Les lecteurs ont sélectionné des romans policiers plus palpitants les uns que les autres !
Algérie, 1992. Après l'annulation des élections remportées par le Front islamique du salut, une poignée de généraux, les « janviéristes », ont pris le pouvoir. L'état d'urgence est déclaré, les islamistes pourchassés ont pris les armes. Le pays sombre dans une violence sans précédent...
Tedj Benlazar, agent de la DGSE, suit de près les agissements du tout-puissant Département du renseignement militaire, le sinistre DRS qui tire toutes sortes de ficelles dans l'ombre. Alors qu'il assiste à l'interrogatoire musclé d'un terroriste, Tedj apprend l'existence de camps de concentration où les islamistes seraient parqués dans des conditions inhumaines. En fouinant plus avant, il met au jour des liens contre-nature entre le DRS et les combattants du GIA. Quel jeu jouent donc les services secrets avec les terroristes ? Les massacres quotidiens sont-ils l'oeuvre des uns ou des autres ? Ou d'une instrumentalisation diabolique des seconds par les premiers ?
Benlazar acquiert la certitude que les généraux sont prêts à tout pour se maintenir au pouvoir. Et la dernière phase de leur plan va commencer : exporter le chaos par-delà la Méditerranée, pour forcer la France à soutenir leur croisade anti-terroriste. Tedj parviendra-t-il à réunir assez de preuves pour convaincre sa hiérarchie avant que l'horreur ne s'invite à Paris ?
Avec ce premier tome, Frédéric Paulin plonge le lecteur au coeur de la décennie noire qui ravagea l'Algérie et préfigura une nouvelle ère de terreur inaugurée par les attentats du 11 septembre.
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Totalement d'accord avec l'avis de Marie Kirzy. Ce roman noir ambitieux est une pépite à découvrir absolument pour qui s'intéresse à la genèse du terrorisme contemporain.
Premier volet d’une trilogie dédiée à la naissance et au développement du terrorisme islamique contemporain. Nous sommes en Algérie et en France entre 1992 et 1995. Des rappels historiques, des faits et des personnages réels sont mixés à une fiction romanesque évoquant Le FIS, le GIA, la dictature militaire algérienne, la DGSE, le DRS algérien avec des enlèvements, de la torture, des massacres dans un rythme narratif soutenu principalement incarné par le lieutenant Benlazar de la DGSE. La dichotomie entre la connaissance du terrain et les informations transmises à la hiérarchie insuffisamment prises en compte est mise en avant (peut-être de façon excessive) mais c’est cela qui donne du relief aux acteurs du roman. Bon démarrage pour un triptyque polar historique intelligent et utile.
La guerre est une ruse de Frédéric Paulin
Après avoir découvert par hasard cet auteur de roman noir Frédéric Paulin avec son livre la Fabrique de la terreur et apprenant que celui-ci était le tome trois de la trilogie de cet auteur j'ai souhaité repartir à la découverte de cet auteur en reprenant le cours de ces romans, par la lecture de La guerre est une ruse. Al Harb Khoudaa demande Mohamed Merah à un agent de la DCRI, le 22 mars 2012 lors du siège de son appartement. Ca veut dire, la guerre est une ruse.
Ce roman commence en 1992 en Algérie par l'armée qui organise un putsch afin d'empêcher les islamistes du FIS qui viennent de remporter les élections législatives, d'arriver au pouvoir. Les généraux janviéristes sont prêts à tout pour conserver le pouvoir et c'est dans un contexte de guerre civile qu'apparaît un groupe terroriste djihadiste le Gia. Tout au long de ce roman particulièrement bien documenté l'on va suivre chronologiquement des faits, qui sans nul doute résonneront à vos oreilles de lecteurs, entre-mêlant des personnages crées par Frédéric Paulin avec d'autre connu comme Khaled Kelkal responsable des attentats en France en 1995 ce qui nous permet à nous lecteur d'être toujours en prise avec l'actualité de ces années sombres.
Nous rencontrons le Lieutenant Tedj Benlazar agent Français de la DGSE, qui a bien du mal à faire remonter à la Caserne Mortier ses informations alors qu'il est détaché aux vues de ces origines Algériennes sur le sol Algérien, chargé de surveiller le Département du renseignement et de la sécurité, les responsables des services secrets Algériens. Mais aussi le Général Toufik, un officier traitant le Commandant Rémy de Bellevue , Raouf Bougachiche, Khaldoun Belloumi en autres.
C'est alors qu'il découvre l'implication des généraux au pouvoir et leurs services secrets dans des projets d'attentats en collusion avec le GIA et la volonté de ceux-ci d'exporter avec leurs soutiens le terrorisme Islamiste en France, alors qu'il assiste à l'interrogatoire musclé d'un terroriste . Les massacres quotidiens de la population Algérienne sont ils l’œuvre des uns ou des autres ? Qui instrumente qui ? Lors de ces investigations le Lieutenant Tedj Benlazar va mettre en lumière la présence de camp de rétention et de torture comme celui d'Ain M'guel dans le Sud de l'Algérie. Tortures, enlèvements, meurtres de masse, exactions diverses sont décrits par l'auteur dans différents chapitres. Frédéric Paulin, dans cet ouvrage relit tout ces événements décrits aux étaient réactions politiques de la France et de l''Algérie du fait de ses observations fines.
Bien que ce soit un roman, l'on ne reste pas insensible aux meurtres commis sur des innocents qualifiés de coupables désignés . Frédéric Paulin dans La Guerre est une ruse nous rappelle à nous souvenir de ce qu'a été la sale guerre il y a trente ans, qui par le fait d'un gouvernement Algérien a livré son pays au terrorisme islamiste et l'a exporté de fait le 11 juillet 1995 en France et qui selon cet auteur aura amené plus tard le 11 septembre 2001 puis le 13 novembre 2015.
Un livre choc qui ouvre la trilogie de Frédéric Paulin, suivi de Prémices de la chute et Fabrique de la terreur. Une œuvre ambitieuse essentielle pour ceux qui veulent de replonger avec ce roman noir dans cette période. Bien à vous.
Tedj Benlazar est un agent de la DGSE dont la légende est d’être un consultant sécurité pour une multinationale de gaz basée depuis de nombreuses années en Algérie. Le commandant Rémy de Bellevue est lui arrivé en 1988. C’est le relais avec la diplomatie française. Grâce à lui, Tedj Benlazar a pu rester dans la grande maison, malgré son comportement difficile.
Sa connaissance de ce pays fait rapidement prendre conscience que celui-ci est entrain de sombrer dans une guerre civile sanglante. L’enquête commence par une information restant à vérifier qu’un camp de concentration aux mains de l’armée réprime dans le sang les islamistes où tortures et meurtres sont monnaie courante.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/06/28/la-guerre-est-une-ruse-frederic-paulin/
Voilà un roman à l'ambition assumée : raconter sous forme romanesque les premières années de la décennie sanglante algérienne, en développant une thèse forte qui ferait de ces années 1990 la matrice du terrorisme islamiste contemporain. Entre tabous et secrets défense, le terreau historique brûle les doigts et appelle à la vigilance, questionnant une mémoire encore très douloureuse afin d'expliquer les mécanismes complexes de la logique terroriste. Il s'agir là du premier volet d'une trilogie.
Le roman commence en 1992 avec la rupture du processus électoral en Algérie par l'armée qui organise un putsch afin d'empêcher les islamistes du FIS - qui ont remporté les élections législatives – d'arriver au pouvoir, prétexte à l'installation d'une dictature qui ne dit pas son nom. Les généraux dits « janviéristes » sont prêts à tout pour conserver le pouvoir dans un contexte de guerre civile lorsqu'apparaît le GIA, groupe terroriste djihadiste.
Frédéric Paulin choisit judicieusement de croiser plusieurs destins, des personnages fictifs croisant et côtoyant des personnes ayant réellement existé ( par exemple Khaled Kelkal, principal responsable de la vague d'attentats ayant frappé la France durant l'été 1995 ), tous liés par la tragédie qui se noue au fil des pages.
Le récit est forcément foisonnant, extrêmement documenté, complexe de fait, mais tellement bien construit que jamais on ne perd le fil des diverses narrations, même si le lecteur a comme moi une piètre connaissance du sujet. Sans doute, le glossaire et la chronologie finale aident, ainsi que les habiles « points sur la situation » que font les personnages sous la forme de bulles de pensée. Mais ce qui raccroche le lecteur, ce sont justement ces personnages, tous d'une grande densité psychologique.
Notamment, le principal, le lieutenant Benlazar, très beau personnage d'agent français de la DGSE chargé de surveiller le DRS ( Département du renseignement et de sécurité – les services secrets algériens ). C'est à travers lui qu'on plonge dans le chaos. Tourmenté, déchiré entre ses origines algérienne et française, toujours au bord du gouffre, il vit la solitude opiniâtre de celui qui sait sans être cru lorsqu'il découvre l'implication des généraux au pouvoir et de leurs services secrets dans de sombres projets, entre collusion avec le GIA, exactions en tout genre et volonté d'exporter en France le terrorisme islamiste afin de conserver son soutien.
Tortures, enlèvements, attentats rythment des chapitres nerveux, sous tension permanente, pas très loin de l'ambiance macabre et paranoïaque des grands romans de James Ellroy sur l'histoire des Etats-Unis, notamment lorsqu'il dévoile l'existence de camps de rétention à la Guantanamo comme celui d'Aïn M'guel dans le Sud du pays. Ce récit qui navigue entre roman noir, d'espionnage et historique est puissant, sans excès démonstratifs et surtout sans manichéisme. Glaçant, souvent sidérant, toujours passionnant.
La puissance d’évocation de ces années de trouble est prenante, et l’on est saisi par l’effroi en voyant se reconstituer sous nos yeux ce qui a été. L’indifférence médiatique à l’égard des évènements algériens est particulièrement troublante, les Hutus et les Tutsis se déchirent et marquent les esprits, tout comme la guerre serbo-bosniaques, mais l’on ne se soucie par du côté de la France, du moins dans l’opinion publique, de ce qui se passe en Algérie, et qui va pourtant finir par nous frapper.
Ceux qui savent sont fous, ou considérés comme tel, ou n’ont pas intérêts à parler, ce sont les politiques, ceux qui ont des raisons de se taire, de ne rien dire, pour peut-être juste gagner une élection.
Frappant aussi ces personnes de terrain, qui ne sont que des pions sur un échiquier trop grand pour eux, dépassés par des intérêts qui les submergent, sans cesse manipulé au grès des évènements. Un attentat n’en est peut-être pas un, il y a la marque d’un pouvoir qui joue avec le feu, qui attise la haine pour mieux verrouiller son emprise sur un pays en crise.
L’Histoire emporte tout, et les hommes qui la font seront oubliés demain, on ne retiendra que les noms des dirigeants aveugles et indifférents. La leçon est puissante, et l’on se prend à penser à des analogies avec notre époque trouble, ou l’on sait bien que la nature humaine n’ayant pas changé, les errements et les erreurs du passé ne manqueront pas de se reproduire encore et encore.
Une écriture efficace, rigoureuse, qui dépeint justement et précisément cet Alger, cette Algérie. Les scènes françaises sont également réussies, et le récit d’espionnage est prenant, d’autant plus quand on sait que tout est vrai, ou presque...
Dans le cadre des "explorateurs du Polar" (super en retard) j'ai eu la chance de pourvoir lire ce roman qui reste une très belle découverte .
On est sur le premier tome d'une trilogie dont le deuxième vient de sortir et le 3eme est en préparation.
L'auteur a pensé à cette histoire en voyant un portrait de Khaled Kelkhal (membre du groupe islamique armé dit GIA responsable de la vague d'attentats commise en 1995 en France ) et le titre vient d'un entretien avec Mohamed Merah qui avait cité un hadith au titre évocateur "al harb khoudaa" qui signifie "la guerre est une ruse " et le décor est posé .
On fait connaissance d'un beau personnage pourtant sombre et torturé sous une attitude faussement tranquille Tedj Benlazar agent de la DGSE qui après avoir assisté à un interrogatoire musclé sur un islamiste apprends qu'il existe un camp de concentration où peu d'opposants ressortent vivants .
Le lien entre le camp et les services secrets algérien le DRS ,Le GIA ne tardera pas à semer le doute dans l'esprit de Tedj ;
Un récit dense ,fourni et passionnant nous permet d’assister à la connection des differents services secrets et activistes responsables de la genèse des attentats commis en France dans les années 1995 ;
L’écriture est maitrisée forte et franche je dirais presque masculine (sans aucun préjugé de ma part..il s'agit de ressenti ) ;On se laisse tres vite emporter dans l'action qui pourrait donné lieu à une belle idée de film je pense .
Toute la subtilité réside dans les événements violents et noirs et les sombres tourments de l'âme humaine dans lesquels chaque personnage se voit à la fois objet et sujet dans une histoire qui les dépasse.
Du très bon roman noir et Historique oû l'art puissant de Frédéric Paulin est de nous rendre spectateur du moment sans jamais se départir de sa narration .
On ressort chamboulée avec l"envie d'en connaître la suite sans hésiter.
Moitié français, moitié arabe, le lieutenant Tedj Benlazar porte ce récit à bout de bras, et c'est à travers son regard et ses actes que l'auteur nous décrit l'atmosphère trouble et cruelle d'une Algérie rongée par la montée du terrorisme, des corruptions entre les différentes organisations politiques et militaires. La multitude des personnages est compensée par les regards croisés et la richesse des détails historiques. Un récit captivant autant qu'angoissant, on s'attache aux personnages et à leurs failles.
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