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Sortant d'une cruelle et longue dépression où elle a failli perdre tout ce qu'elle aime, Mona tente de se reconstruire en s'installant dans un minuscule appartement d'une tour de la banlieue parisienne. Les marches de l'escalier qui conduit au lit-mezzanine sont astucieusement aménagées en casiers de rangement, mais l'une d'entre elles est scellée. À l'intérieur, elle découvre le manuscrit qu'un jeune homme a enfoui là vingt ans plus tôt. Insolent et drôle, le texte lui donne envie de retrouver l'auteur. Mais que reste-t-il des jeunes gens audacieux après vingt ans de vie ordinaire ? Où ont disparu les désirs, les énergies, les fantasmes ? Où se sont perdus les éclats de rire et la rage de vivre ? Peut-on réinventer la fantaisie ?
Un roman dans le roman ou comment une ancienne dépressive trouve un manuscrit caché d’un ex-écrivain qui lui semble adressé.
Un conte moderne plein de fantaisie qui met en scène des personnages qui n’avaient rien pour se rencontrer dans la vie.
Murielle Magellan excelle dans sa façon de provoquer des rencontres, de raconter l’humain et leurs rapports.
Un roman quelque peu mélancolique qui est biscornu comme peut l’être la vie, qui est plein de métaphores (l’escalier, le roman gigogne, le manuscrit enfermé, ...) laissées libres à l’interprétation du lecteur.
J’avais découvert Murielle Magellan avec Géantes et ce roman me confirme son style particulier, sa façon unique de nous raconter des histoires incroyables et si touchantes.
«Il faut accepter le palimpseste»
Avec la Fantaisie qu'on lui connaît, Murielle Magellan nous offre un nouveau roman pétillant. La rencontre inattendue d'une ex-dépressive et d'un ex-écrivain misanthrope va faire des étincelles. Et nous réserver de belles surprises. Un régal!
Mona se remet d'une grave dépression. Après avoir perdu son travail, elle s'était enfoncée dans une spirale qui avait vu son mari demander le divorce. Elle était alors retournée chez ses parents à Toulouse avant un long traitement psychiatrique qui avait fini par porter ses fruits. Désormais elle se sentait prête à reprendre le travail, à retrouver la région parisienne et à renouer des liens avec sa fille.
C'est dans une cité de Rosny-sous-Bois qu'elle emménage. Et va faire une belle découverte dans une marche scellée, le manuscrit d'un roman intitulé Jonas is born, Alléluia et signé d'un certain Philippe Sandre-Lévy.
En commençant à le lire, elle y découvre certes un style un peu exalté et pédant, mais va très vite s'attacher à ce Jonas, personnage qui multiplie les tentatives pour effacer sa misanthropie.
En parcourant les réseaux sociaux, elle va parvenir à retrouver l'auteur. Elle lui propose alors de lui rendre son manuscrit, car elle a bien envie de faire sa connaissance. Las! La rencontre s'avère décevante et Mona repartira dépitée, mais toujours en possession du manuscrit qu'elle pourra continuer à lire, car elle s'est trouvée bien des points communs avec Jonas.
Murielle Magellan est passée maître – maîtresse? – dans l'art de la rencontre entre personnes d'horizons très différents. Comme dans Changer le sens des rivières (qui vient d'être adapté au cinéma par Jean-Pierre Améris sous le titre Marie-Line et son juge avec Louane et Michel Blanc dans les rôles-titre), elle réussit parfaitement à marier la carpe et le lapin (j'aimerais bien connaître l'origine de cette expression) et à démontrer combien une rencontre, même improbable, peut être enrichissante, pour peu que l'on prenne le temps de s'intéresser à son interlocuteur. «Deux hommes (en l'occurrence ici un homme et une femme), c'est l'arrivée du doute, du double, de la joute, du soutien, de la moquerie.»
Mais la scénariste n'oublie pas non plus son sens de la dramaturgie, en construisant le roman dans le roman et en nous en offrant ainsi deux pour le prix d'un. Et peut-être davantage: «Ce roman raconte l’histoire de Jonas peut-être, mais il en trimballe une autre, non écrite, intime, que ce texte, par sa simple existence, l'incite à «relire». Cette période ancienne surgit parfois dans ses rêves, déformée, imprégnée d’un voile de brume ou d’une lumière trop crue, inexacte et distordue.»
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024».Enfin, en vous y abonnant, vous serez par ailleurs informé de la parution de toutes mes chroniques.
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