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Paris, 1899. La bicyclette est reine, l'automobile fascine autant qu'elle incommode, le cinématographe enthousiasme, l'Action française s'invente au Café de Flore et Jules Guérin se barricade au fort Chabrol. Les tensions s'exacerbent, les haines fermentent, la colonisation s'infecte, la République vacille. Quant aux chiens, on les prépare à la guerre.
Dans ce Paris sur l'avant-dernière marche du XIXe siècle, accablé par la canicule, défiguré par les préparatifs de l'Exposition universelle, angoissé par la peste et déchiré par le procès Dreyfus, Louis Daumale, désormais photographe, tire le portrait de ses contemporains.
Histoire et humour noir encore pour ce deuxième volet de la trilogie des aventures de Louis Daumale au pays des chiens et de la République française. Dix ans après, nous le retrouvons, toujours flanqué de son fidèle Mégot, dans le Paris de la Belle Époque, avec ses journalistes, ses artistes, ses femmes plus ou moins légères, ses féministes, ses végétariens, ses anarchistes, ouvriers ou gens de la haute, ses Debussy, Clemenceau, Méliès, Montesquiou, Calmette, Maurras, Huysmans, Proust, Céline, cherchant, à travers le destin des chiens, à lire le destin des hommes. Une aventure littéraire qui fait du passé notre avenir.
Ce roman historique fait partie d’une série, qui a débuté avec La fabrication des chiens 1889. On retrouve donc dix ans plus tard le narrateur, Louis, flanqué de son fidèle Mégot, un chien issu d’une lignée bigarrée, mais qui se distingue par sa capacité à livrer des pinceaux !
En cette année 1899, tous les regards sont tournés vers Rennes : en effet c’est dans la capitale bretonne que se déroule le houleux procès de Dreyfus, qui fait la une de l’actualité et sépare le pays en deux camps ennemis.
Mais Louis vit à Paris, cette ville crasseuse, bruyante où les progrès techniques bousculent les habitudes et les chantiers multiples de l’Exposition universelle font beaucoup parler. Les bicyclettes, ente autres, modifient les règles de la prudence dans les rues où commencent à apparaitre quelques automobiles.
Louis évolue avec aisance dans son monde peuplé de peintres, d’écrivains, de musiciens, parfois encore en devenir. Et ses nuits sont hantées par la belle Claire, objet de ses tourments.
Autre catégorie de personnages importants, annoncés dans le titre : les chiens ! Ils semblent plus nombreux que les humains, et hormis Huysmans, amoureux des chats, on s’affiche avec son animal sélectionné sur des critères obscurs mais riche d’indices sociaux concernant son propriétaire.
Le roman fait la preuve d’une documentation énorme sur ce qui a caractérisé cette année 1899, tant que le plan politique qu’artistique. La montée de l’antisémitisme, les inquiétudes autour d’une future guerre, le développement industriel, rien ne manque.
On peut être un peu perdu lorsque l’on n'a pas les pré-requis historiques, et si l’on ne se retrouve pas dépourvu lorsque l’on croise Proust ou Debussy, d’autres personnages qui n’ont pas laissé de traces aussi marquées sans l’histoire, restent des mystères.
L’auteur se moque aussi des travers de l'époque, soulignant l
es tics de langage, mais en cela rien de spécifique à l’année 1899
L’écriture est vivante, émaillée de nombreux dialogues, et l’ensemble se lit sans déplaisir.
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