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Traversant Bruxelles-City d'un pas hésitant, ignorant les conseils d'un vieux sage, B cherche A. Garçonne, venue en calèche, sourde aux avertissements d'une comparse de voyage, A cherche B. A l'Hôtel Métropolis, A se cacherait sous le doux nom d'Incartade. B, enchaîné à un poteau, capturé par des Indiens de cinéma, ne peut que la voir s'échapper à l'horizon. Leur quête se poursuit jusqu'à ce qu'ils se retrouvent, s'abandonnant ensemble dans une profonde intimité, ouvrant la voie à un amour intense, absolu. Dans ces pages somptueusement réalisées, dans une mise en couleur directe à l'encre, un couple se cherche, se forme et cherche à se donner forme. Après La volupté, ou C'était le bonheur, Blutch célèbre la rencontre amoureuse, dans une romance traversée par un sentiment d'urgence, vécue sur un rythme haletant.
Découvrant la BD cette année, je me suis laissée guider par la sélection du Festival d’Angoulême pour le choix de mes lectures. D’où « La mer à boire » de Blutch qui faisait partie de la sélection officielle.
J’avoue que j’ai été quelque peu surprise et déstabilisée. Il faut se laisser porter par la narration bondissante et les situations surprenantes sans jamais chercher d’explications ni de concret parait-il. Tout dans ce récit est flottant, trouble et incertain.
Nous avons donc un personnage masculin qui se nomme « B » mais également « Espoir du soir », il débarque d’un train dans une Bruxelles aux allures de Riviera à la nature exubérante après avoir égaré sa monture. Guidé par un puissant désir, il se rend à l’hôtel Métropole pour y retrouver son amie Mademoiselle « A » qui se fait également appeler « Incartade ». Mais comme elle ne s’y trouve pas, il part à sa recherche. Et pour aller du point « A » au point « B » rien ne sera facile. « B » devra affronter des peaux rouges pas vraiment décidés à le libérer tandis que « A » arrive en calèche qu’elle quitte pour se retrouver dans un taxi égaré dans les faubourgs de la ville en compagnie de trois femmes peu coopératives.
C’est dans une mise en couleur directe à l’encre que ce couple se cherche, se forme et cherche à se donner forme. Une quête de l’amour et du bonheur en quelque sorte.
Blutch décrit comme romance cet étrange récit oscillant entre onirisme et psychanalyse. Romance certes mais traversée par un sentiment d’urgence et menée à un rythme haletant.
Ce récit est fait de nombreux clins d’œil à certaines grandes œuvres d’Hergé, qui est la grande figure tutélaire de Blutch , tels « Tintin en Amérique » « L’oreille cassée » « Coke en stock » « Tintin au pays de l’or noir ».
Une BD surprenante que mérite plusieurs lectures.
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