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En cette année 1799, le chevalier de Saint-Georges, mulâtre, célèbre maître d'escrime, de guerre et de musique, est atteint d'un mal qu'il pressent mortel. La nuit, alors que de terribles douleurs au bas-ventre le tiennent en éveil, il songe à Jeanne qu'il connaît à peine et dont la jeunesse l'émeut.
Un soir de cette même année, Beaumarchais, mourant, convoque Saint-Georges pour lui confier un mystérieux écritoire. Un homme masqué surgit, et tente de s'emparer de l'objet. Saint-Georges tire l'épée, mais la brusque pensée de Jeanne le surprend. L'inconnu s'enfuit. Beaumarchais expire, après avoir remis au chevalier un tract de L'extrême ambigu, un obscur théâtre...
Quelle est donc cette existence mystérieuse dans laquelle le chevalier joue, s'exalte, titube de douleur, d'amour ? Et quel est le secret de cet homme ? Est-ce la couleur de sa peau ? Est-ce une passion de jeunesse pour une reine sublime et mal-aimée, qui finit en charrette vers le couperet populaire ? Ou est-ce un enfant de couleur, un gamin rieur, courageux, bruyant, comme notre héros en croise à chaque instant, à son Académie d'épée ou sur les planches des théâtres ?
Lorsque, intrigué, Saint-George se rend à l'Extrême ambigu, il assiste avec stupéfaction à la représentation publique d'un épisode honteux de sa propre vie : le duel avec la chevalière d'Eon, que douze ans auparavant, il accepta de perdre pour des raisons politiques, à la demande du même Beaumarchais. Et dans l'acteur qui joue son propre rôle, il reconnaît l'homme au masque. Le chevalier monte sur scène et se mêle de participer au duel. Mais sous les traits de D'Eon, la figure de Jeanne surgit...
Multipliant les énigmes, Daniel Picouly entraîne le lecteur en une course effrénée dans le Paris pittoresque du Directoire finissant peuplé de passions et de mystères. Les personnages haut en couleur s'affrontent au cours de scènes étonnantes où le ballet des mots n'a rien à envier à celui des gestes. Un délice.
Cette histoire est un bijou d'anecdotes et de détails historiques, même dans les infimes recoins de l'histoire. On y croise cette figure oubliée de Saint Georges, le code noir de Napoléon en filigrane, les animosités avec l'Angleterre et la course au développement technologique (avec Fulton et ses vestiges à Paris), le chevalier d'Eon, le théâtre des Lumières, etc. Les réparties sous forme de dialogues sont pertinentes et dans leur jus.
Ce qui est dommage, c'est la structure narrative et les longueurs ainsi que les incohérences narratives : l'étrange mort sans mort de Saint Georges par rapport à son fils adoptif ou cette idée d'académie qui est bonne mais mal décrite et exploitée par exemple.
On apprend aussi que c'est la suite du livre 'L'enfant Léopard" mais cela ne gêne pas pour la compréhension.
C'est un beau livre historique pour celui qui cherche à s'instruire mais qui manque de fluidité et de globalité.
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