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LA SAINTE PAIX
Jacqueline et Madeleine vivent chacune de leur côté de la Mastigouche et, depuis la mort de leurs maris, elles se saluent de loin chaque jour, sans plus. C'est un arrangement qui leur convient parfaitement. Alors, quand Madeleine annonce qu'elle a l'intention de vendre sa maison, pour Jacqueline, c'est une catastrophe. Un nouveau propriétaire s'incrustera dans le paysage, avec sa famille nombreuse, ou pire, des locations à court terme ! Et cela, elle ne le supporterait pas. Très vite, la solution s'impose à Jacqueline : il lui faut tuer Madeleine. Toute mort violente doit être déclarée par l'agent d'immeuble à des potentiels acheteurs. En plus des délais de succession, cela devrait retarder suffisamment la vente pour permettre à Jacqueline de finir ses jours en paix. Certes, c'est extrême, mais sans risque si rien ne vient contrecarrer son plan minutieux. Un grand-duc ou un braconnier, par exemple... Le Mandeville d'André Marois a connu un tueur en série soucieux de l'achalandage des commerces du village. Il a aussi hébergé un homme recherché pour triple meurtre. Ici, c'est une septuagénaire attachée à sa routine qui sème la terreur. Avec l'humour caustique qu'on lui connaît, l'auteur tisse une intrigue aussi haletante qu'insolite
Stupéfiant, construit d’une main de maître, trépidant, « la sainte famille » est une géométrie malicieuse et doucement impertinente.
« Apprendre à toujours se méfier », tel l’adage de Prosper Mérimée, qui, ici, prend tout son sens.
C’est un sacré roman noir, et pourtant il fait des bonds de cabri. On tourne les pages frénétiquement. L’heure est captivante, rebelle, magnétique.
Son insolence est jubilatoire. Il est inventif, tiré au cordeau.
Le décorum est magique et magnifique. Nous sommes au Québec, dans la réserve faunique de la Mastigouche. Un cadre idyllique, pour un récit comble de neige et de paysages grandioses. De pêche et de chasse, et de nages pavloviennes chaque matin dans un lac quelque peu glacé.
Jacqueline et Madeleine sont âgées, voisines depuis moult années. Elles ne se parlent plus, que de loin en loin et pour cause.
Madeleine était amie intime avec le mari (décédé depuis) (tiens tiens) de Jacqueline. Une jalousie latente et persistante et toujours prégnante. L’une se baigne de très bonne heure, ensuite c’est l’autre. Et pourtant, elles s’épient comme deux chipies et s’observent entre les ombres des grands arbres.
Jusqu’au jour où Madeleine vient voir Jacqueline pour lui annoncer la vente de sa maison.
« Il faut que je te parle, annonce-t-elle. Jacqueline craint le pire. Elle a plutôt envie de fuir cette emmerdeuse. - J’ai décidé de vendre….. - Mais pourquoi ? On est tellement bien ici… - Je suis malade. Un foutu Parkinson. »
Jacqueline est déroutée, déstabilisée. Elle fait semblant d’être touchée par la maladie de son ancienne amie. Tout se qu’elle ressent renforce son égocentrisme, son hypocrisie et son indifférence. Elle pense d’emblée à la fin d’une quiétude et de son petit paradis confortable et sans voisins dérangeants. Leurs vies étaient réglées au carré, sans fausse note.
C’est une Tatie Danielle en puissance dix. Machiavélique, elle va échafauder un plan. On est loin d’une Jacqueline douce et aimable. Elle est transfigurée par la rancune. Fissurée sous ses faux airs d’une Jacqueline solitaire et silencieuse. Elle est une bombe à retardement.
La trame est sauvage comme ce lieu qui se pourrait édénique. « La sainte paix » est serré comme un café fort. On est en immersion dans un récit combe de péripéties, de meurtres. Le style et le portrait d’une Jacqueline qui a réponse à tout, est un feu d’artifice. Ce genre de roman psychédélique, insolent, qui renverse tout sur son passage.
« La sainte paix » est pour Jacqueline son dernier atout. Le panache est grandiose. Lucide et machiavélique, sous ses faux-airs, elle est la pire sorcière de la Mastigouche.
« C’est quand, la sainte paix ? »
la noirceur devient légère. Une délectation.
Digne d’un film en version 3D, « La sainte paix » est picaresque, satirique. Un vaudeville luxuriant.
Lisez-le !
Il étincelle de drôlerie et d’humour et que ça fait du bien !
La construction est d’orfèvre et approuve le génie d’André Marois qui est l’auteur de nombreux romans noirs.
Publié par les majeures Éditions Héliotrope.
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