"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La vie nous excède : axiome dont toute vie - et toute la vie - est la preuve, sans aucun jugement final. La vie - l'excès permanent de la vie.
La question de départ du livre, qui s'articule dans l'espace où il n'est pas possible de dissocier pensée du monde et éthique, est la suivante : peut-on faire l'expérience de la finitude sans la relever en événement absolu ; sans sublimer la dépense irréversible de la vie par l'infini du salut, du sens, de l'accumulation des biens et du bien ? Peut-on excéder l'héritage messianique qui a marqué toute l'expérience moderne de la finitude ?
La métamorphose et l'instant, les deux figures privilégiées de l'événement, s'aventureront, à la recherche d'une réponse à ces questions, dans la voie de la dynamique des singularités - ou de la désorganisation de la vie. Leur mouvement s'effectuera sous trois modes, qui correspondent aux trois parties du livre : la désorganisation de la vie, la finitude du corps, la communauté finie. Chacun des six essais qui composent le livre s'élabore à partir d'un cas concret - les romans de Dostoïevski, les écrits de Bataille, d'Artaud et de Blanchot, ainsi qu'une Nature morte de l'artiste contemporaine Sam Taylor-Wood -, et sur un rythme parfois ordonné, parfois syncopé : épreuves conceptuelles sans terre promise au bout du périple.
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