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Nashe, ex-pompier de boston qui a hérité de deux cent mille dollars, rencontre pozzi, joueur de poker professionnel, alors qu'il sillonne l'amérique sans but particulier.
Fort du soutien de son compagnon de hasard, il décide d'investir le restant de sa fortune dans une partie supposée sans risque contre deux millionnaires excentriques, flower et stone. c'est alors que l'extravagant commence...
Ecrivant l'errance dans l'espace américain ou le huis clos de tous les dangers, paul auster interroge ici avec une étonnante maîtrise romanesque les thèmes qui lui sont chers - l'incertitude de l'identité, l'absurdité du hasard et la perte du sens commun.
Dans la fiction américaine, qu'elle soit cinématographique, télévisuelle ou romancée, le jeu a toujours été un sujet de choix. Atlantic City, Las Vegas chantent une "musique du hasard" qui fait rêver, peut-être parce que le pays a une approche décomplexée de l'argent, mais sans doute aussi parce que le jeu ouvre le champ des possibles comme il peut réduire à néant tous les rêves. Le fameux "quitte ou double", l'ultime partie où l'on joue "le tout pour le tout" ou comment créer un suspense irrépressible avec un simple jeu de cartes et quelques joueurs est une plus-value scénaristique qui a encore de beaux jours devant elle.
Si Paul Auster a fait ses classes d'écrivain en Europe, il n'en demeure pas moins un romancier américain qui doit autant à Fitzgerald qu'à Kafka. Dans ses romans, les grands mythes américains, l'"american way of life" sont bien réels, palpables. Baseball, belles mécaniques et argent-roi cohabitent avec l'esprit New-Yorkais, son raffinement intellectuel, son mode de vie citadin et ce quasi-chauvinisme qui pousse parfois l'habitant de la Grosse-Pomme à regarder les limites de son territoire comme une zone à ne pas franchir.
Rien d'étonnant dès lors que le poker s'invite dans un roman de Paul Auster même s'il ne servira ici que de prétexte pour placer les deux personnages principaux dans une situation inédite. Car, finalement, le roman démarre réellement à la fin de la partie de poker lorsque Nashe et Pozzi se retrouvent au pied du mur, contraints de prendre une décision radicale.
Sans révéler les détails de cette nouvelle vie, disons seulement qu'il y règne un sentiment d'enfermement physique, mais aussi mental né de cette nécessité de lier corps et esprit pour mieux affronter l'adversité de cette tâche qui ne manque pas d'évoquer vaguement un célèbre mythe, celui de Sisyphe même si l'on pourrait également rapprocher cet éternel recommencement, cette absence de repères du "Joueur d'échecs" de Zweig. (Oups, j'ai franchi le point Goldwin.).
"La musique du hasard", malgré son sujet, interpelle par ses questionnements tout en surprenant par son approche presque thriller tout comme par son dénouement final. C'est un roman, de ce fait, assez inégal qui flirte de manière sous-jacente avec des thématiques philosophiques - sur la question de la liberté notamment - tout en s'autorisant quelques savoureux moments de suspense, et même un peu d'action.
Loin de l'originalité de "Mr Vertigo" ou de "Tombouctou" qui verront l'auteur se réinventer par la suite, "La musique du hasard" est un roman efficace, carré, moins littéraire et érudit qu'à l'accoutumée. Paul Auster semble un peu au creux de la vague, dans l'attente d'un second souffle narratif qu'il ne manquera d'ailleurs pas de trouver.
C'est mon deuxième Paul Auster, et je crois que je commence à comprendre les mécanismes utilisés par cet auteur pour nous emporter dans ses mondes.
Il semble vouloir nous exposer les différentes facettes de l'être humain grâce à des aventures sans réelle homogénéité. Il nous donne même l'impression qu'il crée son histoire au fil de l'écriture et que le seul but poursuivi est celui de décrypter les comportements de l'Homme.
Dans cet opus, Paul Auster nous démontre le pouvoir du hasard et des décisions que l'on prend sur la suite de notre vie.
Cependant le hasard n'est pour rien dans le fait que je me suis laissé entraîner dans les différentes strates de ce roman et que j'en suis sorti emballé. Le seul bémol est à mettre à l'actif de la fin qui m'a paru légèrement abrupte.
Cet auteur semble vouloir écrire des histoires qui restent, et ça marche...
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