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Quatre délinquants, véritables bras cassés romains, montent un braquage qu'ils plantent de façon magistrale. Le moins malin de tous, René, se fait rattraper par une bande rivale déguisée en carabiniers et bien décidée à se saisir du magot. Parallèlement, Diego, le frère de René, employé à la caisse de retraite locale, est sollicité dans le plus grand secret par un de ses chefs : le gouvernement veut mettre en place l'opération «An Zéro» et compte sur lui pour faire disparaître activement tout retraité, ces derniers coûtant trop cher à la société ! Les deux frères pas bien dégourdis vont devoir se serrer les coudes s'ils veulent sortir entiers de ces situations pour le moins inattendues. Enfin édité en France, ce premier roman d'Antonio Manzini est un polar à l'italienne subtil et drolatique.
J’avais découvert Antonio Manzini avec sa série autour du sous-préfet Rocco Schiavone. Dans ces polars somme toute classiques, l’humour du héros servait de piment pour rehausser le plaisir de lecture. Dans ce nouveau roman, qui est en fait le premier écrit par l’auteur, il n’est pas question d’enquête policière à proprement dite. Cette fois-ci, on est plus dans une histoire de gangsters.
Dans ce type d’aventure, on peut dire que l’esprit malicieux de l’auteur fait merveille. Pour raconter les pérégrinations de ces protagonistes, son écriture et son second degré sont parfaitement adaptés. Les personnages sont un tel ramassis de bras cassés que l’auteur prend un véritable plaisir à les tourner en dérision. Et ça se ressent à la lecture !
Les péripéties se succèdent tambour battant. Les décisions toujours irréfléchies des acteurs les entraînent dans des situations de plus en plus complexes et rocambolesques. Ils semblent tous pris dans l’entonnoir duquel il ne peut sortir que des catastrophes. En tant qu’observateur, on se délecte de les voir foncer, avec conviction, droit dans le mur. On assiste à la mise en action des instincts les plus bas en compagnie de ces écervelés. En découlent des scènes aussi exubérantes que les personnages sont cintrés, c’est à la fois divertissant et particulièrement drôle.
Antonio Manzini réussit une aventure détonante. Sans prétentions et avec pour seul objectif de nous divertir, l’auteur nous dévoile une nouvelle facette de son écriture. Cela peut ouvrir d’autres perspectives pour ces futures productions. J’ai trouvé ce livre assez jouissif et j’ai l’impression qu’il s’est autant amusé à l’écrire que je me suis amusé à le lire. A la manière d’un Tarantino, il nous livre une histoire de bandit déjantée où tout est possible, surtout le pire. Je vous le conseille donc si vous voulez décompresser, sans prise de tête.
Ils sont quatre criminels des banlieues romaines qui commettent un vol qui ne se termine pas de la façon qu’ils avaient espéré. Au même moment des fonctionnaires hauts placés décident de recourir à une solution drastique nommée « An zéro » pour faire faire des économies à la caisse des retraites. Ces deux événements vont faire intervenir deux frères à différents niveaux. Deux hommes pas très futés, vont déclencher une série d’aventure allant du petit bandit au chef de la Camorra et mettant en scène un général, des membres de la bureaucratie, un prêtre et une superbe jeune femme amoureuse. Tous vont tenter de tirer leur épingle de ce jeu de dupes mais la fatalité, le destin est là qui rode.
« Des gens qui meurent sans raison, sans utilité. Qui ont vécu sans savoir, et s’en vont sans savoir. »
L’auteur possède une superbe écriture qui sait faire ressortir les éléments comique à l’intérieur même de la tragédie. Un thriller noir et triste avec des envolées quasi poétiques qui apportent une touche d’émotions dans ce monde de brutes. L’histoire se tisse en mêlant les deux intrigues avec des passages savoureux notamment lorsqu’il y a une grand-mère concernée. On ressent très fort une forme de désenchantement, de perte des rêves et malgré tout l’amour est présent sincère et puissant. Je n’arrive pas à imaginer un monde aussi corrompu et sale tel qu’on nous le présente dans ce livre avec un chacun pour soi et une dévotion à l’argent qui rend chaque comportement d’un cynisme à pleurer. La fin n’est pas celle que j’aurai souhaitée mais elle est pleine de rebondissements et possède une qualité graphique telle que je pouvais voir le film se dérouler devant mes yeux. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/06/06/37392325.html
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