Une pépite, nichée dans une avalanche de romans pour cette rentrée littéraire 2016, un coup de coeur, un coup de foudre.
Cette sainte famille, c'est celle de Suzanne, une enfant un peu étrange (mais tous les enfants le sont un peu, rappelez vous Alfred Hitchcock qui disait : "Ce qui me fait...
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Une pépite, nichée dans une avalanche de romans pour cette rentrée littéraire 2016, un coup de coeur, un coup de foudre.
Cette sainte famille, c'est celle de Suzanne, une enfant un peu étrange (mais tous les enfants le sont un peu, rappelez vous Alfred Hitchcock qui disait : "Ce qui me fait le plus peur? Les petits enfants."), bref ... donc Suzanne, étrange et son petit frère Thomas. Quoique à bien y réfléchir, vu la famille et l'éducation, ces enfants ne peuvent qu'être un peu à part ...
C'est à travers le regard de ces deux enfants, que l'on va pénétrer au coeur même d'une famille, avec ses drames, ses joies et ses peines, ses petits bonheurs et suivre la galerie : les parents, la grand-mère, la soeur de cette dernière (magnifique "second rôle" que celui de la tante Odette), la cousine, l'oncle etc
Tous, oui tous, ont une faille, une faiblesse, ou une sorte d'atrocité mais qu'en est il réellement ? De qui parle t'on enfin de compte ? Ces travers de l'être humain, ces petites aigreurs de la vie, la perversion de l'oncle, la mesquinerie de la grand-mère, la cousine manipulatrice, la sensibilité de la tante Odette, c'est nous, oui, nous et nos défauts, c'est bien l'être humain qui est ici décortiqué par l'auteur avec subtilité, par touches fines, comme un peintre avec sa palette pastel.
Alors, oui quelque part on a tous été Suzanne et Thomas enfants, mais là, dans ce court roman, en à peine 171 page, c'est tout cela qui est raconté et bien plus. Oui, bien plus car on va suivre cette famille sur plusieurs années (avec des accélérations dans le récit) et découvrir bien d'autres secrets
Le style est parfaitement adapté au récit, un peu "sec" un peu "froid". Et la forme en courts chapitres permet de jongler entre les personnages et les rendre attachants (césar du meilleur second rôle attribué à tante Odette, pour sa bouleversante composition ). Beau travail d'équilibriste de l'auteur dans cette construction qui ne perd jamais le lecteur.
Allez, car parfois il faut un petit bémol pour faire rayonner une oeuvre, il est dommages que ces accélérations dans la narration bousculent la chronologie du récit, comme si il manquait quelques chapitres dans la deuxième moitié du livre. Ou alors, c'est que 171 pages ce n'est vraiment pas assez pour savourer ce roman à sa juste valeur, comme un très bon vin blanc, un peu "sec"
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