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C'est l'histoire de deux jeunes hommes qui n'ont pas trente ans, deux exaltés. L'un a une passion pour la peinture. On le connaît. C'est Auguste Renoir. L'autre a une passion pour l'égalité et il sera le délégué à la police puis le procureur de la Commune de Paris. On le connait à peine. C'est Raoul Rigault.
Leur rencontre doit tout au hasard. La première a lieu dans la forêt de Fontainebleau alors que l'un peint sur le motif et l'autre fuit la police de Napoléon III. Renoir prête une blouse de peintre à Rigault pour lui porter secours et ils passent quelques jours ensemble. Ils marchent sur le chemin des merles, ils partagent des oeufs durs et une fiasque de vin, ils roulent des cigarettes, ils conversent, de tout et rien, des nuages dans le ciel, du régime impérial. Et puis ils rentrent à Paris.
La deuxième rencontre a lieu à la préfecture. Renoir a été arrêté comme espion à la solde des Versaillais, parce qu'il peignait les bords de la Seine. Et, cette fois-ci, c'est Rigault qui lui sauve la mise. Entre deux toiles et deux décrets, ils se revoient de temps à autre, déjeunent, parlent, se baladent dans un Paris chamboulé. Ce sont deux compagnons. L'un peint le monde, l'autre le renverse, chacun aux prises avec sa révolution.
La Peau du dos est un enchantement d'écriture, alerte et joyeux, plein de lumière et de vie. Bernard Chambaz offre un roman splendide, attentif aux aurores et à la splendeur des crépuscules.
Le hasard fait parfois bien les choses. C'est la cas dans la rencontre en milieu de la nature du jeune Auguste Renoir (qui n'est pas encore l'impressionniste reconnu) et Raoul Rigault, homme politique engagé/révolutionnaire opposant au régime de Napoléon.
Deux hommes que tout oppose et qui pourtant vous se lier d'amitié.
Raoul est traqué et Auguste va l'aider à se cacher. Une amitié sans faille va se créer entre les deux hommes, peu bavards. Plus tard, les rôles sont inversés et c'est Raoul qui sauvera Auguste, en pleine Commune.
Avec une plume fluide et riche, l'auteur nous retrace leurs moments passés ensemble, en toute justesse.
On se retrouve bien dans l'ambiance décrite, la France de l'époque (le Paris en pleine ébullition de 1871).
Deux hommes passionnés, aux univers différents mais ayant au cœur cette envie de vivre.
Même si ce roman, relativement court, relève d'une fiction, je pense que l'auteur a du faire un important travail de recherches sur les deux protagonistes. L'auteur est historien, et cela s'en ressent.
La scène au Louvre est un des mes préférées.
Je connais bien entendu le peintre (connu pour sa façon si personnelle de capter la lumière), mais je ne connaissais pas R. Rigault. J'ai donc apprécié cette lecture pour la description de ces deux destins qui ont marqué leur époque et la France. ce roman est prenant.
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