"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Printemps 2022. Après un quinquennat de gouvernement "bleu marine", la présidente prépare sa réélection. Le pays est plus divisé que jamais. La France FN défend son bilan : préférence nationale et protectionnisme, pouvoir sécuritaire et surveillance numérique. La résistance s'organise autour d'un candidat surprise. Le terrorisme rôde. Marion Maréchal-Le Pen s'oppose à sa tante. Soudain, les événements s'accélèrent...
Cette bande dessinée d'un genre nouveau - la science-fiction civique - s'appuie sur une fine connaissance du FN et de la famille Le Pen. La France de 2022 sera-t-elle totalitaire ? Il est encore temps d'éviter le pire... Le tome 1 de La Présidente a été un immense succès, vendu à plus de 120 000 exemplaires. Ecrit au printemps 2015, le scénario prévoyait un certain nombre de faits qui se sont produits depuis : victoire du Brexit, poussée des populismes en Europe et aux Etats-Unis, proclamation de l'état d'urgence, mise en place d'une garde nationale...
Suite de La Présidente, on continue la politique fiction avec maintenant l'objectif des élections présidentielles 2022 après 5a de gouvernance par le FN. Le pays est coupé en 2, ceux qui soutiennent le régime beaucoup plus protectionniste et ceux qui rêvent d'un retour à la liberté.
Toujours réaliste et fidèle aux instances telles qu'elles existent, cette fiction est plutôt réussie même si aussi destinée à "faire peur".
Le dessin est assez fidèle aux personnages que l'on reconnait facilement. Et la colorisation uniquement en noir et blanc souligne bien le coté angoissant du propos. Le scénario propose aussi quelques rebondissements inattendus.
Une réussite dans l'ensemble.
Aussi effrayant que le premier tome qui décrivait l’arrivée au pouvoir de la cheffe du FN Marine le Pen, ce deuxième tome s’enfonce un peu plus dans l’apocalypse d’une société liberticide, fliquée grâce aux technologies modernes, drônes policiers, smartphone-bracelet de surveillance, caméra de reconnaissance faciale partout, fichage de tous, camps pour étrangers et indésirables etc…
Comme dans « Soumission » un candidat d’origine maghrébine monte dans les sondages juste avant les élections, sauf qu’ici son parti laïc et multiculturel s’appelle « Fraternité » et le candidat Mohamed Labbes, chez Houellebecq il est question de Mohamed Ben Abbes et de « Fraternité musulmane » parti ouvertement musulman. Le clin d’oeil s’arrête ici car le personnage de la BD de Durpaire Boudjellal est jetée en prison par le gouvernement d’extrême droite avant les élections. Comme dans le livre science-fiction de Houllebecq on est étonné de voir la passivité et l’apathie du pays devant tant de changements brutaux. La BD pâtit de ce manque de réalisme ainsi que du côté un peu caricatural de certaines situations ou psychologie des personnages. Il n’empêche que ce scénario de politique catastrophe fait froid dans le dos et le troisième tome sorti il y a peu dans lequel la nièce Marion Maréchal prend le pouvoir s’orientant définitivement vers la dictature risque d’être encore plus terrible.
Une BD intéressante qui montre avec un certain réalisme ce que peut rapidement devenir une société démocratique si on a le malheur de donner les rênes à un mouvement extrémiste en espérant qu'elle ne soit pas prémonitoire à quelques jours du premier tour des présidentielles.
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