Une sélection haletante de thrillers venus du froid...
Juste avant la chute du Mur, John, un officier de renseignement danois, est exfiltré en Allemagne de l'Est. Puis, quelques années plus tard, il disparaît et refait sa vie en Russie. Sa fille Laila a grandi au Danemark dans la honte de cette trahison. Adulte, elle renonce à une carrière d'officier, vivote en s'occupant d'un camping, et n'a pas su retenir Anders qu'elle aimait.
Lorsque Laila reçoit la visite de deux ex-agents du renseignement, bien décidés à reprendre du service, elle comprend qu'ils ont besoin d'elle. La fille du traître.
Et si elle-même avait envie de revoir son père, de rencontrer son demi-frère russe ? Pour se réconcilier ou pour se venger ?
Un drame passionnant sur fond de loyauté et de secrets de famille, un roman à la fois lucide et nostalgique sur la Russie d'aujourd'hui.
Une sélection haletante de thrillers venus du froid...
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Un roman à l’atmosphère particulière, entre deux époques, deux pays, le Danemark et la Russie où il est question d’espionnage, de pardon, de filiation ; quand la grande histoire croise des destins personnels.
Tout commence par un prologue qui se situe à Berlin en 1988 : l’exfiltration d’un agent danois, John, en Allemagne de l’est. Cet agent disparaîtra peu après laissant sa famille danoise désemparée.
C’est là que le lecteur fait la connaissance de Laila, (qui s’avère être la fille de John) jamais remise de la disparition de son père, retrouvé après son exfiltration lorsqu’elle avait six ans, enfui pour ses neuf ans ; pas facile d’endosser le costume de la fille du traître. La trahison de son père la poursuivra sa vie durant, identifiée comme telle, déménageant de ville en ville avec sa mère.
Laila, adulte, se laisse convaincre d’accepter une mission qui la conduira en Russie, dans un petit village où son père a pris sa retraite. Elle y découvrira un demi-frère ancien militaire et l’épouse russe de son père.
Ajoutez à cela un dirigeant corrompu en fuite, un coup d’état, un pays en déroute où l’économie est en faillite.
Le rythme est très lent, le récit très long (429 pages) fourmillant de (trop) nombreux détails qui nuisent au déroulement et au suivi de l’intrigue. Je me suis un peu perdue et vaguement ennuyée, le ton est très académique. Je préfère les récits plus nerveux.
C’est d’autant plus dommage que je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, notamment Laila et sa quête, trop concentrée à m’y retrouver parmi tous ces détails historiques.
Au final, ce récit ne m’a pas emballée, j’en garderais le souvenir d’une lecture laborieuse malgré tout l’intérêt que je porte à l’histoire de la Russie, aux bouleversements de ces dernières décennies en Europe de l’Est.
Ce texte trouvera son public j’en suis certaine car il est très précis et d’une qualité historique sans conteste, une belle démonstration de l’histoire russe et européenne.
Avant la chute du mur de Berlin, John, un officier du renseignement danois est exfiltré d’Allemagne de l’Est. Quelques années plus tard il disparaît et refait sa vie en Russie, laissant derrière lui sa femme et sa fille. Laila grandit en étant partout la fille du traître… Elle tente de se construire dans la haine de ce père qui les a trahis elle, sa mère et son pays… Peut-on faire confiance aux hommes après ça ?
Après avoir démarré une carrière d’officier, elle ouvre un camping à la mort de sa mère. Un camping qui périclite depuis que son petit ami est parti. Et…le passé la rattrape : deux ex-agents du renseignement, dont son oncle, viennent la chercher : ils ont besoin d’elle pour aller récupérer quelque chose que son père veut donner à son ancien pays. Elle a envie de revoir celui qu’elle haït, ne serait-ce que pour le lui dire. Va-t-elle se réconcilier avec lui ou est-ce impossible ? et ce demi-frère, à peine plus jeune qu’elle, qui est-il ? vont-ils s’entendre ?
Dans ce drame familial, la politique russe et le KGB joue un rôle prépondérant si ce n’est le principal.
Pour apprécier ce livre, il faut être intéressé par la Russie, par la politique des secrets, par un monde souterrain où les Etats s’accordent ou se déchirent en fonction d’enjeux dont ne nous soupçonnons même pas l’existence.
Leif Davidsen nous fait découvrir ce monde à part. Tout est en subtilité, sans pathos. Les personnages sont entiers et plutôt réalistes et sont finalement attachants.
Toutefois, j’ai un avis plutôt mitigé sur cet ouvrage. Je me suis perdue dans les méandres des accords/désaccords politiques où chacun joue un rôle en fonction de ses intérêts. J’avoue avoir sauté quelques explications sur les enjeux de la Russie et du Danemark un peu longues à mon goût.
Si ce monde vous attire, alors oui ne ratez pas cet ouvrage.
Je remercie les éditions Gaïa et les Explorateurs du polar de Lecteurs.com qui m’ont permis de découvrir ce livre qui sortait de mes achats habituels.
La Danoise Laila est la fille d’un traître, un espion passé à la solde de l’ennemi quand l’URSS s’effondrait. Double trahison, car il l’a aussi abandonnée. Depuis elle n’est plus que colère contre lui et le monde entier. C’est le point de départ de ce roman d’espionnage où des agents secrets en retraite reprennent du service à la manière ancienne.
Leif Davidsen est un journaliste qui connaît bien la Russie et la géopolitique. Son roman est évidemment une fiction, mais est basée sur des faits réels ou tout à fait plausibles. Il nous donne sa vision de la Russie contemporaine avec des personnages à la psychologie fouillée pour lesquels la religion, l’amour de la mère patrie, la corruption, l’argent, une certaine brutalité, la rudesse de la nature sont le quotidien. Il nous parle de «l’âme russe» et nous montre les différences de conception de la vie entre les Russes et les autres Européens.
Prise par l’intrigue j’ai lu d’une traite ce roman d’espionnage divertissant qui ne manque pas d’humour avec ses espions un peu has been. J’ai surtout apprécié la vision que l’auteur nous donne de la Russie et de son face-à- face avec l’Europe et les USA. C’est instructif et certainement proche de la réalité.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2019/05/05/la-fille-du-traitre-de-leif-davidsen/
après un début un peu lent, ce roman se dévore avec un intérêt grandissant !
Un fond d'espionnage, une bonne connaissance des rouages de la vie politique en Russie et de son histoire, le portrait d'une famille qui se découvre sur fonds de non-dits,de secrets, de colère;
On se retrouve embarqué dans l'hiver russe, dans une société ou luttes de pouvoirs et trahisons sont le quotidien.
Bref, un livre qui réussit à intégrer romanesque et politique et que je recommande vivement.
Le cocktail habituel de Leif Davidsen : une aventure qui fleure bon les services secrets, une histoire familiale compliquée et émouvante ainsi qu’un splendide voyage touristique et culturel. Autant ne pas ménager le suspens, celui-ci est vraiment très réussi. La fille abandonnée est rancunière, bien décidée à se venger, le traitre a des choses à dire sinon pour sa défense du moins pour apaiser sa fille et appâter de vieux espions qui reprennent du service pour lui extorquer quelques confidences brûlantes ; le demi-frère est brutal et aigri mais va évoluer, le méchant du FSB est aussi retors qu’intelligent, les oligarques russes s’inquiètent pour leur business et la tension monte graduellement pour une conclusion surprenante.
L’un des grands mérites de ce roman concerne les aspects culturels et géopolitiques qui sont à la hauteur des personnages et de l’intrigue. Dès les premières pages, l’envie d’aller faire une croisière sur la Volga en faisant escale dans les rues de Ples saisit le lecteur, impatient de se glisser dans les pas de ce Danois exilé en Russie.
« Il y avait ces églises à coupoles et ces maisons sur les flancs des collines. Elles étaient si belles dans la lumière dorée du soleil, et représentaient ce qui l'avait séduit en Russie. Le vieux débarcadère à moitié submergé par la Volga avait disparu, comme les communistes qui l'avaient construit. Le port qui l'avait remplacé s'offrait comme le reste de la ville aux touristes de passage, et en particulier à leur argent. Ils ne restaient pas très longtemps, aussi s'agissait-il de les traire tant qu'on le pouvait. Les petits chalets, avec leurs fenêtres à croisillons, étaient peints en bleu, en vert profond et en marron, et l'été, dans les rues, il flottait un parfum floral qui enivrait les abeilles comme les gens. »
De même, les nombreuses descriptions de la nature tout comme celles qui concernent la cuisine ou l’histoire constituent d’autres belles invitations.
« Le thé dans la tasse était presque noir et il s'en échappait toujours un peu de vapeur.
_ Oui, nous sommes bien ici.
_ Qui ne le serait pas à Ples ? On a l'impression d'être projeté dans la Russie d'autrefois. On s'attendrait presque à croiser Anna Karénine au détour d'une rue ou à saluer amicalement Tchékov se rendant dans sa pommeraie. Nous sommes un peuple, John Petrovitch, terriblement nostalgique de l'ancienne Russie, avec ses étés brûlants interminables et son air chargé de parfum de fleurs. Ses potagers luxuriants. Les femmes en robe d'été sous leurs ombrelles claires. Le champagne géorgien frais pétillant dans des flûtes et les lèvres séductrices d'une femme sur le bord d'un verre. Sans parler de ces longs et bons hivers avec la neige au-dehors et le crépitement du feu dans le poêle de notre petite isba, pas vrai ? »
L’éclairage porté sur des événements passés (Crimée, Ukraine) que futurs (souhaitons que l’opération Valkyrie si brillamment et clairement décrite ici ne reste qu’une fulgurance littéraire) est très convaincant. Il me semble très proche de la réalité politique et culturelle de la Russie et de l’inquiétude de ses « petits » voisins du Nord ou de l’Ouest.
« L'ours s'est réveillé. L'ours a retrouvé ses griffes. Nos bons amis de la Baltique et de la Pologne sont très inquiets. Que faire face à un ours en colère ? On l'avait pourtant apprivoisé, pas vrai ? »
Quand les césures culturelles sont expliquées par un colonel du FSB, le fossé devient aussi large que limpide :
« _ Tous les Russes cachent un romantique au fond de leur âme immortelle. C’est ce qui fait que ce pays est si spécial. Pourquoi voudrions-nous du style de vie occidental, décadent et athée ? Du culte des Occidentaux pour les homosexuels et les autres êtres dépravés. Du vide infini de l’Occident. L’Occident essaie de supprimer Dieu, mais sans Dieu nous n’avons plus de guide moral. Grâce à notre président, nous avons trouvé notre voie, celle de la Russie et de la religion orthodoxe. C’est la voie éternelle, qui ne nous a jamais trahis. Si nous la suivons, les sanctions et autres menaces américaines ne peuvent nous toucher. Pas vrai ? »
Et lorsque la vodka a coulé un peu trop fort, c’est un oligarque qui se met à critiquer le régime :
« _ L’époque actuelle me fait penser à celle de Nicolas Ier.
_ Qu’est-ce qu’il avait de particulier ?
_ Je peux te résumer ça en trois mots. Orthodoxie. Autocratie. Nationalisme. Enfin, Russitude.
_ En effet, ça y ressemble. Je le reconnais volontiers.
_ C’était un despote. Son règne a duré trente ans. Il a mis sur pied une police secrète puissante et un immense réseau d’espions. Il a proscrit la littérature et la presse critiques et poussé je ne sais combien des plus éminents intellectuels russes à l’exil.
_ D’aucuns affirment qu’il régnait d’une main de fer, mais qu’il a aussi fait de la Russie une grande nation, crainte et respectée.
_ Peut-être, mais il est mort brisé et affaibli après avoir perdu une énième campagne militaire. Et où ? En Crimée. Avec sa folie des grandeurs, Nicolas Ier a cru qu’il pourrait s’attaquer impunément à l’Empire ottoman, à la France et à la Grande-Bretagne. Aux grandes puissances de l’époque. A l’Occident tout entier. Ca ne te rappelle rien ?
_ C’est une conversation dangereuse, Oleg. Très dangereuse. »
En conclusion, une superbe couverture, une histoire passionnante et très bien racontée, une documentation habilement distillée sans être didactique, des personnages épais et complexes vous feront passer un excellent moment et refermer ce roman à regret.
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