"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" La Religion ", c'est le nom que se donne l'ordre des Hospitaliers, mais c'est aussi la bannière sous laquelle se rallie parfois la folie des hommes.
En 1565, claustrés sur leur petit archipel au sud de la Sicile, les chevaliers de Malte s'apprêtent à recevoir les furieux assauts de l'armée ottomane. A un contre cinq, les chrétiens tiennent le siège au prix de combats effroyables. Un déchaînement de violence dans lequel se trouve entraîné Mattias Tannhauser, un ancien janissaire qui a connu les deux camps. Pour les beaux yeux de la comtesse Carla La Penautier, le trafiquant d'armes et d'opium embarque pour l'enfer...
L’Iliade maltaise
La Religion, c’est l’ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Installés à Malte depuis 1530, ils harcèlent les bateaux ottomans en Méditerranée. C’est ainsi qu’en 1565, Soliman le Magnifique décide d’envoyer son armée contre l’île. Démarre alors « le Grand Siège », quatre mois durant lesquels 10 000 chrétiens (500 chevaliers, 2500 soldats, 7000 insulaires) vont résister à une armée turque trois fois supérieure en nombre avant de recevoir des renforts.
C’est dans ce contexte historique que Matthias Tannhauser, mercenaire et marchand d’armes, se retrouve sur l’île pour aider une comtesse française, Carla de la Penautier, à la recherche de son fils qu’elle a abandonné douze ans plus tôt. Au même moment, la papauté y envoie un inquisiteur afin qu’il intègre les rangs de l’ordre et en prenne le contrôle.
850 pages qui ne se survolent pas. On suit les différentes batailles du siège parallèlement aux intrigues politiques, contexte dans lequel se débattent les personnages. Cet ouvrage est vraiment d’une intensité, c’est une épopée dantesque, c’est un monument !
Une intensité que j’ai hâte de retrouver dans la suite des aventures de Matthias Tannhauser, Les douze enfants de Paris !
Un chef d'oeuvre addictif et une histoire que l'on est pas prêt d'oublier !
Énorme. Plein d'entrailles, de fureur et de sang, avec un peu d'amour dedans.
Le roman de Tim Willocks, La Religion, se déroule en 1565 pendant le grand siège de Malte par les Ottomans. Soliman Le Magnifique a décidé de prendre l’archipel aux chevaliers de l’ordre de saint Jean de Jérusalem et d’en faire une base stratégique en méditerranée.
Pendant quatre longs mois, nous allons vivre quasiment au jour le jour avec Mattias Tannhäuser, avec les chevaliers de Malte, commandés par le grand maitre de l’Ordre Jean Parisot de La Valette, avec les milliers d’ottomans, avec le peule de Malte et avec les principaux personnages de cette épopée romanesque digne de « Notre Dame de Paris » ou des « Piliers de la terre ».
A la fin du mois de mai 1565, la flotte Truque débarque à Malte et commence le siège des positions chrétiennes. Très inférieurs en nombre, les chevaliers vont se réfugier dans les villes fortifiées de l’Ile et tenir largement au-delà de ce qui aurait été prévisible. Les ottomans assaillent le Fort de Saint-Elme, les chevaliers vont tenir leurs positions et attendre les secours promis par le roi d’Espagne et le vice-roi de Sicile. Malgré leur grande supériorité numérique, les Ottomans vont essuyer de très lourdes pertes et seront contraints de lever le siège.
Dans ce cadre cauchemardesque, au cœur de cette bataille dans laquelle il n’a pourtant rien à gagner, nous allons découvrir Mattias Tannhäuser, l’allemand. C’est un mercenaire, un ancien janissaire de Soliman Le Magnifique, qui connaît donc bien les assaillants, leur langue, leur habitudes, leurs sentiments dans la bagarre. Il aime les femmes, la bonne chère, l’opium qui soulage, le bon vin et son cheval Buracq. Il mène une vie de trafiquant, de marchand, aux côtés de Bors de Carlyle, un géant anglais qui lui sera fidèle jusqu’au bout, « jusqu’à la fin », de Sabato Svi, l’ami juif avec qui il commerce et monte des affaires. Il va ainsi pouvoir aller d’un camp à l’autre, apporter des informations, se battre avec les chevaliers, vivre le siège à sa façon, en faisant tout pour réussir sa mission.
Il rencontre la belle Carla, une jeune veuve, qui lui confesse avoir eu un fils illégitime qu’elle veut retrouver sur cette ile de Malte assiégée par les Ottomans. Pour les beaux yeux de Carla, il va accepter d’aller sur l’Ile assiégée pour retrouver ce fils. Carla est accompagnée d’Amparo, une jeune femme espagnole un peu sorcière, particulièrement belle et étrange, qui va tomber follement amoureuse de Mattias. Toutes deux vont le charmer en jouant de la musique pour lui, et pratiquement l’ensorceler, lui qui restera sous leur emprise tout au long du roman.
En toile de fond, à ces terrible combats, l’inquisition et ses procès incroyables, ses hommes prêts à tout pour la gloire de Dieu, et Ludovico Ludovici, le moine ambitieux et terrible, qui ne renonce à rien au nom de sa foi.
Le livre est long, 950 pages, mais l’histoire est tellement prenante que l’on ne peut pas le lâcher. Malgré les longues descriptions de ces batailles, tellement sanglantes, de ces corps en décomposition, de ces combats à l’épée, de ces morts, du sang versé de part et d’autre, de la douleur et des hommes qui se battent et meurent quand ils n’aspireraient qu’à rentrer chez eux. Tim Willocks nous fait vivre quatre longs mois de siège implacables et particulièrement féroces et sanglants, par moments au-delà du supportable. Ses descriptions sont tellement réalistes que les images se matérialisent parfois devant les yeux du lecteur. Le récit est particulièrement documenté, nous suivons les héros sur l’Ile, les descriptions sont réalistes, parfois un peu trop sanglantes et longues à mon gout, mais très intéressantes.
Mais c’est aussi et avant tout un beau roman où la place est laissée à l’amour, à l’amitié plus forte que tout, au courage, à la fidélité envers ceux qu’on aime, envers la religion, ou la famille. Les sentiments sont forts, les personnages sont entiers, puissants, on oscille entre le mal et le pardon, entre le bien et le chagrin, entre la trahison et la fidélité, on découvre l’amour pour un père, celui de Mattias pour son vrai père, ou pour Abbas, son père adoptif, ou l’amour d’un père, celui de Ludovico pour un fils. Des sentiments plus forts que les différences, plus forts que toutes ces croyances, ces religions, pour lesquelles tant d’hommes vont vivre et mourir.
C’est une belle épopée romanesque. J’ai hâte de lire la suite !
Un superbe roman historique avec tous les ingredients nécessaires pour tenir en haleine le lecteur.
Superbe roman !! J'ai vraiment adoré, à part les scènes de violences vraiment très dures quand même... On s'attache beaucoup à notre héros et on se demande comment il va réussir ou non à s'en sortir !
Tim Willocks a une force d'écriture, une langue riche et originale. On vibre d'émotion avec les personnages, on livre bataille avec eux. Matthias Tanhauser ne laisse personne indifférent, ni Carla ni Amparo. C'est un récit d'amour, d'aventures, un récit historique et érudit ; un récit puissant et poétique comme Tim Willocks sait les écrire.
La suite arrive fin 2013 ou 2014 avec tout autant de pages
Un roman animé d'un souffle épique, d'une vraie puissance, voire d'une ligne poétique.
"Des chevaliers de l'ordre de Malte défendent corps et âme leurs cité contre l'invasion turque en l'an 1565."
Un roman historique de grande qualité, magnifiquement écrit.L'auteur nous plonge dans un univers d'aventure, de passion, de bravoure.
Un gros coup de coeur pour ce roman. Dans le même genre, j'avais adoré Les Piliers de la Terre ou encore Un monde sans fin de Ken Folett
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A la lecture de cette chronique, je n'ai rien a ajouter tout est dit.
Bravo à Tim Willocks et bravo à Dominique Sudre pour cette chronique