"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quand Renisenb revient au foyer après la mort de son époux, elle retrouve sa famille telle qu'elle l'avait quittée. Mais depuis que son père, Imhotep, a ramené une nouvelle concubine de son voyage dans le Nord, tout semble différent. La jeune femme à la beauté sans pareille a ensorcelé le maître. Habitée par un génie maléfique, elle sème le désordre et la haine dans le domaine comme dans la fratrie.
Si elle venait à disparaître, le coeur d'Imothep retournerait à ses fils. Il suffirait d'écraser le serpent, et tout redeviendrait comme avant. Mais le Mal vient-il seulement de cette inconnue ? On dirait qu'un autre poison ronge la maison du maître...
Traduit de l'anglais par Marie-France Franck
Epouses et concubine
C’est un livre que je relis régulièrement, tous les quatre-cinq ans, tellement je l’apprécie ! Sans hésiter, c’est l’un de mes préférés de l’auteure.
Et pourtant, ici, pas d’Hercule Poirot ni de Miss Marple : Agatha Christie nous téléporte en Haute Egypte, quelques deux mille ans avant notre ère. Mais rassurez vous, si l’époque et le décor changent, il y a bien un meurtre et à la fin, le coupable sera confondu, comme à l’accoutumée. Comme dans tous les polars d’Agatha Christie, nous retrouvons un huis clos, une galerie de personnages très bien campés dont tous ou presque font de très bons suspects !
Ce que j’aime dans ce roman, c’est précisément qu’il se déroule dans l’Egypte antique, dans un grand domaine au bord du Nil. On en ressent l’atmosphère, les journées rythmées par le travail agricole, la vie d’une famille où les hommes avaient la charge de faire tourner les affaires, (sans oublier les rites, les offrandes aux dieux…) tandis que les femmes étaient cantonnées à l’arrière de la maison, pour s’occuper des enfants. Toutefois, dans cette intrigue, ce sont bien les femmes qui sont sur le devant de la scène, avec notamment le personnage central de Renisenb.
Pour mémoire, Agatha Christie était l’épouse d’un archéologue (Max Mallowan son second mari) qu’elle a accompagné à de nombreuses reprises dans ses campagnes de fouilles, (notamment en Irak et en Syrie) on peut donc lui faire confiance sur l’authenticité historique de ce récit.
J'ai débuté cette lecture avec une certaine appréhension. J'avais peur de ne pas retrouver le "style" Agatha Christie dans cet unique roman écrit dans une autre temporalité : l’Égypte ancienne.
C'était me tromper et sous estimer la reine du crime !
Je suis entrée doucement mais surement dans cette famille et cette intrigue. Et quand est arrivé le fameux moment de l'enquête, j'étais aussi happée que j'aurais pu l'être. Tellement d'hypothèses (comme toujours) et tellement d'erreurs sur le coupable possible (comme toujours également).
Lors d'une panne de lecture, rien de tel que de se replonger dans les oeuvres d'un auteur fétiche. Un brin de cocooning n'a jamais fait de mal à personne, et si en plus de ça, cela permet de reprendre goût à la lecture, qui s'y opposerait? Agatha Christie est la perle qui me permet toujours de repartir. Cette fois-ci, ma panne de lecture a été sevrée grâce à un roman un peu à part, dans lequel ne sont présents ni Hercule Poirot, ni Miss Marple, ni les Beresford.
Le lecteur plonge dans l'ancienne Egypte, au temps de pharaons. Agatha Christie a épousé un égyptologue, et l'a suivi sur ses chantiers de fouilles. D'un esprit curieux, cette expérience, elle a su la traduire à merveille dans ce récit dépaysant.
La jeune Renisenb revient vivre chez son père, avec sa fille, suite au décès de son mari. Elle est heureuse, pour soigner son deuil de retrouver les lieux qui l'ont vu grandir et sa famille proche. Elle a trois frères, dont deux sont mariés, avec des enfants. Elle pense que rien ni personne n'a changé. Mais parfois - souvent avec Dame Agatha - les apparences sont trompeuses. Bientôt, Imotep, le patriarche de la famille, revient de voyage, accompagné d'une nouvelle - jeune et belle - concubine: Nofret. Cette dernière est douée pour se faire détester de tous, et bientôt la mort plane sur la famille.
L'auteur traduit avec habileté, la langueur de ce temps-là, et surtout l'omniprésence de la mort dans la culture égyptienne. C'est impressionnant, comme cette dernière semble le point essentiel de la vie de chacun. le passage sur Terre n'est qu'une courte halte, une préparation vers la mort. Contrairement à la majorité des enquêtes d'Agatha Christie, la quête du meurtrier est légèrement en retrait par rapport au rythme de la vie quotidienne de la famille d'Imhotep. Sûrement parce que la mort n'a pas le même impact. (...)
Un des meilleurs romans d'Agatha Christie : décor totalement différent de ceux auxquels elle nous a habitués, une très bonne intrigue et des personnages complexes comme elle en a le secret
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