"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
UN CONGÉ MATERNITÉ À HAUTS RISQUES...
Productrice à succès, Carrie a un job on ne peut plus stressant. Et les responsabilités qui vont avec. Elle et son mari Adrian, scénariste en vogue, avaient décidé qu'ils ne voulaient pas d'enfants. Or, à 42 ans, Carrie est enceinte. Elle est aux anges, mais cela semble contrarier Adrian, acca- paré par l'écriture d'une nouvelle série. Et, dans cet univers hautement compétitif qu'est la télévision, Carrie regarde avec inquiétude son congé maternité approcher.
UNE REMPLAÇANTE PARFAITE. TROP ?
Emma est recrutée pour remplacer Carrie pendant son absence. Vive, talentueuse et... ambitieuse, la jeune femme se rend bien vite indispensable. Surtout aux yeux d'Adrian. Carrie commence alors à douter. Pourquoi son mari passe-t-il de plus en plus de temps avec elle dans leur maison de campagne ? Emma a-t-elle une idée derrière la tête? Veut-elle prendre la place de Carrie ? Ou plus encore ? Michelle Frances travaille depuis quinze ans dans le développement de fictions télévisées. Productrice et scénarite, elle est l'auteure de La Petite Amie (L'Archipel, 2018), premier suspense vendu à plus de 250 000 exemplaires en Grande-Bretagne.
Si vous n’êtes pas amateur de thriller psychologique ou de thriller domestique, je vous conseille alors de passer votre chemin car ce livre « La remplaçante » en est un exemple-type du genre.
Se déroulant dans le milieu des séries télévisées anglaises, j’ai apprécié cette pointe d’originalité de décors pour un thriller. En effet, cela doit être l’un des seuls livres, tout genre confondu qui prend comme scénographie ce monde particulier. À part peut-être « Hysteria Lane » que je n’avais pas beaucoup apprécié (voir ma chronique sur mon blog) mais qui se déroulait à Hollywood).
J’ai apprécié dans ma lecture être plusieurs fois surprise par les choix opérés par l’auteure, Michelle Frances. Autant, parfois je m’attendais presque à des facilités dans la trame. Finalement ce sont des situations diamétralement opposées qui m’ont été proposées par l’auteure et quand ce sont de bonnes surprises, je suis preneuse.
Ce livre met l’accent sur la force, parfois destructrice, que les non-dits peuvent avoir sur nos vies. Ce n’est pas seulement les mensonges ou les secrets. Mais simplement ces choses qu’on évite ou qu’on ne pense pas forcément à dire et qui pourtant, même des mois voir des années plus tard, peuvent encore engendrer des dégâts irréparables. J’ai trouvé que ce thème est adroitement abordé et pèse de tout son poids dans l’histoire.
Le gros soucis avec les non-dits est les situations tendancieuses auxquelles ils peuvent mener. Bien souvent, cela m’a donné envie de secouer le personnage, tant par moments, cela nous semble évident quand on connaît tous les éléments mais peut engendrer de nombreux quiproquos ou imbroglios. Je pense que cet agacement ressenti est le résultat d’une bonne composition dans son récit par Michelle Frances.
J’ai, par contre, été étonnée positivement par la densité du roman. Souvent, dans ce genre de thriller, les chapitres sont brefs et rapides. Dans le cas présent, l’écriture est plus fignolée. Vous aurez compris que ce fût encore un élément qui m’a donc plu.
Se clôturant sur un bon twist final comme je les aime, cette lecture fût donc pour moi un bon moment d’évasion!
Je remercie les éditions de L’Archipel pour leur confiance.
Un grand Merci à Mylène des Editions Archipel et Netgalley pour la découverte de cette auteure que je connaissais pas.
Travaillant dans le monde de la télévision, j’ai été d’autant plus intéressée par l’univers de ce thriller.
Sous des apparences classiques et des ressorts, souvent déjà rencontrés dans ce type de livre, Michelle Frances , glisse progressivement vers la tension psychologique et les relations humaines.
Les personnages sont attachants, et l’héroine, est bien entendu, la plus intrigante. La dernière partie, est assez inattendue, et donne un coup de fouet dans le récit, après quelques longueurs. Un final, en beauté !!
Cet excellent thriller réunit tous les ingrédients pour captiver les amateurs d’intrigues et rebondissements. Au pire de la nature humaine (soupçons, jalousie, chantage, mensonge, adultère, violence, égoïsme, orgueil) se mêlent pour les personnages les meilleurs sentiments (amour, amitié, maternité, générosité). De plus, pour l’intrigue, ce roman domestique développe en arrière-fond le féroce monde de l’industrie cinématographique et télévisuelle pour dégoter les plus « bancables » des scénaristes.
PERSONNAGES CRÉDIBLES
Criants d’humanité. Sans aucun manichéisme de la part de l’auteure, tous ont leur part de bons et de mauvais côtés sauf peut-être qu’Adrian est particulièrement « gratiné » (c’est là mon seul regret). J’ai particulièrement apprécié les personnages principaux, Carrie et Emma. Immédiatement, Carrie, partagée entre maternité et carrière, inspire de l’empathie. Coincée et isolée dans ses obligations maternelles et professionnelles elle observe la carrière de son mari, complètement étranger à son devoir familial qui se complaît dans son égoïsme créatif. Alors quand dans sa vie, apparaît Emma bourrée de compétences et appréciée de tous, son désarroi renforce notre compassion.
Mais notre sentiment n’est pas si tranché vis à vis d’Emma. Le génie de l’auteure a su semer le trouble avec elle. Totalement dénigrée et sous-estimée par son entourage qui ne croit pas en elle, ses parents paraissent en plus complètement détachés d’elle depuis toujours. Cela expliquerait alors qu’elle soit furieusement motivée professionnellement. Ainsi, elle suscite pitié mais aussi suspicion et interrogation. En effet, son attitude pour tenter de dégoter son job en « gonflant » son C.V. (ses stages transformés en expériences professionnelles, usage de noms influents dans le métier) font douter de son intégrité… Le lecteur ne comprend pas du tout sa quête, car une certitude plane : cette femme cherche quelque chose, mais quoi ? Quand on finit par le savoir, à ce moment-là surgit la prouesse de l’auteure : d’autres intrigues naissent.
UN SCÉNARIO de SCÉNARIO
Jusqu’à la fin, le suspense est présent, crédible, et la chute finale complète la cohérence du tout. La narration omnisciente peu usitée de nos jours dans les thrillers suggère une dimension intéressante à l’intrigue. Donner au lecteur la place de spectateur lui retire celle de confident à convaincre. En restant neutre avec son libre-arbitre, ses doutes sont renforcés dans le jugement et ses impressions.
Ce scénario de scénarios se place dans le monde des séries, un domaine en pleine expansion dans l’audiovisuel avec le marché des plateformes. Cette approche permet d’observer la rudesse de la compétition acharnée pour être remarqué, se démarquer. D’ailleurs, remporter la fameuse récompense de Bafta Award (British Academy of Film and Television Arts) au Royaume Uni, est the préoccupation de nos héros, une reconnaissante qui gage d’une place au soleil.
Quand le secret d’Emma est dévoilé au lecteur, maintes questions continuent de fourmiller dans son esprit : Comment va-t-elle se sortir du guêpier dans lequel elle se met ? Est-ce que Carrie va pouvoir reprendre sa juste place ? Et quel rôle va jouer Carrie vis-à-vis d’elle ? Adrian va-t-il se laisser influer ?
Si tout au long, le lecteur est sous l’emprise de doutes à cause du comportement étrange de cette remplaçante, je n’en n’ai aucun quant au succès du roman, MON COUP DE CŒUR de la rentrée.
Après le très bon La Belle-mère aux éditions l’Archipel, j’étais ravie d’ouvrir ma boite aux lettres et de découvrir La remplaçante. La rentrée s’annonce toujours plus douce lorsqu’elle s’accompagne de lectures.
Bienvenue dans l’impitoyable monde de la production télé et cinématographique ! Le roman s’ouvre sur la cérémonie des Bafta où Adrian, scénariste à succès, obtient un prix pour le plus grand bonheur de son épouse et productrice, Carrie. Couple en or, tout leur sourit mais la grossesse inattendue de Carrie alors que la carrière d’Adrian décolle vient mettre en péril leur couple si parfait surtout quand la remplaçante de cette dernière, Emma, semble trop parfaite et menace de lui voler sa place et même plus.
Les lectures se suivent et malheureusement ne se ressemblent pas… Avec La remplaçante, je dois avouer que je me suis un peu ennuyée et que j’ai trouvé que tout était bien trop long à se mettre en place. Le rythme va comme au ralenti, chaque page, j’ai eu l’impression de faire un arrêt sur image ce qui m’a laissé non seulement de bien connaître les personnages mais surtout de comprendre l’issue de ce roman bien avant la fin… Le problème de cette mise en place bien trop lente, c’est qu’au moment où l’intrigue accélère, on n’y croit plus et le lecteur a déjà un peu abandonné la partie… Pour l’écriture du thriller et du suspens, on repassera.
Cependant, j’ai trouvé intéressant le fait que Michelle Frances mette en avant les écueils de notre société : un mâle dominant pour qui la réussite passe bien avant tout et surtout bien avant son fils, les difficultés à être femme et mère et à ne pas se sentir menacée par une concurrence jeune et dynamique, le monde impitoyable de la télévision où le chiffre est le seul indicateur de réussite. Par ces aspects, le roman est intéressant mais n’arrive pas à rattraper l’échec du thriller pourtant annoncé dès la couverture.
En résumé : je suis donc restée sur ma faim avec ce roman…
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