Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
La Cousine Bette est le récit d'une vengeance implacable, celle d'une vieille fille, Lisbeth Fischer, qui travaille à la destruction systématique d'une famille - sa famille. Le poison de jalousie et de haine qu'elle distille répand autour d'elle son venin mortifère ; la toile arachnéenne qu'elle tisse empiège ceux qui ont ouvert la boîte de Pandore de ses passions contrariées. Nul ne sortira indemne de ce thriller réaliste, pas même le lecteur de Balzac, plongé dans un monde gangrené par la bassesse humaine et le pouvoir de l'argent. "La Cousine Bette prendra place à côté de mes grandes oeuvres", prophétisait Balzac en 1846. La postérité lui donne raison : premier volet du diptyque des Parents pauvres, ce récit noir de jais est l'une des cimes de la création romanesque du XIXe siècle.Dossier : 1. La Comédie humaine ou le monde des passions2. La vengeance : l'autre visage de la passion romantique3. Passions et châtiments4. Regards critiques.
Cousine, animal au sang froid !
Paris, XIXe siècle dans la famille du Baron Hulot d’Ervy l’effervescence règne il faut marier Hortense. Madame la baronne Adeline effectue des démarches, à contre cœur , auprès de Crevel, ancien commerçant fortuné. La fille de ce dernier est mariée avec Hulot fils. Les Hulot ont besoin de Crevel, car ils sont ruinés par le libertinage du Baron, qui a en commun avec Crevel les mêmes goûts pour les courtisanes, ils sont même en concurrence.
Adeline est toujours une belle femme, une fois établie elle a fait venir auprès d’elle sa cousine Lisbeth surnommée Bette. Celle-ci est une vieille fille laide qui est arrivée illettrée et qui de surcroît a refusé de se marier avec ceux qui lui ont été proposés. Elle a toujours été jalouse de sa cousine et à Paris plus encore. Tout est sujet à l’envie. Mais elle est rusée et machiavélique.
« En 1837, après vingt-sept ans de vie, à moitié payée par la famille Hulot et l’oncle Fischer, la cousine Bette résignée à ne rien être, se laissait traiter sans façon ; elle se refusait elle-même à venir aux grands dîners en préférant l’intimité qui lui permettait d’avoir sa valeur, et d’éviter des souffrances d’amour-propre. Partout, chez le général Hulot, chez Crevel, chez le jeune Hulot, chez Rivet, successeur des Pons avec qui elle s’était raccommodée et qui la fêtait, chez la baronne, elle semblait être de la maison. »
Bette est transparente pour les uns et utile pour les autres, ce qui ne fait que renforcer ce sentiment d’aigreur qui va crescendo.
Tout le livre repose sur cette comédie, sauver les apparences pour les Hulot qui sont aux abois, et la vengeance fomentée par une laissée pour compte.
Balzac a construit ce roman avec des portraits riches, d’une description méticuleuse qui met en place chacun comme sur un échiquier, avec humour aussi. C’est un suspense sur fonds social et psychologique d’une précision et d’une tension digne des meilleurs thrillers. Bette est un animal a sans froid, qui n’a pas la beauté ni la culture mais elle a pour arme son insatiable jalousie, le bon sens paysan et l’art de s’associer. En effet, la laide va s’associer à Valérie Marneffe, redoutable courtisane, jeune, jolie et sans scrupule qui va finir de ruiner Hulot et faire de Crevel également un être manipulé, lui qui se croyait manipulateur.
La scène où le baron Hulot se croit suffisamment aimé pour abandonner tout apparat qui était censé le rajeunir, pour enfin assumer son âge et son apparence est à mourir de rire, tellement Balzac y met de réalisme.
Toutes les descriptions du monde social et politique nous montrent que deux siècles plus tard peu de choses ont changé. Ce sont les mêmes ressorts qui agissent.
Et il y a l’étude de l’âme humaine, la cousine Bette réussira-t-elle ?
Le génie de Balzac éclate dans le dénouement après avoir mené cette intrigue sur un fil tendu à l’extrême.
Un classique qui se lit et se relit avec un plaisir intense. Si vous croyez en lisant les critiques en découvrir trop sur ce roman c’est ne pas compter sur le talent de Balzac qui a chaque ligne vous incite à tourner les pages de façon compulsive et vous découvrirez qu’en fait les critiques ne vous ont pas révélé l’essentiel, cette quintessence balzacienne.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/06/09/la-cousine-bette/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !