son enfant la chance d'une vie meilleure, Adele est sur le point de l'abandonner. Dans son grand appartement du centre-ville, Dora, elle, n'est pas seule. Mais après des années de FIV ratées, son désir de maternité s'est transformé en obsession et mine son mariage.
Entre ces deux femmes au seuil de choix cruciaux, il y a Zeno : le voisin d'Adele qui tous les soirs l'espionne depuis son balcon ; l'élève appliqué de Dora, qui connaît les frontières invisibles qui séparent la ville et les êtres. Et tous au fond cherchent la même chose. Un refuge, un lieu tranquille d'où l'on pourrait apercevoir, au loin, la vie parfaite.
Silvia Avallone sonde ce moment si particulier, mêlé de peur et d'émerveillement, où l'on choisit d'avoir un enfant, de croire en son avenir.
Avec une énergie romanesque et une puissance d'écriture incomparables, un sens aigu du portrait et de la mise en scène, elle porte un regard d'une terrible acuité sur sa génération, une jeunesse écartelée entre précarité et utopie.
Coup de coeur.
Je referme ce livre la larme à l'oeil mais le sourire aux lèvres. Que demander de plus ?
Une toute jeune fille, Adèle, vit dans une banlieue populaire et tombe enceinte.
Dora, professeur, et son mari, eux, tentent en vain de procréer depuis 5 ans.
Les deux histoires vont-elles converger ?
Tout est bien dans ce roman : l'histoire, les personnages tous attachants car tous humains avec leurs forces, leurs faiblesses, leurs cicatrices.
Le style intime, le rythme qui laisse le temps de découvrir les protagonistes avec leurs paradoxes. Les difficultés ne sont pas ignorées, les déceptions illustrées mais l'espoir en toile de fond.
J'ai adoré.
Un roman social italien qui se déroule principalement dans un quartier défavorisé de la ville de Bologne et qui n'est pas sans rappeler les romans d'Elena Ferrante.
Si beaucoup de questions sociales y sont abordées c'est principalement autour de celle de la maternité que le récit se concentre.
Ce thème apparaît au travers de l'histoire de différents personnages mais c'est surtout au travers de celles d'Adele et de Dora qu'il nous est raconté. Il met d'abord en avant, le sujet des filles-mères en devenir et du choix difficile à faire entre garder son bébé ou le confier à l'adoption dans l'espoir de lui offrir un avenir meilleur. Mais il met aussi en lumière celui de la difficulté à enfanter, où le désir d'enfant impossible à combler devient source de lutte, frustrations et fragilités.
Un roman touchant mais non exempt de longueurs
Comme dans « D’acier » Silvia Avallone nous entraîne dans des tours sans espoir.
Dans la banlieue de Bologne, Adele, 17 ans, se retrouve enceinte de Manuel.
Son quartier, les Lombriconi…. «une suite de mots, misère, marginalisation, drame, qui décrivait leur vie comme quelque chose d’effroyable.»
Plusieurs générations, pléthore de personnages….
Le poids de ces vies pèse sur les épaules du lecteur.
Mais que c’est bien raconté, bien décrit.
Des femmes souvent seules à se dépatouiller, des hommes peu fiables, le manque d’argent….. mais des vies à part entières, pleines de rêves souvent déçus et d’idéal tellement difficile à atteindre.
Des personnages touchants qui inspirent l’empathie.
Un tableau vivant d’une société à bout de souffle.
Et toujours, malgré ces cas désespérés, la magie de se retrouver en Italie.
Le petit bémol de ce roman, c’est qu’à chaque nouveau chapitre, il faut une page voire deux, voire trois, pour savoir de qui ça parle. L’auteur n’annonce pas tout de suite le nom du personnage. Une petite difficulté qui n’est pas indispensable et n’ajoute rien.
J’avais reçu un bon coup de poing avec le premier roman de Silvia Avallone, D’acier, tant pour les personnages, des ados de quatorze ans, que pour le cadre, une ville ouvrière aussi dépérissante que ses aciéries. Par la suite, dans Marina Bellezza, le cadre, ville rurale encerclée de montagnes, et les personnages secondaires, m’avaient davantage plu que la jeune Marina elle-même.
Silvia Avallone continue, avec La vie parfaite, ses portraits d’adolescentes ou de jeunes femmes.
Adele, même pas dix-huit ans, est sur le point d’accoucher, et a malheureusement, trop bien saisi tous les enjeux du choix qui s’offre à elle : élever l’enfant ou accoucher sous X. Elle vient de la triste cité des Lombriconi, en banlieue de Bologne, où les jeunes ne connaissent que des pères défaillants et des mères qui peinent à jouer leur rôle, qu’elles soient trop jeunes ou déjà abîmées par la vie.
Roman choral, et qui revient en arrière sur un laps de temps de neuf mois, La vie parfaite met aussi en scène, entre autres, Dora et Fabio, un jeune couple plus aisé qui rêve de concevoir enfin un enfant. Quant à Zeno, le jeune voisin qui observe Adele et se rêve écrivain, il semble l’exact opposé de Manuel, le père de l’enfant d’Adele, que seul l’argent facile intéresse…
J’ai trouvé les personnages plus incarnés, plus forts que dans Marina Bellezza, où le paysage était cependant plus présent. Même si le quartier et son architecture sont évoqués, je n’ai pas senti trop fortement leur influence sur les acteurs du drame qui se joue, mais plutôt l’influence de la pauvreté.
L’écriture percutante est la marque de l’auteure, elle ne va pas par quatre chemins, et fait merveille avec des dialogues qui sonnent très juste. Le style colle bien au thème de la maternité, aux douleurs de l’enfantement comme aux affres de l’amour maternel, au vide de l’absence d’enfant comme au poids de la mono-parentalité.
Avec un rythme qui ne souffre d’aucun temps mort, les pages tournent vite, et il n’est pas difficile de partager les dilemmes de personnages bien incarnés et touchants. Silvia Avallone reste pour moi une auteure à suivre, qui parle comme peu d’autres des espoirs et des désillusions de la jeunesse. Sur le sujet de la maternité, le récit oscille entre idéalisation et réalité la plus terre-à-terre. C’est la vie qui naît entre les pages, la vraie vie, à défaut d’être la vie parfaite.
https://lettresexpres.wordpress.com/2019/05/16/silvia-avallone-la-vie-parfaite/
Le désir d'enfant dans une Italie corrompue, dans Bologne et ses quartiers ghettos où la drogue appelle à la violence et tue.
Le désir d'amour dans une vie maltraitée, dans les souvenirs absurdes et cruels de l'enfance violée.
Le désir de vivre et de s'accrocher à l'autre dans ce qu'il a de mystérieux, même si l'habit ne fait pas le moine.
Une fois de plus, Silvia Avallone sait capter son lecteur avec des sentiments justes, des mots forts et une incroyable ambition de partage et de rédemption.
Une adolescente de banlieue qui se retrouve enceinte sans l’avoir voulu, un couple aisé du centre-ville en mal d’enfant. La vie n’est décidemment pas parfaite à Bologne.
Adèle, 17 ans, est seule en salle d'accouchement. Bianca, l'enfant qu'elle porte depuis neuf mois, est sur le point de naître. Elles n’auront que 20 minutes ensemble avant que leurs routes se séparent définitivement car Adèle sait qu’elle n’a aucun avenir à proposer à cet enfant. Un petit copain délinquant, un père en prison, une mère qui lutte pour joindre les deux bouts, Bianca sera proposée à l’adoption.
Dora, trente ans, rêve de maternité, c’est sa seule raison de vivre. Enseignante, mariée au beau Fabio, elle est écrasée par l’absence d’enfant. Les innombrables tentatives infructueuses pour être enceinte, les soins épuisants, les déceptions continues ont fini par déchirer son mariage et son esprit.
Au milieu il y a Zeno. L’ami d’Adèle, l’étudiant de Dora. Trop grand, trop maigre, trop intelligent, trop sensible, parfois trop enfant, souvent trop adulte.
Le roman de Silvia Avallone repose sur deux histoires qui parlent de maternité, de désir d’enfant. Deux histoires dans la même ville où la banlieue et le centre-ville se regardent comme dans un miroir déformé, capable de donner aux mêmes choses des formes et des contours différents. Deux histoires qui suivent leur route, s’entrelacent et se rejoignent. Deux solitudes, celle de l'adolescente et celle de la femme mûre, incomparables mais finalement, tellement identiques.
Roman réaliste qui explorent les vies imparfaites qui nous entourent. Des vies qui parlent de malaise social, d'âmes désespérées, de désirs irréalisables et de choix irréparables, des vies abîmées. Un entrelacement d'attentes, de choix et de renoncements qui touchent au sens profond d'être mère mais aussi père.
Une lecture que j’ai beaucoup aimé mais qui ne sera pas pour moi l’immense coup de cœur qu’avait été « D’acier ».
Sans doute parce que Silvia Avallone ne fait finalement que reproduire le même roman. Les mêmes protagonistes, les mêmes milieux et les mêmes intrigues: banlieues, adolescentes marginalisées à la recherche de rédemption, adultes sans maturité, dénonciation de la dégradation sociale dans laquelle nous sommes immergés et que nous ne remarquons plus.
Alors petit conseil très personnel si vous voulez découvrir Silvia Avallone, lisez en priorité « D’acier ».
Loin dès hauts lieux touristiques, du Colisée, de la fontaine de Trévis, du Palais des Doges, "La vie parfaite" est le portait d'une Italie hors papier glacé des agences de voyages : une Italie pauvre.
Silvia Avallone s'attaque à Bologne, ville magnifique, où il y fait bon d'étudier avec la plus ancienne université du monde et d'y vivre. Cependant, à côté de cette carte postale ; les Lombriconi, point essentiel du roman.
Banlieues, jeunesses sacrifiées, misère, pauvreté, précarité, abandons... A travers des personnages attachants, d'un réalisme fou, Silvia Avallone nous fait un récit poignant, pleins d'émotions en mêlant le thème de la maternité et du désir de devenir parents à travers les différentes couches sociales.
Après une ouverture sur l'accouchement, l'auteure raconte le fil de cette grossesse "inattendue" et d'une vie de banlieue abandonné de tous. En parallèle, un couple au bord de la rupture suite à un enfant qui ne vient pas.
Un beau travail sur l'analysé de la société italienne de nos jours et de l'analyse psychologique des personnages. Comment ne pas vouloir l'idéal ?
Une écriture engagée, humanisme, pleine de tendresse mais aussi de rage, de violence, sans fioriture : un grand roman de la littérature contemporaine italienne.
Petit bémol sur le choix du titre en français ; une traduction littérale aurait plus appropriée "Da dove la vità è perfetta" : D'où la vie est parfaite !
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