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A quatre-vingt-seize ans, complètement ruinée, caroline otero croit sa dernière heure imminente.
C'est du moins ce que lui soufflent les fantômes et les souvenirs qu'elle a toujours fuis et qui soudain se pressent pour lui rendre visite dans sa misérable chambre niçoise. celle qui joua - et perdit - son immense fortune dans les casinos de la côte d'azur tente alors un dernier pari : mourir avant l'aube. mais la mort, comme la roulette, ne se comporte pas comme le voudraient les joueurs. a mi-chemin entre le roman et la biographie, carmen posadas nous conte l'histoire fascinante de la petite espagnole devenue en quelques années la femme la plus désirée du monde, la maîtresse du tsar nicolas ii, du kaiser, de léopold de belgique, d'albert ier de monaco et du baron ollstreder qui acheta pour elle le collier de marie-antoinette.
Une femme libre, qui avait décidé de ne plus jamais connaître la misère, et qui se retira du monde à l'âge de quarante-six ans pour que personne ne soit le témoin de sa déchéance, faisant ainsi de sa vie un mythe.
La Belle Otéro : entre faits avérés et légende .
Parmi celles qu'on appelait à la Belle Epoque « les horizontales, les cocottes, les demi-mondaines, » il en est une dont le nom est resté dans les mémoires : La Belle Otero, celle à laquelle Carmen Posadas consacre son ouvrage.
« La dame de coeurs » dont le corps à « la beauté ensorcelante » et dont les danses « effrénées , sauvages aux déhanchements orientaux » attirèrent à elle de nombreux hommes, parmi lesquels elle sélectionna les têtes couronnées ou les milliardaires qui purent assurer sa célébrité, la couvrir de bijoux somptueux, et lui permettre d'assouvir sa passion du jeu.
LA DAME DE COEURS tente de faire le point sur la réalité de la vie de cette cocotte et sur le mythe qui lui est attaché.
La liste des ouvrages consultés par Carmen Posadas est très longue, les informations découvertes nombreuses.
S'y ajoutent les souvenirs que cette femme « l'une des plus courtisées de la Belle Epoque » a confiés en 1926, à 46 ans à une amie : Mme Valmont avant de se retirer du monde du spectacle, pour que personne ne la voie vieillir, « s'enterrant vivante pour que la légende ne meure pas », souvenirs qu'elle a peut-être embellis et grâce auxquels elle a réglé quelques comptes....
Mais la belle ne mourra qu'en 1965, à Nice !
La particularité de LA DAME DE COEURS est que Carmen Posadas intercale parmi les souvenirs de la première partie de la vie de Caroline Otero des passages où elle imagine les propos que tenait la vieille femme de plus de 90 ans vivant dans le digne anonymat » d'une une modeste chambre meublée aux murs tapissés de photograhies » du temps de sa gloire.
Seule, dans l'attente de la mort, elle s'adresse à son vieux canari surnommé Garibaldi et commente pour lui le cortège de fantômes d'un passé glorieux qui défile dans son esprit et lui tient compagnie. Cet ouvrage dense se présente donc comme un cocktail subtil de biographie conventionnelle et de biographie romancée.
Si l'entrecroisement de faits vérifiés, de suppositions, de fantasmes m'a parfois déroutée, j'ai surtout apprécié les chapitres à intérêt documentaire où Carmen Posadas fait revivre le Paris de la Belle Epoque et le New York de la fin du 19e siècle .
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