Des lectures pour tromper l'obscurité...
À Paris, au Moyen Âge, un bâtiment singulier borde la rue de l'Ave Maria, dans le Marais : le grand béguinage royal, fondé par saint Louis. Dans ses murs, vit une communauté de femmes hors normes. Veuves ou célibataires, nobles ou ouvrières, elles peuvent étudier, travailler, circuler librement dans la cité. Mais en 1310, la sérénité du béguinage est troublée par l'exécution en place de Grève de Marguerite Porete, une béguine de Valenciennes brûlée vive pour avoir écrit un livre qui compromet l'ordre établi... C'est là que commence le roman, alors que le royaume de Philippe le Bel amorce son déclin et que les persécutions contre les Templiers se multiplient. Ysabel, responsable de l'hôpital, vit là depuis vingt ans lorsque la jeune et rousse Maheut s'y réfugie. Celle-ci fuit des noces imposées par son frère, et la traque d'un inquiétant moine franciscain. Son arrivée est mal accueillie par la majorité des femmes du clos : les cheveux roux ne sont-ils pas l'oeuvre du Diable ? Dame Ade, qui aspire à se tenir en retrait du monde depuis la mort de son mari, regarde elle aussi avec méfiance la nouvelle venue. Ysabel est obligée de cacher sa protégée ailleurs dans la cité... Ce n'est que le début d'un saisissant suspense qui nous emmène dans une époque charnière d'une étonnante actualité.
Des lectures pour tromper l'obscurité...
Comment est-il possible que je sois passée à côté de cette histoire ?
Pour tout vous dire, ce roman historique m'attendait sagement dans une boîte à livres rochelaise… Je n'ai fait que lire la dernière de couv' qui m'a tout d'abord intriguée : qui étaient donc ces "béguines" dont nous parlait Aline Kiner ? Moi qui m'intéresse beaucoup à l'histoire, je n'en avais jamais entendu parler ou presque.
Je me suis donc plongée dans cette lecture avec une curiosité vorace.
Les béguines étaient des femmes incroyablement modernes dans une époque moyenâgeuse qu'on juge souvent brutale, austère, voire dangereuse pour la condition féminine (l'Inquisition commence à faire ses premiers ravages).
C'est Saint Louis (le roi Louis IX) qui a créé le béguinage royal dans le Marais à Paris : on trouve ici des veuves, des femmes ayant fui la violence d'un mari, répudiées, des femmes pieuses qui s'assument seules et libres dans cet espace clos sous la protection relative de cette communauté laïque et de ses protecteurs.
Seulement voilà, sous le règne de Philippe Le Bel, les choses vont dramatiquement se précipiter… On va commencer par arrêter les Templiers, bientôt ce seront les béguines qui seront dans le collimateur de la morale et de l'église en commençant par l'une de ces représentantes, Marguerite Porete.
Elle est brûlée en 1310 pour avoir osé écrire un livre (ce qui est déjà un outrage à l'époque !) sur sa mystique (alors là c'est carrément obscène !) : Le Miroir des âmes simples.
Si la plupart des béguines sont issues de l'imagination d'Aline Kiner, qu'il s'agit ici d'une fiction, Marguerite Porete a vraiment existé et son livre a bien été classé hérétique par l'église de l'époque… Il a même survécu (contrairement à son autrice) et constitue aujourd'hui le plus ancien texte mystique connu en langue française.
En bref, un livre qui remet à l'honneur ces femmes que la morale et l'église ont réprouvées (on pourrait considérer ce mouvement comme une sorte de féminisme primaire) et qui fait surtout la part belle à la sororité !
Moyen-Age. Début du 14ème siècle. Ysabel vit au béguinage. Grâce à sa connaissance des plantes, elle peut venir en aide aux pauvres gens de l'hôpital. Un jour, une jeune fille, Maheut la rousse, jeune noble, vient se réfugier au béguinage, fuyant un mari violent. Ysabel la prend sous sa protection. Très vite, les béguines se rendent compte qu'elle est recherchée par sa famille. Ysabel la place alors chez une amie qui vit en dehors du béguinage et a créé son propre magasin de tissus. Un homme finit pourtant par la retrouver, un Dominicain qui a été l'élève d'un vieux Monsieur attiré par la nouvelle religion. Avant sa mort, celui-ci lui demande de transcrire le manuscrit d'une béguine, Marguerite Porete de Valenciennes. Elle avançait des idées reconnues hérétiques. Cela lui a valu le bûcher. Un chantage se joue alors entre le Dominicain et les béguines. L'une d'entre elles, étant érudite et capable de traduire ce livre en langue courante, il lui confie. En échange, il accepte de ne pas révéler sa trouvaille à propos de Maheut. Les béguines sont dès lors sur le qui-vive, d'autant qu'elles aussi sont visées par les catholiques, tout comme les templiers. Ni religieuses, ni laïques, pourquoi un tel statut ? le roi Louis IX n'est plus là pour les protéger et Philippe le Bel est sans pitié. Un roman intéressant.
Moyen-Age. Début du 14ème siècle. Ysabel vit au béguinage. Grâce à sa connaissance des plantes, elle peut venir en aide aux pauvres gens de l'hôpital. Un jour, une jeune fille, Maheut la rousse, jeune noble, vient se réfugier au béguinage, fuyant un mari violent. Ysabel la prend sous sa protection. Très vite, les béguines se rendent compte qu'elle est recherchée par sa famille. Ysabel la place alors chez une amie qui vit en dehors du béguinage et a créé son propre magasin de tissus. Un homme finit pourtant par la retrouver, un Dominicain qui a été l'élève d'un vieux Monsieur attiré par la nouvelle religion. Avant sa mort, celui-ci lui demande de transcrire le manuscrit d'une béguine, Marguerite Porete de Valenciennes. Elle avançait des idées reconnues hérétiques. Cela lui a valu le bûcher. Un chantage se joue alors entre le Dominicain et les béguines. L'une d'entre elles, étant érudite et capable de traduire ce livre en langue courante, il lui confie. En échange, il accepte de ne pas révéler sa trouvaille à propos de Maheut. Les béguines sont dès lors sur le qui-vive, d'autant qu'elles aussi sont visées par les catholiques, tout comme les templiers. Ni religieuses, ni laïques, pourquoi un tel statut ? le roi Louis IX n'est plus là pour les protéger et Philippe le Bel est sans pitié. Un roman intéressant.
Peu attirée par le Moyen Âge, je me suis pourtant laissée happée par le thème du beguinage dont je ne connaissais finalement pas l'origine.
La recherche historique est très poussée. L'intrigue bien construite et les personnages complexes m'ont emportés dans une lecture enthousiaste.
La condition de la femme est l'élément central de l'ouvrage. De quoi se questionner, encore aujourd'hui, sur la liberté de la Femme, en France et dans le monde.
Une découverte pour moi que l'existence de ce grand Béguinage royal créé par Saint Louis au Moyen-Age.
Une période vue par les yeux de quatre femmes attachantes. Le style d'Aline Kiner est vivant, subtil et délicat, j'ai été très touchée par ce roman.
La Rolls Royce du roman historique
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Amateur du genre, si vous ne l'avez pas déjà lu il vous faut vous précipiter sur « La nuit des béguines ». Franchissez la porte du grand béguinage royal de Paris.
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Aline Kiner fait revivre une communauté de béguines dans le Paris moyenâgeux. Ces femmes mi laïques mi religieuses, "ni totalement contemplatives ni totalement actives", qui refusaient avec audace le mariage comme le cloître, sont les héroïnes de cette histoire.
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Autour d'Ysabel la vieille herboriste, d'Adé la lettrée, de Maheut la fougueuse, l'auteure a construit une intrigue intelligente, un récit addictif navigant avec brio entre fiction et faits historiques.
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La justesse de la restitution de l'atmosphère et la précision historique embarquent le lecteur pour une véritable plongée au coeur du règne de Philippe le Bel, une immersion totale dans les enjeux politiques et religieux de l'époque.
Oeuvre d'imagination remarquable par son souci d'exactitude, « La nuit des béguines » est tout à la fois passionnant, divertissant et érudit.
Quel roman ! Je l’ai lu comme on déguste une excellente pâtisserie : en réfrénant mon envie de le dévorer pour mieux le déguster. C’est bien sûr un roman historique qui nous raconte les dernières années des béguines (1310-1315) mais pas seulement. C’est aussi un roman féministe tant il dessine le portraits de femmes fortes et indépendantes. Enfin il y a aussi une intrigue autour du manuscrit interdit écrit par l’une d’entre elles.
Au béguinage royal de Paris, fondé par Saint Louis, vivent des femmes de toutes conditions qui « n’ont pas de règle, ne doivent obéissance à personne et conservent la gestion de leurs biens » et peuvent même exercer un métier. Un statut qui n’est pas bien vu en cette période troublée où l’Église fait la chasse aux hérésies pour avoir le contrôle de l’esprit de ses ouailles. Ysabel, la vielle béguine qui connaît le pouvoir des herbes à choisi de s’y retirer pour ses vieux jours ; Ade, la lettrée hésite à intégrer un couvent…Lorsque Maheut, la rousse, fuyant un mariage non consenti, arrive aux portes du béguinage, peu sont d’avis de l’y accueillir. Il s’agit de se faire discrètes : une béguine de Valenciennes a écrit un manuscrit jugé hérétique car il prône la communion directe avec Dieu…
Rares sont les auteurs qui possèdent cette capacité de nous transporter pleinement dans une autre époque. Aline Kiner nous plonge dans un Paris médiéval, ceint par la muraille de Philippe Auguste, aux venelles étroites et relents nauséabonds. Elle invoque l’atmosphère particulière d’une époque où les individus scrutaient le ciel pour y déchiffrer les signes annonciateurs des catastrophes à venir !
Cet ouvrage possède la richesse d’une enluminure d’un Moyen-âge qui n’était pas qu’obscurantisme.
Coup de cœur !
1310-1314 (Moyen-âge) au Grand Béguinage de Paris, une jeune femme rousse affaiblie, terrorisée et mutique se présente pour y trouver refuge. Ysabel l'accueille et la soigne. Elle découvre progressivement le passé douloureux et le caractère trempé de cette fille aux cheveux du diable (...)
Les temps changent, Philippe le Bel prône la rigueur religieuse et pourchasse les hérétiques. La menace plane sur les Béguines, femmes libres non mariées ou veuves, modernes et solidaires.
Jusqu'alors protégées par St Louis, les Béguines craignent pour la pérennité de l'institution laïque.
Un roman historique extraordinaire autour de femmes modernes, croyantes mais libres, refusant le mariage forcé et la dépendance aux hommes.
L'auteur mêle personnages réels (Marguerite Porete, brûlée en place de grève) et fictifs.
De courts chapitres qui rythment le roman.
Une page de l'histoire méconnue et passionnante.
Chapeau bas Mme Kiner !
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