"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
" Une fille forte, pour un roman fort. ", Die Welt C'est l'histoire d'une fille livrée à la fureur destructrice d'une mère infantile et sadique. La fille se défend comme elle peut contre cette femme instable, mais aussi contre le monde extérieur : les adultes qui la jugent, ses camarades de classe qui l'évitent. Elle tourmente son petit frère, vole dans les magasins, partout elle se distingue par son comportement asocial. Jamais elle ne demande d'aide. A qui, d'ailleurs, pourrait-elle s'adresser ? Elle est seule et doit se construire seule. C'est la trajectoire bouleversante d'une fille mal aimée qui, malgré tout, possède une force et un appétit de vivre qui lui permettent d'avancer.
Avec La fille sans nom, Angelika Klussendorf nous fait découvrir l'une des faces sombres de l'ex-République démocratique allemande, celle où l'enfance n'avait pas sa place, et signe un roman d'une grande sobriété, sans pathos ni misérabilisme.
Lauréat du Grand Prix de l'Héroïne Madame Figaro 2015 - catégorie "Roman étranger"
ce livre est poignant, l'histoire est dure mais belle cette jeune fille qui veux savoir qui est son père, elle prête a faire pleins de bêtisses pour savoir quel homme pouvant être son père, sa mère est souvent ivre, elle la frappe , avec tout ses ingrédients ce livre est dévorant en tout cas j 'ai bien aimé
Le sujet est fort, indéniablement, et pourtant le roman n'arrive jamais à nous happer, à nous intéresser réellement à cette jeune fille. La description de ses nombreux malheurs s'enchaîne sans relâche mais de façon tellement factuelle qu'à la fin, cela finit par devenir banal, voire un soupçon barbant. Elle vole, elle tourmente son petit frère, elle fugue, elle résiste mais jamais je n'ai ressenti la moindre empathie, seulement une pointe de pitié pour elle. La faute sans doute à une écriture terne, sans aucun relief et aussi à une construction assez peu romanesque, comme si on avait affaire à un documentaire sur la vie d'une jeunesse perdue en RDA, plus proche d'une suite de faits façon constat policier. Mais, de la façon dont sont présentés les événements, cela aurait pu tout aussi bien ce passer dans un autre pays, même occidental. On pourra donc mettre au crédit de l'auteure, l'universalité de son histoire. Cependant, ce portrait, aussi tragique qu'il soit, pâtit de la banalité d'un style d'une grande platitude comme si l'auteur avait peur de mouiller sa chemise. En restant finalement à la surface des choses, on obtient un roman sans beaucoup de grâce, une sorte de patchwork des vicissitudes d'une jeunesse sacrifiée ( il ne manque que la drogue ). Ca se lit certes très facilement, mais ça ne marque pas.
L’histoire émouvante de la fille sans nom se déroule en RDA, à l’époque sombre d’une Allemagne non réunifiée. Son frère, Alex, la mère, sans nom, le père, sans nom, puis son autre petit frère, Elvis, sont les personnages principaux de ce roman sur l’enfance douloureuse d’une fillette de 12 ans.
Comment survivre quand on a une mère inadaptée, qui ne pense qu’à elle et tolère à peine ses enfants dont manifestement elle n’a pas voulu. Car la mère n’a rien d’une adulte, elle fume, passe des soirées à boire des bières avec les différents amants qu’elle ramène chez elle, bat et puni ses enfants à longueur de temps, coups de ceinture, humiliations, enfermés dans la cave dans le noir, tout y passe. On se croirait dans un roman de Dickens ou de Zola alors qu’on est dans les années soixante en Europe !
La fille sans nom tente de survivre dans un environnement ingrat et éprouvant. Il apparait comme évident que personne ne prend en compte les souffrances des enfants dans cette société meurtrie et sans pitié. Mais comment se situer dans cette époque où la société ne cherche ni à comprendre ni à aider, comme si la vie était déjà assez difficile sans qu’en plus on s’occupe des enfants. Même lorsqu’elle fugue à plusieurs reprises et se fait arrêter, puis envoyer en foyer. Pas de psychologue pour comprendre, pas d’assistante sociale pour essayer d’emmener les parents à être de vrais parents, non, là, tout accuse cette enfant désobéissante.
Elle chaparde de l’argent aux parents, ou de quoi manger ou faire des cadeaux dans les magasins, se fera prendre et punir sévèrement à plusieurs reprises, mais qu’importe, elle recommence. Comme si tous ces actes étaient des appels au secours, pour vivre normalement, pour être considérée par les autres, à l’école, dans le quartier, et surtout par la mère, mais rien n’y fait. La fille sans nom est une fillette ambivalente, attachante et révoltante. Elle fugue pour s’éloigner de ce foyer qui n’en est pas un, mais sa mère va lui manquer, malgré tout le mal qu’elle peut lui faire. Comme si une famille aimante, un foyer normal, devenait quelque chose d’invivable, d’incompréhensible, trop éloigné de son quotidien. Ce terrible attrait ou cette réplication des enfants maltraités qui reproduisent par exemple les schémas de leur enfance sur leurs propres enfants.
C’est un roman intéressant, prenant, difficile, j’ai eu envie de la secouer cette fille-là, pour qu’elle échappe au pouvoir d’attraction de cette mère destructrice, et en même temps je suis admirative devant sa pugnacité, son envie de vivre, de plaire, d’être comme les autres, ou même parfois de s’affirmer différente de ceux qu’elle juge fades, sa capacité à donner de l’amour, elle qui n’en reçoit pas, son désir d’exister en somme. Une force de vie comme en démontrent ces fleurs qui poussent au milieu du désert et qui vous laissent muet d’admiration.
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