"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un homme au bord du gouffre à la recherche d'un vieil ami disparu.
La dangereuse manie d'un maître chanteur à se faire trop d'ennemis.
L'obsession d'un peintre misanthrope reproduisant la même toile, encore et encore.
Un neurochirurgien retraité fasciné par la cryptozoologie et qui préfère vivre en marge de la société.
La légende d'un cavalier fantôme hantant depuis des siècles le pittoresque village de Val-Dormant...
Dans la nouvelle originale La légende de Sleepy Hollow, Washington Irving a réservé au personnage d'Ichabod Crane un destin fort sinistre. Préparez-vous à en découvrir un bien pire encore... Prenez garde et veillez à ce que ce Conte Interdit ne vous fasse pas perdre la tête !
J'ai été un peu déçue par ce conte interdit. Il est bien, mais on est assez loin des univers très trash que j'ai pu découvrir au début. Alors certes, il y a un peu de scènes malaisantes, mais pas pire que si l'on regarde le film Bernie d'Albert Dupontel.
Histoire : Sleepy Hollow, je ne connaissais que le film de Tim Burton avec Johnny Depp et Christina Ricci, film que j'adore au passage. Donc, je me suis intéressée en premier lieu à l'histoire originale de Washington Irving.
Il s'agit d'une nouvelle publiée en 1820 dans le recueil Le livre d'esquisses. L'histoire est celle d'un jeune professeur, Ichabod Crane, venu s'installer dans le val dormant (Sleepy Hollow) à Greensburgh. Il mène une vie itinérante, logé et nourri par les fermiers. Il est attiré par les récits fantastiques et autres légendes. Un jour, il croise le regard de Katrina... Bon, la suite, je ne vais pas toute vous la dévoiler, mais on se doute bien qu'Ichabod va avoir des soucis avec un autre bonhomme à cause de Katrina et puis Le Cavalier sans tête qui déboule et… Bref, même si l'histoire originelle est très différente du film, on sait à peu près ce qu'il peut se passer.
Je ne vais pas faire les points de comparaison avec le film de Tim Burton, car celui-ci est très éloigné de l'histoire (par exemple, dans le film, Ichabod enquête sur des morts inquiétantes et doit trouver pourquoi le Cavalier sans tête cherche sa tête) et de manière générale, Les contes interdits se basent sur l'histoire originelle, du moins de ce que j'ai pu lire pour l'instant.
Ce que j'aime bien dans ces revisites de contes, c'est que les rôles sont souvent inversés entre gentil et méchant. Ici, c'est bien le cas, et vous vous doutez bien que je ne vais pas en dévoiler plus.
Dans cette version, on commence par une scène dans laquelle Ichabod rencontre le cavalier sans tête. Puis s'enchaîne une quête avec son ami, meilleur ami, on ne sait pas trop au départ, partant à sa recherche à Val Dormant et devant trouver "le trésor". La suite, je vous laisse la découvrir car cela serait trop donner d'indice.
De manière générale, j'ai bien aimé l'histoire, même si ça manque un peu de trash par rapport aux autres contes, et si la fin est un peu, comment dire, bizarre. Je ne m'attendais pas à cela parce qu'on s'éloigne vraiment de l'univers original. Je ne peux pas en parle plus, ça gâcherait la surprise mais...
Personnage : Difficile de définir le vrai personnage principal mais je pense que l'on peut tabler sur Elliot, l'ami d'Ichabod. Petit à petit, on comprend pourquoi ils ne se parlaient plus, la rage qu'il pouvait avoir. J'aime bien ce personnage, il est très humain et réaliste. À côté de lui, on a les habitants de Val Dormant avec toutes leur spécificité. Parfois, on se perd un peu avec les personnages secondaires quand ils ne sont pas récurrents, mais ils apportent tous une pierre à l'édifice.
Ichabod/Katrina : comme dans la nouvelle, les deux ont un rôle important même si leur fonction change. Dans l'original, Ichabod est enseignant et chante, ici c'est Katrina qui a ce rôle.
Je trouve le traitement des personnages intéressant et équilibré même si j'aurais aimé approfondir un peu plus avec certains comme la petite Marguerite. Avec certains, on ne reste qu'en surface, avec d'autres, on gratte un peu.
Plume : Malgré le fait d'avoir moins de trash, la plume de l'auteur nous mène par le bout du nez pour nous amener à un dénouement inattendu. Enfin, si, au fur et à mesure, je voyais bien ce qui allait se dessiner pour la première résolution mais j'avais du mal à y croire parce qu'on n'est plus dans Sleepy Hollow. Quant à la seconde résolution, je ne l'avais pas vu venir et elle me pose soucis car elle est clairement hors sujet pour ce thème-là. Difficile d'en parler sans dire le vrai pourquoi, mais pour moi, je n'étais plus du tout dans Sleepy Hollow, mais dans un autre conte.
L'auteur a aimé jouer avec la temporalité et les différents points de vue. Au départ, cela m'a un peu dérouté mais finalement, on s'y fait, car les chapitres sont bien découpés et tout est indiqué en titre avec le personnage et la date.
Petit détail dans la plume qui m'a dérangé, l'utilisation abusive du "nonobstant". Peut-être une particularité québécoise, je ne sais pas. Dans les autres lectures que j'ai faites de cette collection, la présence de lexique québécois était plus présente et il fallait un petit moment pour se l'approprier. Ici, je n'ai pas eu ce même ressenti à part pour ce mot qui revenait un peu trop souvent à mon goût.
Bref, pour conclure, c'est une lecture en demi-teinte parce que je m'attendais à du plus trash, plus malsain que cela. Hormis ça, la lecture est très agréable avec une histoire originale. À tenter pour ceux qui n'ont pas peur de perdre leur tête !
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