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Mahmud et Yezida est le premier volet de la « trilogie mésopotamienne » de Murathan Mungan, dont Kontr a publié le second volet, Taziye. Cérémonie funèbre, en 2018.
C'est avec ce livre que Mungan, qui depuis une trentaine d'années est considéré comme l'un des auteurs majeurs de son pays, a débuté sa formidable carrière, voici exactement quarante ans.
Mardin, ville du Sud-Est de la Turquie dont l'auteur est originaire, a longtemps abrité Musulmans arabes, kurdes ou turcs, Arméniens, Juifs et Syriaques mais aussi (Y)Ézidis. Mahmud et Yezida raconte ainsi l'histoire d'amour impossible d'un Musulman et d'une Ézidie. Impossible car les Ézidis ne peuvent se marier en dehors de leur communauté et parce que les rapports entre Musulmans et Ézidis ont toujours été nourris d'inimitié. Comme si cela ne suffi sait pas, l'amour de Mahmud et de Yezida est encore contrarié par une querelle de terres. Pour accéder à un terrain fertile située au-delà du village ézidi, les hommes de Havvas Agha vont profi ter d'une croyance ézidie pour enfermer le village entier dans un cercle afi n de pouvoir s'approprier les terres qu'ils convoitent. Mais lorsque Mahmud est abattu en essayant de la rejoindre, Yezida s'enferme elle-même dans un cercle pour se laisser mourir.
Cette pièce de théâtre qui a marqué l'histoire du théâtre turc contemporain et qui est aujourd'hui traduite pour la première fois en français est complétée d'un texte récent de Murathan Mungan où il retrace l'histoire ponctuée de massacres du peuple ézidi.
Murathan Mungan est un auteur turc de poésie, théâtre, fiction et essai. Il est considéré comme un intellectuel engagé, un auteur majeur de la Turquie actuelle et l'un des plus populaires.
Il s'attache à faire connaître des identités minoritaires de la région sud-est de l'Anatolie.
La trilogie mésopotamienne est une pièce de théâtre mettant en scène deux petits villages turcs. L'un musulman dirigé par Havvas Agha, l'autre ézidie. Les deux villages sont séparés par une rivière.
Mahmud est le neveu d'Havvas Agha ; Yezida la fille du chef du village ézidie.
Ces deux jeunes gens n'auraient jamais dû se rencontrer, et pourtant le destin en a voulu autrement. Fous amoureux l'un de l'autre, ils ont pourtant bien conscience que leur amour n'a aucune issue possible et que leur histoire va fatalement les entraîner vers la mort.
L'auteur décrit parfaitement les coutumes, croyances de chaque communauté, leurs refus absolus de se mélanger, la violence et les crimes d'honneur. Sans oublier la cupidité et la corruption qui animent les responsables du village musulman, désireux de s'accaparer des biens de la minorité Ezidie.
Cette pièce de théâtre est une tragédie. J'en ai apprécié la lecture pour la réflexion philosophique qu'elle a éveillée en moi.
Coup de coeur pour cette pièce de théâtre qui nous plonge dans l'atmosphère des tragédies antiques .
Le récit de la rencontre entre les deux jeunes personnages tient du merveilleux.Les sentiments qui les lient sont nobles, beaux, généreux.
Le ton est emphatique, solennel à la hauteur des enjeux: on est dans une région de Turquie où voisinent sans se fréquenter Musulmans et Ezidis .
la pièce déroule l'amour impossible entre Mahmud musulman et Yezida Ezidie sur un fond de rivalités entre les communautés puisqu'il y a un enjeu de territoire en parallèle. En effet l'Agha Havvas veut se faire aimer des paysans pauvres et pour échapper à toute menace il décide de transformer un marais en rizière au risque de déclencher un conflit avec les Ezidis,le problème est que accéder à ces terres nécessite de traverser le territoire Ezidi. L'on recourt à la tradition du cercle qui enferme les populations tant qu'il n'est pas effacé.Cet encerclement des Ezidis inquiète Mahmud qui vient voir Yezida.Il sera abattu par les Ezedis au pied de l'arbre à souhaits, on n'aime pas en dehors de sa communauté chez les Ezidis…
La voix des femmes, les mères , se fait entendre, il faut réexaminer les traditions disent-elles à la mort de Yezida, s'opposant ainsi au sens de l'honneur qui régit les relations,l'amour dépasse les religions.
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