"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La Correspondance de Retz sur ses Affaires privées comporte quatre parties distinctes. La première concerne les recommandations adressées à l'abbé Paris auquel il avait d'abord confié ses affaires dans les premières années de son installation à Commercy. Il tentait alors de concilier son goût du faste avec un lourd passif financier. La seconde, plus abondante, se rapporte aux directives envoyées à Étienne de La Fons, son nouvel intendant. Elle a trait à l'administration temporelle de son abbaye de Saint-Denis ; elle retrace les sacrifices auxquels il dut consentir pour désintéresser ses innombrables créanciers, rétribuer ses serviteurs et ses anciens partisans. La troisième se caractérise par une extrême variété de destinataires et de sujets : civilités d'usage, sollicitations diverses pour lui-même ou pour des particuliers, lettres de recommandation. La dernière regroupe des lettres (inédites) de ses amis, de ses serviteurs, ou de créanciers s'adressant directement à lui ou à La Fons.
Cette Correspondance présente un intérêt biographique primordial par comparaison avec le personnage de grand seigneur qu'il campe dans ses Mémoires. Ses apartés, ses confidences, dans des écrits qu'il ne destinait pas à la publication, fournissent de précieuses indications sur la personnalité, si contradictoire au premier abord, de l'auteur à la fois le plus emblématique et le plus original du xviie siècle. Son art épistolaire offre une étonnante diversité de styles.
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