"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un livre impitoyable sur les regrets et le désespoir du remords. Une construction haletante et surprenante sur l'inévitabilité d'un passé qui refuse de se laisser oublier.
Troisième roman de la série Konrad, plus simenonien et mélancolique que jamais.
Une femme est assassinée chez elle. Sur son bureau, on retrouve le numéro de téléphone de Konrad, ancien policer. L'enquête révèle rapidement qu'elle l'avait contacté récemment pour lui demander de retrouver l'enfant qu'elle avait mis au monde cinquante ans plus tôt, et qu'elle avait abandonné juste après sa naissance. Maintenant désolé de lui avoir refusé son aide, Konrad s'emploie à réparer son erreur. Il retrouve les membres d'un mouvement religieux contre l'avortement et reconstruit l'histoire d'une jeune fille violée dans le bar où elle travaillait. Il retrouve aussi un clochard équivoque, des trafiquants de drogue et même des fragments de l'histoire de la mort violente de son père.
Lorsqu'il retrouvera l'enfant, il mesurera l'ampleur de la tragédie dans laquelle son intuition et son entêtement l'ont plongé.
Konrad se révèle un enquêteur sensible à la souffrance des autres, d'une humanité touchante.
Dans une construction particulièrement habile et haletante, La Pierre du remords est un roman captivant et impitoyable sur la honte, le désespoir et l'intensité des remords qui reviennent nous hanter.
Une femme est assassinée chez elle. Peu de temps avant elle est entrée en contacte avec Konrad afin de retrouvé son fils abandonné 50 ans plus tôt. Konrad s’en veux d’avoir refusé alors il cherche à réparer son erreur pour rétablir l’histoire de cette femme violé plus jeune lorsqu’elle travaillait dans un bar. Un troisième volet captivant impitoyable sur la honte.
Lorsque Valborg, une vieille dame très malade, vient demander à Konrad de l’aider à retrouver l’enfant qu’elle a abandonné (un peu clandestinement) à la naissance, ce dernier l’éconduit gentiment. Depuis qu’il n’est plus en activité tout le monde a l’air de le considérer comme un détective privé alors qu’il n’est qu’un flic en retraite qui s’ennuie. Et lorsque la malheureuse femme se fait tuer lors d’un cambriolage quelques semaines après, il s’en veut de lui avoir refusé son aide. Il part alors à la recherche de cet enfant, aujourd’hui quinquagénaire. Son enquête va l’amener à découvrir que la jeune Valborg avait été violée au début des années 70, que le mouvement anti-avortement islandais de cette époque n’a rien à envier aux Américains et que dans un tout petit pays comme l’Islande, le Destin peut se montrer d’une cruauté inouïe.
J’enchaîne les romans d’Arnaldur Indridason, et plus particulièrement la série « Konrad » sans lever le pied. En fait j’aime bien ces histoires islandaises un peu « exotiques », avec ces noms propres imprononçables, ces prénoms très étranges, ces personnages attachants. Dans « La Pierre du Remords », Indridason lance son personnage sur la piste d’un enfant abandonné à la naissance dans des circonstances plus ou moins clandestines et met à jour une organisation pro-vie religieuse qui, dans les années 70, faisait le forcing auprès des jeunes femmes pour les dissuader d’avorter. Plus on avance dans l’intrigue, plus on se rend compte que cet enfant n’aura pas eu la chance d’avoir une belle vie, comme si le drame de sa conception lui collait à la peau. Comme d’habitude, Konrad mène l’enquête tout seul, juste armé de son carnet d’adresse d’ancien flic. Parallèlement, sa quête avec Eyglo d’informations sur leurs pères respectifs, leurs activités illégales et leurs morts prématurées se poursuit. D’aucun pourrait trouver que cette intrigue « fil rouge » prends une place de plus en plus grande, au point de parasiter un peu les romans. C’est vrai que, jusqu’ici, cette enquête de fond traîne en longueur et n’est pas non plus follement passionnante. Mais j’ai bonne espoir que tout cela se décante dans le quatrième (et dernier à ce jour) roman de cette série. L’épilogue de « La Pierre du Remords » m’a surprise, c’est une forme de pied de nez (très) cruel dont on peut discuter. Dans n’importe quelle autre communauté ce rebondissement paraîtrait trop énorme pour être vrai, mais dans ce petit pays où tout le monde « connaît quelqu’un qui connaît quelqu’un », ça passe ! « La Pierre du Remords » est un bon roman noir, facile et rapide à lire, qui traite de sujets lourds comme les violences faites aux femmes, l’intolérance religieuse et la question de l’avortement. Et puis « le monde de l’éther », cet au-delà très islandais peuplé de fantômes, reste lui aussi très présent. Par le truchement d’Eyglo (dont les rapports avec Konrad sont fluctuants!), les défunts communiquent toujours avec les vivants. Cette petite touche de surnaturel, c’est le petit quelque chose en plus qui apporte du sel à ces romans noirs malgré très noirs.
La pierre du remords: la légende rapporte qu'elle se situe quelque part sur une montagne à l'ouest de l'Islande, qu'un aigle ayant enlevé un enfant l'y a tué et que la mère de la petite victime a ensuite sombré dans le désespoir.
Le remords, c'est aussi celui de Valborg, cette femme ayant abandonné son enfant à la naissance et qui le recherche désespérément 50 ans plus tard.
Le remords, c'est encore celui de l'inspecteur Konrad qui a refusé son aide à Valborg dans sa quête, remods d'autant plus culpabilisant que Valborg est assassinée peu de temps après.
Commence alors pour Konrad un voyage dans le temps et dans la vie de la victime : quel lien peut-il y avoir entre sa mort et la disparition de son enfant ?
Il s'agit alors d'extirper les destins enfouis dans le passé et de faire remonter en surface des souvenirs souvent douloureux. Car enterrer le passé n'efface ni les crimes ni les souffrances et Konrad met toute son énergie à le remuer pour ne pas s'ensevelir lui-même, pour ne pas nier une dimension essentielle de son humanité et surtout, pour donner un sens à la vie de Valborg et à la sienne.
Car Konrad n'est pas indemne de son passé: l'assassinat non élucidé de son père continue de le hanter et interfère dans son enquête.
Tenter de reconstruire le puzzle du passé afin de pouvoir s'en libérer et mieux analyser le présent Ne pas faire table rase de ce passé, mais tenter de le connaître pour qu'il ne soit pas une entrave à l'avenir.
Décidément, les enquêteurs fétiches d'Indridason ont à gérer de bien traumatiques épisodes de leur destin familial ! C'était déjà le cas pour Erlendur Sveinsson, le commissaire-héros récurrent de polars précédents.
"La pierre du remords", polar bien noir, ancré dans une société islandaise pas si idyllique que ça, avec ses drogués, ses paumés et une violence conjugale bien prégnante dans ce roman. C'est l'intérêt de certains auteurs scandinaves, tels Henkell ou Indridason, que de plonger leurs enquêtes dans un contexte économique et/ou politique et/ou social qui en rajoute à l'intérêt de l'histoire.
Bref, une fois de plus, Indridason fait efficacement le job !!
Un peu des longueurs mais bon polar
Indriðason a mis de côté son enquêteur habituel, Erlendur Sveinsson, pour entamer un autre cycle, la série Kónrað, qui met en son centre un ancien commissaire qui, on s'en serait douté? se prénomme Konrad. La pierre du remords est le troisième qui compose le cycle.
Nous voilà en pleine banlieue de Rekjavik ou les façades de ses immeubles, certains coquets, d'autres plus sordides, comme de partout renferme bien des secrets, des situations pas forcément jolies à voir, de la maltraitance, de la tristesse, des remords que certains trainent avec eux au fil des années comme un poids dont ils ne peuvent se délester. C'est dans ce contexte, bien loin de l'immensité désertique des fjords, aveuglants de la blancheur hivernale, qui décorent d'autres romans Indriðasonniens, que se révèlent les drames, ceux du meurtre d'une femme de soixante-dix ans, sans aucune famille et qui recherche l'enfant qu'elle a abandonné autrefois. Dévoiler le texte masqué
Je me suis investie pleinement dans ce récit pour découvrir le nouvel enquêteur qu'Indriðason nous a contacté, qui est doublé d'une enquêtrice officielle, mais je dois dire qu'elle fait pale figure face à Konrad, qui reste le rouage essentiel du roman. Car à la manière de Sveinsson, il porte en lui aussi de grandes zones d'ombres, avec un père assassiné il y a des dizaines d'années sans que jamais personne n'ait jamais été inquiété du meurtre. Dévoiler le texte masqué
Je ne suis, encore une fois, pas déçue par Indriðason, qui réussit à mettre à jour les faiblesses et les pires travers des uns, des autres, comme personne. Il a ce don de savoir explorer les failles des plus esseulés, que ce soit les victimes de meurtre ou les enquêteurs qui gravitent autour de l'enquête, qui ne sont pas davantage épargnés, en cela Konrad se rapproche vraiment de Sveinsson, qui tous deux sont marqués par la disparition inexpliquée de l'un des leurs. Il semble avoir deux catégories de personnes chez Indriðason, celles dotées de blessures à vif, ces victimes qui essaient d'entrer en résilience, et puis ces petits criminels, qui trafiquent, combinent, violent, frappent, espionnent, ceux qui existent bien à Reykjavik comme de partout ailleurs, mais qui, pour l'auteur ne valent pas le coup, qui ne traversent son récit le temps que de s'en voir chasser aussi vite. Et puis il y a ceux de la première catégorie, qui parfois franchissent la frontière et se retrouvent chez ces malfaiteurs sans consistance sans vraiment le vouloir.
C'est un récit versé dans l'ésotérisme qu'Eyglo, la fille du complice du père de Konrad, devenue sa compagne d'enquête relative à la mort violente de leur père respectif, assume malgré elle. Nous voilà donc avec les fantômes des deux hommes qui hantent leur rejeton, avec au beau milieu de tout cela, la société islandaise de spiritisme. Indriðason rajoute ici une très légère touche d'irrationnel, en la personne d'Eyglo, qui n'est pas déplaisante puisqu'il ne cède jamais au grotesque et laisse planer constamment le doute sur la véracité des capacités omniscientes d'Eyglo et de son père.
C'est un récit versé dans l'ésotérisme qu'Eyglo, la fille du complice du père de Konrad, devenue sa compagne d'enquête relative à la mort violente de leur père respectif, assume malgré elle. Nous voilà donc avec les fantômes des deux hommes qui hantent leur rejeton, avec au beau milieu de tout cela, la société islandaise de spiritisme. Indriðason rajoute ici une très légère touche d'irrationnel, en la personne d'Eyglo, qui n'est pas déplaisante puisqu'il ne cède jamais au grotesque et laisse planer constamment le doute sur la véracité des capacités omniscientes d'Eyglo et de son père.
Indriðason a su m'emporter dans son récit à double perspective pour Konrad, une davantage d'ordre professionnel et l'autre intimement personnelle, mais qui finissent par se rejoindre, la première prenant une dimension plus personnelle, essayer de racheter ce qu'il ressent être sa faute, d'alléger cette pierre du remords qui pèse métaphoriquement sur sa conscience. Reste toujours, dans le fond, cette tonalité très fataliste qui caractère les romans d'Indriðason, et spécialement certains de ses personnages, qui semblent être nés maudis, et bien partis pour mourir de la même façon, pour ceux qui ont la chance d'être encore en vie. Et les policiers n'y font pas exception, Sveinsson aussi bien que Konrad. Je ne me lasse décidément pas des romans de l'auteur islandais, dont je me délecte à chaque fois avec le même plaisir.
Nous continuons de suivre Konrad et Eyglo dans leur quête de la vérité sur les magouilles et la mort de leurs pères respectifs. Celui de Konrad, une petite frappe toujours fourré dans des mauvais coups, est mort assassiné devant les abattoirs de Reykjavik par une sombre nuit d'hiver, celui d'Eyglo, "voyant" plus ou moins sincère, quelques mois plus tard. Tous deux s'enrichissaient aux dépends de personnes crédules pour lesquelles ils organisaient des séances de spiritisme bidon.
D'épisode en épisode, la noirceur des deux complices ou du moins du père de Konrad, ne fait que s'épaissir.
Le tout sur fond d'assassinat d'une vieille dame condamnée par la maladie et apparemment sans histoire. Elle avait contacté Konrad pour qu'il retrouve l'enfant abandonné à la naissance et dont elle ne connaît pas même le sexe. Celui-ci ayant refusé, il est pris de remords et recherche cet enfant coûte que coûte.
Indridason nous livre un portrait terriblement noir de l'Islande. A lire ses romans, entre l'alcoolisme, la drogue, les horreurs de type inceste, viols, abus sexuels, maltraitance et autres effondrements financiers sans fond(s), l'Islande n'a rien de bien plaisant!
J'ai hâte de lire la suite des aventures de Konrad et Eyglo.
C'est Martha,vapoteuse et inspectrice,qui mène l'enquête après la mort de Valborg,une vieille dame ,assassinée chez elle!Pourtant,nous retrouvons Konrad,ex-policier,qui avait refusé de retrouver son enfant abandonné à la naissance.Il retourne dans le passé,le sien,celui de son père,escroc notoire, assassiné et celui ,douloureux de Valborg.Un cadre décrit avec précision,une atmosphère pesante,la croyance ou non au spiritisme,des interrogations sur l'avortement contribuent à nous captiver,nous émouvoir.
Toutes les réponses sur Konrad et sa famille ne sont pas apportées donc vivement le prochain volet...
Les vies se vivent derrière les fenêtres de petits immeubles ou maisons mitoyennes de ce quartier construit début soixante-dix. Marta inspectrice est présente dans ce quartier suite à la mort violente d’une vieille dame. (Oh, pas si vieille que ça, elle n’a que soixante-dix ans, faudrait voir à relativiser les choses que diantre !!). L’appartement sens dessus-dessous semble annoncer un cambriolage qui a mal tourné ou, plutôt, un meurtre prémédité comme le pense Marta. Valborg, c’est le nom de la victime, avait sur son bureau le numéro de téléphone d’un certain Konrad !
Konrad, vous savez bien, ce policier islandais qui est à la retraite, un collègue-copain de Marta. J’aime à le retrouver au fil des ans et des livres d’Indridason.
Bref, Valborg avait contacté Konrad pour lui demander de rechercher son fils abandonné à la naissance quelques cinquante années auparavant, offre qu’il avait refusé, trop d’imprécision. Maintenant, il regrette son refus et fait sa propre enquête pour retrouver l’assassin. Il remonte l’écheveau de la vie de Valborg. En même temps, il continue l’enquête sur le meurtre de son « cher » père.
Konrad remonte jusqu’à la jeunesse de Valborg car il sait que le nœud de sa triste vie est là.
L’ex-policier aime à déterrer, à chercher comme un chien truffier (ça a plus de gueule qu’un clebs qui cherche son nonos!). Si les faits n’ont pas d’odeur, ils laissent toujours traîner des fils que Konrad, patiemment, rempelote. Le passé ne se laisse pas facilement oublier et laisse souvent des traces.
Le remord est l’une des lignes conductrices de ce livre. Remords de n’avoir pas voulu aider cette femme. Le remord a également démoli Valborg qui vit seule, sans faire de bruit, sans se faire remarquer. Avant de mourir, elle est gravement malade, elle veut que son enfant sache qu’elle ne l’a jamais oublié, c’est pour cela qu’elle a rencontré Konrad.
J’apprécie, comme souvent dans les polars d’Indridason, la lenteur (fausse) de l’enquête. L’homme prend le temps de discuter, revient à la charge sans brusquer, sauf si cela est nécessaire.
Indridason a une écriture dense mais taiseuse, sensible et tragique dans un mélange polar et roman noir. Du premier, il y a la quête de la vérité avec une construction qui maintient le suspens jusqu’au bout. Du second, la description du Reykjavík sombre de sa jeunesse mélangée à la vie actuelle, de la vie islandaise avec ses misères, noirceur, travers.
J’aime retrouver Konrad comme un vieux copain auprès de qui l’on peut se tenir sans rien dire, juste le plaisir de se retrouver. Je sais qu’il y aura une suite car il n’a toujours pas élucidé la mort de son père.
Alors, à tout bientôt Konrad,je vous attends sagement.
Merci Amrita.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !