"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le 1er janvier 1898, un chiffonnier découvre le corps d'un enfant sur les pentes de la Croix Rousse. Très vite, on identifie un gamin des quartiers populaires que ses parents recherchaient depuis plusieurs semaines en vain.
Le commissaire Jules Soubielle est chargé de l'enquête dans ce Lyon soumis à de fortes tensions à la veille des élections. S'élèvent les voix d'un nationalisme déchainé, d'un antisémitisme exacerbé par l'affaire Dreyfus et d'un socialisme naissant. Dans le bruissement confus de cette fin de siècle, il faudra à la police pénétrer dans l'intimité de ces ouvriers et petits commerçants, entendre la voix de leurs femmes et de leurs enfants pour révéler les failles de cette république qui clame pourtant qu'elle est là pour défendre les faibles.
Avec ce premier polar historique, Gwenaël Bulteau, d'une plume aussi poétique que vibrante, nous fait entendre la clameur d'un monde où la justice peine à imposer ses règles, au détour d'une enquête qui fera tomber les masques un à un.
pretée par une amie, lyonnaise comme moi, et on découvert dans ce roman qu'à Oullins , là on nous habitons il y avait un bagne pour enfants..... mis à part ce petit détail historique, ce roman policier, est prenant, violent, nous découvrons les bas fonds de la vie misèrable de la basse population Lyonnaise , peu de temps avant le fameux J'accuse de Zola ! nous partons dans les plus profonds travers de l'être humain,
une plongée déroutante
Lyon, 1er janvier 1898, le corps d’un enfant des quartiers populaires est retrouvé dans une décharge, mutilé. C’est le commissaire Soubielle et son équipe qui sont chargés de l’enquête, dans une ville qui s’enflamme à la veille délections et en plein cœur de l’affaire Dreyfus.
Premier roman pour l’auteur et grande réussite. Ce roman policier historique accroche à tous les niveaux. L’histoire d’abord, c’est-à-dire les relations très tendues entre dreyfusards et anti-dreyfusards. Les actes antisémites sont nombreux et peuvent aller jusqu’au meurtre, la montée de la Ligue, un parti d’extrême-droite particulièrement vindicatif, antisémite, xénophobe et magouilleur (toute ressemblance avec un tel parti, de nos jours semble frappante, même si ses chefs ont lissé la forme -mais pas le fond- ces dernières années). Le contexte est particulièrement bien rendu, explosif et installe une tension évidente dans ce roman. On sent qu’à tout moment, un acte, un propos peut être ressenti ou pris comme prétexte à un embrasement des quartiers et de la ville entière.
L’intrigue ou les intrigues pour être plus précis, sont brillamment menées. Sans se perdre, Gwenaël Bulteau aborde des thèmes aussi joyeux que l’affaire Dreyfus et ses conséquences dans la société, la prostitution enfantine et la pédophilie, la condition ouvrière de l’époque, la pauvreté… Gwenaël Bulteau prend le temps de construire une histoire pour chacun de ses flics, ils ne sont pas justes de figurants, si bien qu’on s’attache à eux, même dans leurs faiblesses voire leur violence.
Aucun temps mort, même pas pour reprendre souffle après une scène difficile. Certes, l’on pourrait poser le livre quelques minutes, mais la chose n’est pas simple à accomplir tant on est happé par le livre. Alors, on le lit d’une traite, quasiment...
Premier roman de Gwenaël Bulteau prix Landerneau Polar 2021. Professeur des écoles. Gwenaël Bulteau décrit la société Lyonnaise et la Croix Rousse de la fin du XVIV èmes siècles. Dans ce roman il aborde les thèmes de l’infanticide, la misère, la pédophilie et l’antisémitisme. Une histoire mêlant l’œuvre de Zola et Vidocq, une intrigue bien mené dans le contexte historique de l’époque, patriotisme exacerbé, haine des prussiens et aspirations révolutionnaires le tout accentué par la chronique sociale où l’alcoolisme tient sa place, les femmes considérés comme des marchandises. La plume de Gwenaël Bulteau aussi poétique que vibrante, nous fait entendre la clameur d’un monde où la justice peine à imposer ses règles, au détour d’une enquête qui fera tomber les masques un à un.
Polar,roman historique,étude sociale...tout se mêle dans ce roman addictif,qui sait jouer sur les cordes sensibles.Une écriture précise,descriptive (même dans les moments peu ragoûtants)nous enchaîne à la narration.Je suivrai cet auteur,et,sans doute,vous aussi!
Lyon quartier La Croix-Rousse, 1er janvier 1898, quelques jours seulement avant la publication du « J’accuse » de Zola dans l’Aurore sur l’affaire Dreyfus, un chiffonnier Pierre Demange part comme chaque jour ramasser papiers et chiffons pour en remplir sa charrette et revendre le tout, mais en fouillant le sol c’est un cadavre d’enfant qu’il découvre.
Le Commissaire Jules Soubielle dit ceci à son équipe hétéroclite pas très heureuse de devoir travailler en ce jour :
« Vous connaissez comme moi le fonctionnement de notre administration. Les priorités sont claires : l’ordre social, la tranquillité publique, la sécurité des commerces. On ne fait pas grand cas de la mort d’un enfant. Deux ou trois jours d’investigation et on passe à autre chose ! »
Oui mais…
L’histoire se déroule en courts chapitres dont l’atmosphère est particulièrement bien installée, sans longueur, juste ce qu’il faut pour ancrer la narration sur le plan historique et sociologique.
Tous les travers sont identifiés, l’alcoolisme, la misère du prolétariat, prégnance de l’antisémitisme, la chair triste des femmes et des enfants, la violence sous toutes ses formes et à tous les niveaux.
C’est vivant, scabreux comme l’âme humaine.
Les lecteurs seront lyonnais le temps de leur lecture, l’atmosphère de cette fin de siècle, dans les bas-fonds et ces enfants qui disparaissent sans émouvoir les foules. L’atmosphère est froide et glauque à souhait tant l’écriture colle au propos.
La défaire de 1870 résonne encore après presque 30 ans.
Les tensions politiques sont omniprésentes, les diverses couches de la société sont bien représentées par des protagonistes dont l’épaisseur est juste.
« Avec vous hier soir, je fêtais l’acquittement du commandant Esterhazy par la justice militaire. Nous étions des centaines de milliers à partager ce bonheur. Des scènes de liesse ont eu lieu dans la France entière. Hélas, nous avons fait preuve de naïveté. La youtrerie internationale n’a pas mis longtemps à réagir par l’intermédiaire de ses roquets. Zola vient de publier une tribune anti-France dans le torchon de Clémenceau, le bien mal nommé l’Aurore ! L’Aurore en robe de putain, devrait-on dire ! »
Nous sommes vraiment dans cette Républiques des faibles, entendons, les femmes, les enfants, les laissés pour compte, tous ceux qui sont dans la fange.
Là il s’agit plus particulièrement des enfants.
Cette histoire possède de beaux rebondissements et un final étonnant.
La maîtrise de la narration est tenue du début à la fin.
Ce roman est original et brillant.
©Chantal Lafon
C'est une plongée au cœur de la IIIème république que propose Gwenaël Bulteau dans son premier roman. Nous sommes en 1898, dans une période appelée la "Belle époque" en raison des nombreux progrès sociaux, économiques, techniques et politiques. Il s'avère aussi que c'est une période très agitée avec en fond l'affaire Dreyfus et la montée en puissance des ligues nationalistes et antisémites. Cette période est régulièrement explorée dans des livres mais aussi au cinéma et à la télévision, d'ailleurs une série s'intitulant "Paris police 1900" vient de débuter sur une célèbre chaine cryptée et prend la période par le même angle que ce roman. Bref, revenons-en au sujet de cette chronique.
J'ai trouvé ce premier roman historique de l'auteur particulièrement maitrisé, ce qui promet pour la suite si il y a de nouveaux livres en projet. Tout d'abord, l'ambiance est complétement immersive. Ce n'est pas le côté "belle époque" qui est montré mais plutôt les inégalités, la grande pauvreté d'une partie de la population, les femmes et enfants qui sont peu protégés et bien souvent victimes de sévices, un roman très sombre donc avec de nombreux passages qui vont sûrement secouer un peu les âmes sensibles. En tout cas, ça fait mouche car le style de l'auteur est d'une grande efficacité, c'est glauque, poisseux et assez dérangeant par moment. Je n'ai eu aucun mal à visualiser les scènes dans ma tête et on imagine sans mal la possibilité d'adapter ce genre de livre à l'écran.
Les personnages sont assez nombreux tout au long du récit mais ça ne vient pas embrouiller le lecteur, l'ensemble est plutôt fluide et le style d'écriture participe grandement à rendre la lecture de ce roman agréable (façon de parler compte-tenu de l'ambiance que j'évoque plus haut mais vous m'avez compris hein...). En parlant des personnages, ils sont pour certains très intéressants notamment par leur ambivalence avec parfois une vraie part d'ombre qui permet de leur donner une réelle consistance.
Le récit est bien maitrisé, prenant, avec de multiples rebondissements et une fin assez haletante. Il n'y a pas grand chose à dire, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher ce livre après avoir commencé ma lecture mais il faut dire que ce genre du polar historique est un genre que j'affectionne particulièrement.
Il m'a peut-être manqué un peu plus d'informations sur le contexte politique de l'époque pour encore mieux comprendre un certains nombres d'éléments. Le côté historique aurait pu être développé un peu plus sans pour autant tomber dans la leçon d'histoire. On se concentre clairement sur l'intrigue mais avec un contexte historique un peu plus détaillé l'ensemble aurait pu gagner en profondeur je trouve.
Ceci dit, l'ensemble tient largement la route et pour un premier roman, c'est un très bon polar historique. Ambiance, personnages intéressants, enquête prenante, rebondissements, l'ensemble reste assez classique mais tout est bien là pour passer un bon moment. Je ne peux que vous encourager à découvrir ce nouvel auteur qui me semble promis à un bel avenir dans le polar !
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