"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eléazard von Wogau, héros inquiet de cette incroyable forêt d'histoires, est correspondant de presse dans la ville fantôme d'Alcântara, au fin fond du Nordeste brésilien. On lui adresse un jour un fascinant manuscrit, biographie inédite d'un célèbre jésuite de l'époque baroque. Commence alors une enquête à travers les savoirs et les fables qui n'est pas sans incidences sur sa vie privée. Comme si l'extraordinaire plongée dans l'univers d'Athanase Kircher se répercutait à travers les aventures croisées d'autres personnages, tels Elaine, archéologue en mission improbable dans la jungle du Mato Grosso, Moéma, étudiante à la dérive, ou bien Nelson, jeune gamin infirme des favelas de Pirambu qui hume le plomb fondu de la vengeance. Nous sommes au Brésil, dans le pays des démesures. Nous sommes aussi dans la terra incognita d'un roman monstre, dont chaque partie s'ouvre sur un chapitre de la biographie de Kircher, « le maître des cent arts », ancêtre de l'égyptologie et de la volcanologie, inventeur du microscope ou de la lanterne magique. On songe au réalisme magique des Borges et Cortazar, à Italo Calvino ou Umberto Ecco, ou encore à Potocki et son Manuscrit trouvé à Saragosse, sans jamais épuiser la réjouissante singularité de ce roman palimpseste qui joue à merveille des mises en abyme et des vertiges spéculaires. Un site dédié à l'univers de Là où les tigres sont chez eux sera mis en ligne dès la parution du roman.
Il arrive qu'après mille lectures obligées, un éditeur tombe sur un phénomène littéraire, vrai prodige qui vous coupe le souffle pour vous le rendre bientôt, ample comme doit l'être la traversée d'un univers de fiction unique dans sa conception et son écriture. Là où les tigres sont chez eux, de Jean Marie Blas de Roblès, est le fruit de dix ans de travail, roman somme qui interroge le genre avec une formidable érudition mise au service d'un sens merveilleux de la narration.
Eléazard von Wogau, le héros inquiet de cette incroyable forêt d'histoires savamment enchevêtrées, est un français, obscur écrivain, vague correspondant de presse domicilié au fond du Nordeste brésilien, dans la ville fantôme d'Alcantara, relique des fastes de l'Empire portugais. Spécialiste à ses heures de l'encyclopédiste allemand Athanase Kircher, sorte de Vinci de l'époque baroque, on lui adresse un jour à des fins d'édition une fascinante biographie de Kircher écrite en français par un de ses disciples. Ce manuscrit autographe totalement inédit, -exhumé lors d'un récent récolement à la bibliothèque nationale de Palerme- est l'oeuvre, remarquable en tout point malgré certaines invraisemblances, de Caspar Schott, un obscur jésuite allemand.
Commence alors pour Eléazard une enquête à travers les savoirs et les fables qui n'est pas sans incidences sur sa vie privée. Comme si l'extraordinaire plongée dans l'univers baroque d'Athanase Kircher dont on découvre peu à peu la fantastique quête cachée, se répercutait par anamorphoses dans l'espace et le temps à travers les aventures croisées d'autres personnages, entre autres Elaine, l'ex-épouse du narrateur archéologue en mission improbable en territoire indien, Moéma, sa fille toxicomane, Nelson, jeune gamin infirme des favelas de Pirambu qui fomente une vengeance (son père ayant chu dans la cuve d'une fonderie, ses employeurs, avant de chasser, lui ont offert un rail de la fournée macabre en le lui présentant comme son père).
Nous sommes en Amérique, au Brésil, dans le pays des pâmoisons et des démesures. Nous sommes aussi dans la terra incognita d'un roman monstre construit en 32 parties, chacune s'ouvrant sur un chapitre de la biographie inédite d'Athanase Kircher et flanqué de plusieurs récits qui s'entrecroisent et se succèdent sans liens apparents, celui d'Elaine en expédition dans la jungle découvrant une tribu vierge du monde depuis des siècles mais qui use du latin dans ses rituels, de Moéma la jeune fille suicidaire livrée à un affabulateur, du gouverneur diabolique de Maranao. Peu à peu, au fil d'aventures palpitantes qui se conjuguent à tous les temps, tandis que la biographie d'Athanase Kircher, le "maître des cents savoirs", ancêtre de l'égyptologie et de la vulcanologie, inventeur du microscope et de la lanterne magique, géomètre qui calcula les dimensions de l'arche de Noé, de la tour de Babel ou du Temple de Salomon, linguiste polyglotte et astronome, grand voyageur devant l'éternel, se déroule de chapitre en chapitre, se dessine à nos yeux comme à nos esprits la figure impensable, pur joyau baroque, qui relierait fatalement la vie et les savoirs, la vérité et les fables, l'attente et le mystère, comme si l'univers entie - celui d'Eléazar von Wogau -, était en état précipité de big-bang dans ce roman fabuleusement audacieux et drôle.
On songe tour à tour au réalisme magique sud-américain des Borges et Cortázar, aux Italiens Calvino ou Eco, ou encore à Potocki et son Manuscrit trouvé à Saragosse, sans jamais épuiser la réjouissante singularité de ce roman palimpseste qui joue à merveille des mises en abyme et des vertiges spéculaires.
Tragédie baroque au Brésil
1982 : Eléazard von Wogau, vague correspondant de presse français expatrié à Alcantara, ville abandonnée du Nordeste, se plonge dans un manuscrit inédit sur la vie d’ Athanase Kircher, jésuite du XVIIe siècle, héritier des esprits universels de la Renaissance, mathématicien, linguiste, archéologue, naturaliste, historien des religions, ingénieur, géologue...
Découpé en 32 sections, ce roman vertigineux se cristallise autour de la vie d’Athanase Kircher racontée par son disciple, Caspar Schott, qui ne ménage pas son admiration pour le grand homme. Chaque section commence donc par un chapitre de la vie du jésuite qui fut une sorte de Léonard de Vinci de l’époque baroque, un polygraphe qui a écrit sur tout, polyglotte, rêveur loufoque, fasciné par le prodigieux, curieux de tout et doté d’une formidable énergie. Les tribulations des personnages contemporains se déroulent et s’emboitent autour de cette biographie érudite.
Dans un Brésil écartelé entre misère et opulence, pendant qu’Eleazard décrypte Athanase, Elaine, son ex-femme, remonte le fleuve Paraguay et s'enfonce dans la jungle amazonienne pour une expédition archéologique qui tourne au cauchemar, leur fille Moéma glisse sur la pente dangereuse de l'addiction, Moreira, gouverneur de la Province d'Alcântara, échafaude une machiavélique opération immobilière avec la bénédiction du Pentagone et le jeune Nelson, mendiant infirme des favelas rumine des projets de vengeance à l'encontre dudit gouverneur… Tous sont inéluctablement en route vers leur destin...
Autour de ces vies entrelacées s’échafaude une réflexion profonde sur la condition humaine, le sens de la vie : au nom de Dieu et de la science, des hommes tels que Kircher sont partis évangéliser le monde et le Brésil en particulier et ont fondamentalement modifié le pays et la vie des peuples qu’ils ont rencontrés...
Foisonnant, vertigineux, truculent, un grand roman d’aventure à ambition philosophique, une écriture précise et rythmée, un style enlevé, à déguster avec une caïpirinha !
Comme les personnages, le lecteur s'enfonce dans une forêt dense et inquiétante en se plongeant dans ce roman. Jean-Marie Blas de Robles nous met en face de ce qu'il y a de plus obscurs chez les humains. La lecture devient presque insoutenable par moment. Heureusement au cœur de l'obscurité il y a l'incongruité d'Eleazard, ce récit qui vient coupé l'autre, une ode à la littérature, à l'ingéniosité. L'écriture comme une lumière.
C'est un bon livre, il ne faut pas dire le contraire, car on trouve une qualité d'écriture et de narration qui se perd un peu dans les romans ces derniers temps. On se passionne forcément pour l'histoire de ce jésuite, on aime aussi le portrait très réaliste du Brésil, mais au bout de 500 pages on se pose une question essentielle, où l'auteur veut-il en venir ? Certes il nous a démontré son talent d'écrivain et son érudition, mais quel est le message ? On ne sait pas ce qu'il advient d'Eliane perdue dans le Mato Grosso, ni de sa fille Noéma, on ne sait pas comment finit l'affaire de corruption du gouverneur... Bref tout un tas de petits détails qui font que l'on reste un peu sur sa faim, et c'est vraiment dommage. Il manque ces éléments pour que ce livre soit parfait, car il est vrai que c'est un bon livre, mais voilà on est un peu déçu au final.
Plusieurs histoires imbriquées. Une multitude de drames. Peu d'espoir. Une vision érudite du Brésil caché où les mythes sont confrontés à notre monde.
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