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Dernière des nouvelles que Madeleine de Scudéry publia séparément, La Promenade de Versailles (1669) s'ouvre sur une des rares descriptions du premier Versailles, celui d'avant la seconde campagne de travaux ordonnée par Louis XIV. C'est alors le lieu des splendides fêtes royales, celle du 18 juillet 1668 notamment, à laquelle Mlle de Scudéry avait assisté et dont elle donne ici une relation. Dans les jardins royaux, symboles de la grandeur de Louis XIV, est relatée l'« Histoire de Célanire », récit à visée encomiastique, à l'image de la description de Versailles. Cette nouvelle est une oeuvre éminemment représentative de l'esthétique galante, ici fortement orientée vers la louange. Mais ce faisant, Mlle de Scudéry fait courir à l'éloge le risque de la fiction. Car, marque de l'esthétique galante, ici portée à son apogée, la diversité, le contrepoint signent son écriture. Diversité des personnages, des conversations, des modèles fictionnels convoqués, des formes d'écriture utilisées pour tenter de restituer l'infinie variété du monde et des hommes. En cela aussi, la nouvelle est à l'image du château royal dont les jardins sont appréciés pour leurs riantes fontaines ou leurs bosquets ombreux et mélancoliques, et sont parcourus aussi bien par le docte Télamon que par la mondaine Glicère, par l'érudit amateur de belles architectures et par l'enjouée lectrice de roman. Une oeuvre ouverte à tous, une oeuvre galante.
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