Fervents lecteurs, Dominique et Frédéric vous emmènent au fil des rayons des éditeurs pour vous faire part de leurs coups de coeurs, de leurs meilleurs souvenirs de lecture et vous font rencontrer au passage un auteur : Joseph Joffo.
Publiés pour la première fois entre 1989 et 1991, L'Eté de cristal, La Pâle Figure et Un requiem allemand ont pour toile de fond le IIIe Reich à son apogée et, après la défaite, l'Allemagne en ruine de 1947. Bernie Gunther, ex-commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Désabusé et courageux, perspicace et insolent, Bernie est à l'Allemagne nazie ce que Philip Marlowe est à la Californie de la fin des années 1930 : un homme solitaire, témoin de son époque.
Des rues de Berlin nettoyées pour offrir une image idyllique aux visiteurs des Jeux olympiques à celles de Vienne la corrompue, Bernie enquête au milieu d'actrices et de prostituées, de psychiatres et de banquiers, de producteurs de cinéma et de publicitaires. La différence avec un film noir d'Hollywood, c'est que les principaux protagonistes s'appellent Heydrich, Himmler et Goering....
Fervents lecteurs, Dominique et Frédéric vous emmènent au fil des rayons des éditeurs pour vous faire part de leurs coups de coeurs, de leurs meilleurs souvenirs de lecture et vous font rencontrer au passage un auteur : Joseph Joffo.
Fondée en 1244, Berlin a traversé au cours de près de huit siècles, des périodes très contrastées qui ont bouleversé le devenir de l'Europe. Tour à tour capitale royale qui inaugure la porte de Brandebourg, république de Weimar, théâtre de la Nuit de cristal, foyer de la guerre froide, Berlin se relève toujours, même de son mur de la honte construit en août 1961 et détruit en novembre 1989. Une Histoire qui inspire des histoires…
Je me sens un peu emprunté en écrivant cette critique tant il m’apparait impossible d’exprimer le choc qu’a représenté pour moi ce livre et de condenser tout ce que j’aimerai en dire. Bernie Gunther est de la race des plus grands héros. Tour à tour cynique et désabusé, réaliste et courageux, d’une grande profondeur, tentant simplement de survivre dans cet univers de requins sans se renier. On ne peut que s’attacher à lui. Philip Kerr instaure ce qui deviendra sa marque de fabrique, les allers-retours dans le temps, qui vont dynamiser sa narration, et qui laissent des zones d’ombre dans la biographie de Bernie, que les tomes suivants de la série viendront peu à peu combler. Un livre à l’atmosphère saisissante et captivante, à ne surtout pas louper.
Un 1000 pages qui se laisse lire. J'ai aimé les intrigues et le fait que ses romans nous placent dans des années ou l'histoire a été perturbé à jamais.
Chacune des trois nouvelles apporte sa pierre à l’édifice : la première montre la mise en place et l’installation de ce régime dont on sait ce qu’il deviendra ; la deuxième se situe juste avant le déclenchement de la guerre, alors que toute l’énergie allemande est concentrée sur la préparation du conflit ; la troisième, enfin, se déroule en 1947, dans l’Allemagne vaincue, au milieu des champs de ruines, alors que tout manque y compris l’essentiel, et alors que les occupants, et notamment soviétiques, sont parfois d’une extrême violence.
J’ai trouvé ce livre remarquable, autant dans l’ironie que dans la violence – qui est fortement présente. Depuis, j’ai retrouvé Bernie dans sept autres autres enquêtes, la huitième est dans ma liste de livres à lire, et j’attends la traduction de la neuvième… Autant dire que je recommande chaudement !
Berlin, 1936. Bernie Gunther a quitté la police pour s'installer à son compte comme détective privé. Spécialisé dans la recherche de personnes disparues, il s'en sort plutôt bien, les juifs ayant tendance à beaucoup disparaître dans l'Allemagne nazie et Bernie ne refuse jamais un client payant, juif ou autre. Pourtant, la fortune pourrait bien venir d'un allemand de souche en la personne de Hermann Six, richissime homme d'affaires prêt à payer le prix fort pour retrouver les assassins de sa fille et de son gendre, morts lors d'un cambriolage qui a mal tourné. A charge pour le détective de retrouver les voleurs. Louvoyant entre voyous, SS et Gestapo, Bernie se lance à la recherche des tueurs.
Berlin, 1938. Associé avec Bruno Stahlecker, un ancien flic mis au placard pour non appartenance au Parti, Bernie se voit contraint de délaisser son travail de détective pour réintégrer les rangs de la police. Nommé commissaire par le directeur de l'Office central de sécurité du Reich, Reinhard Heydrich en personne, il doit retrouver un tueur sanguinaire qui enlève et assassine de jeunes adolescentes aryennes dans les rues de Berlin.
Vienne, 1947. Revenu de la guerre et des camps de prisonniers russes, Bernie Gunther est désormais un homme marié qui tente de survivre dans un Berlin ruiné et divisé. Sa femme s'en sort mieux que lui, aidée peut-être par un militaire américain dont elle est semble un peu trop proche. L'occasion est belle de s'éloigner de la disette et de ses problèmes conjugaux quand un officier russe lui demande de se rendre à Vienne pour aider un ancien policier, Emil Becker, accusé d'avoir tué un officier américain. Parrain du marché noir, Becker clame son innocence et fait toute confiance à Bernie pour le sortir de prison et lui éviter la corde.
Mêlant habilement enquêtes criminelles et histoire de l'Allemagne, Philip Kerr offre un tableau brillant d'une période trouble du monde contemporain. C'est tout l'intérêt de cette trilogie que de nous promener dans les rues de Berlin avant la guerre, quand le nazisme ne fait que monter en puissance et après, quand le Reich n'est plus que cendres fumantes. On y croise des juifs effrayés, des nazis tout-puissants, des flics corrompus, des citoyens désireux de voir leur pays retrouver son honneur après le défaite de 1918 et d'autres qui voient sans trop y croire l'Allemagne devenir une caricature, qui flaire le danger sans vouloir ou oser s'y opposer. Après la guerre, le climat est tout autre, Berlin, et le pays tout entier est entre les mains des alliés, le peuple meurt de faim et veut déjà oublier les horreurs de la guerre. De SS, il n'y en a plus, bien sûr. Ceux qui ne sont pas morts font croire qu'ils le sont, tous minimisent leur rôle dans les exactions du nazisme. Les premiers chasseurs de nazis entrent en scène mais les alliés se désolidarisent et les renseignements sont parfois plus utiles que les punitions. Tandis que la guerre froide se profile, les dignitaires nazis vaincus se refont une virginité.
Une période riche donc que Philip Kerr fait vivre à son détective berlinois Bernie Gunther, autre atout de ses romans. Un homme cynique, désabusé, doté d'un fort sens de la dérision. Grande gueule, il ne s'en laisse conter ni par les nazis, ni par la Gestapo, ni par les soviétiques ou les américains. Qu'un tel homme ait survécu au nazisme est déjà un exploit mais quand, en plus, il se joue des pièges de la libération, cela frise le génie et on en redemande ! Grâce à lui, on supporte mieux toute la cruauté de ce régime barbare qui s'est mis en place aux yeux et à la barbe des autres nations. D'ailleurs, Bernie n'épargne personne, ni les nazis, ni les alliés, ni lui-même, spectateur silencieux de l'antisémitisme, de la bêtise, de la violence.
Une grande réussite, un coup de cœur.
Pour ceux qui aiment à la fois le polar et l'histoire. Les aventures de Bernie Gunther, policier berlinois perdu dans les affres de l'Allemagne nazie. A lire absolument...
trois romans policiers, les deux premiers se passent à Berlin avant la guerre et le détective privé Gunther a maille à partir avec Heydrich et Himmler. Dans le troisième, qui se passe à Vienne, nid d'espions après la guerre, le détective fait face à d'anciens nazis. Beaucoup d'humour et d'amertume dans ces trois romans, que je ne peux que conseiller à tous !
Trois romans policiers envoûtants qui nous plongent dans le Berlin des années du nazisme. On rencontre des hauts dignitaires du régime qui ont existé. Cela fait froid dans le dos mais on ne lâche pas le livre.
Philip Kerr réalise une belle prouesse en narrant 3 polars qui se déroulent autour de l'Allemagne nazie (avant, pendant et après la guerre) en réussissant à prendre le recul suffisant pour ne pas tomber dans les pièges de cette période. La fiction se mêle avec délice aux éléments historiques. En particulier, on apprend énormément de chose sur le devenir des nazis après la guerre dans le 3ème volet de cette trilogie. Le héros de ces 3 romans (Bernhard Gunther) a un humour très marqué qui rend son personnage attachant. A recommander vivement !
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