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De tous les livres lus de la rentrée littéraire, « La Troisième main » est certainement l'un des plus insolites.
Victime collatérale du premier conflit mondial, Paul Marchand, quinze ans et l'abdomen transpercé par une balle, se voit greffer une troisième main, ou plutôt un bras, par un médecin fou.
Située au niveau du ventre, elle « appartient » à Hans, un soldat allemand, qui entend bien, grâce à cette « bouture » humaine poursuivre son existence interrompue trop tôt.
Pour sauver son hôte et peut-être aussi pour se venger de sa nouvelle condition et de son passé d'enfant martyrisé, l'appendice tue le démiurge qui le tenait prisonnier.
Devenu assassin par procuration, Paul est obligé de fuir. De l'Allemagne à Paris en passant par la Belgique, il fera des rencontres, surtout féminines, et exercera divers métiers pour lesquels son prolongement lui sera bien utile.
Mais les avantages peuvent se transformer en inconvénients. Conscient que son complément incongru peut choquer par son obscénité, même si certaines âmes éprouvent une fascination sordide à sa vue, Paul, devenu entre-temps Charles Martin, s'acharne à le cacher et à refréner ses velléités d'indépendance, son agressivité, son appétit sexuel et, parfois, sa tendresse envers celui qui l'héberge.
À force de lutter contre cet occupant qui l'a transformé en monstre et qui fait de sa vie un enfer, il s'épuise et frôle la folie.
Si son écriture est parfois artificiellement désuète avec moult emplois de l'imparfait du subjonctif et l'utilisation excessive de trucs stylistiques – stop, pause, arrêt – qui n'apportent rien à la narration, Arthur Dreyfus a composé un roman très réussi, au rythme endiablé, à la fois picaresque et fantastique.
Une belle découverte qui, sous des dehors de farce grotesque, nous parle de l'altérité et de l'acceptation de l'autre.
https://papivore.net/litterature-francophone/critique-la-troisieme-main-arthur-dreyfus-p-o-l/
Cela se passe entre 1914 et 1933, Paul, adolescent Bisontin, blessé, est recueilli et soigné par un médecin fou dont la marotte est la greffe d’organes tous azimuts. Il le sauve, mais, lui greffe un bras sur l’abdomen à hauteur du nombril, qu’il va devoir assumer pour le meilleur et pour le pire ! Un roman d’une grande originalité porté par une écriture directe de grande qualité qui prend le lecteur à témoin pour faire progresser la narration. Attention ! Cette troisième main n’est pas qu’un appendice inerte, elle pense, elle peut agir de façon indépendante, en phase ou non avec le greffé et cela offre de nombreuses possibilités de scénarios dont use l’auteur. Un véritable régal d’aventures et d’humour dont il ne faut pas se priver.
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