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Dans l'Australie des années 20, la nature, aride et sauvage, impose sa loi aux habitants de l'exploitation du lac Otway. Au coeur du bush, le travail des ouvriers est menacé par l'inexorable évaporation du lac. Et lorsqu'un certain Ray Gillen y trouve la mort, tous attendent la réapparition du corps. La théorie de la noyade est loin de satisfaire la police qui apprend que la victime était en possession d'une belle somme d'argent. Aussi dépêche-t-elle sur place l'inspecteur Napoléon Bonaparte. Se faisant passer pour un dresseur de chevaux, il assiste, spectateur attentif, à un huis clos étouffant où chacun semble avoir une bonne raison d'en vouloir à Gillen. Dans cette deuxième aventure de l'inspecteur Bonaparte, Arthur Upfield, maître du roman policier ethnologique, laisse la part belle à cette terre australienne qu'il admire tant. Une terre indomptable qui finit toujours par l'emporter sur l'homme.
En Australie, tout est hors normes. Les paysages désertiques, les conditions climatologiques, la faune et la flore sont comme nulle part ailleurs. Mais pour l’inspecteur Napoléon Bonaparte (surnommé « Bony »), ce n’est que le quotidien, et sa parfaite connaissance des lieux est très certainement due à ses origines aborigènes, par sa mère. Aussi l’idée qu’un lac puisse s’assécher pendant quinze à vingt ans ne l’étonne guère. Par contre, ce qui le dérange est le fait que le cadavre d’un homme, au fond du lac Otway, va bientôt réapparaître, sans qu’on sache ce qu’est devenu son magot. Aussi intègre-t-il, incognito, l’équipe de l’exploitation proche du lac.
Au-delà de l’enquête, assez classique en fin de compte, l’intérêt de ce roman policier réside dans sa description des conditions de vie des éleveurs et des trappeurs, au cœur même d’un désert des plus éprouvants. Le poids de la chaleur est si bien rendu par l’auteur que certaines pages semblent se ralentir. Et que dire de ces milliers de kangourous, de corbeaux, de cormorans, se battant pour leur survie auprès d’une source d’eau bientôt tarie ? La description des lapins est également particulièrement parlante. Au milieu des buissons somnolents, ils se reproduisent très vite, grimpent aux arbres, mangent les jeunes pousses, creusent la terre et dévorent les racines. Le fléau de l’Australie est ce sympathique rongeur dont l’extermination est programmée grâce à la myxomatose. Quand cela fonctionne, évidemment.
Le résumé est tout à fait explicite... on aime ce visage de l'Australie un peu aride...
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