"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Macho, bougon, mal embouché, odieux... tels sont quelques-uns des termes le plus souvent utilisés pour décrire le sous-préfet Rocco Schiavone. Autant dire que, lorsqu'il doit enquêter dans une petite station de sports d'hiver du val d'Aoste, son humeur ne s'améliore guère. Il n'aime pas le froid, ses Clarks résistent mal à la neige et il a les pieds mouillés! Pourtant le cadavre d'un homme écrasé sous une dameuse sur une piste de ski va l'obliger à passer quelques jours à la montagne...
J'ai vraiment bien accrochée à cette première enquête menée tambour battant par ce sous-préfet Italien macho et brut de décoffrage.
Je ne connaissais pas cet auteur mais je me rattraperai en lisant les autres enquêtes avec grand plaisir !
Un polar qui m'a vraiment fait passer un bon moment et , fait étrange tout de même , un polar qui m'a bien fait " marrer " comme aurait dit le sous - préfet Rocco Schiavone.
Bon , ce Rocco , c'est tout de même un sacré " coco".Pas vraiment sympathique, macho , cynique , moqueur , ironique ,grincheux , il a été muté de Rome dans un village de montagne du Val d'Aoste et , le moins qu'on puisse dire ,c'est qu'il n'en semble pas , mais vraiment pas ravi.Habitué à l'activité de la ville , il ne cesse de pester et c'est " un emmerdement puissance 10" qui lui tombe " dessus ":un homme vient d'être écrasé par une dameuse sur une piste de ski: faut aller patauger dans la neige et il n'a que ses Clarks,ce qui décuple son amertume. Car vous l'avez compris ,il y a meurtre!
L'enquête est classique , à l'ancienne , bien menée jusqu'à la fin , on pourrait s'imaginer dans un film de Chabrol , un film en noir et blanc , dans lequel tous les personnages se connaissent puisque tous du village . Et dans les villages de province , tout se sait , impossible de garder les secrets les plus intimes , un homme et une femme , par exemple....
Le récit est vivant , plaisant à lire ,les dialogues bien coordonnés et , surtout , comme je l'ai dit ,et malgré la gravité des faits , on rit pas mal.
Comme je l'ai dit aussi , de prime abord ,le sous - préfet est un personnage assez détestable , oui , mais on sent bien que cette carapace dissimule bien des choses et que les apparences s'avérent parfois trompeuses.Et ça tombe bien car ce personnage va devenir le héros récurrent d'une série dont ce titre est le premier . Super, car voyez- vous , ce personnage nous séduit autant qu'il nous irrite et on a bien envie de poursuivre un peu la route avec lui.Pour moi , ce sera le cas car j'ai bien aimé.
Romain jusqu'au bout des Clarks qu'il arbore par tous les temps, le sous-préfet Rocco Schiavone vit mal son exil forcé dans la vallée d'Aoste, lui qui ne cesse de vanter les mérites de la capitale italienne. Mais victime d'une mutation administrative et punitive il n'a d'autre choix que de promener ses chaussures en daim et sa mauvaise humeur dans une région où la neige est au rendez-vous tout l'hiver. Pire que tout, il est dépêché dans une petite station de ski où le conducteur d'une dameuse vient de rouler sur un cadavre. Dans ces montagnes propices aux joies des sports d'hiver, le sous-préfet, aussi déplacé qu'un skieur sur la Piazza Navona, découvre une communauté où chacun se connaît, partageant souvent des liens familiaux, une grande famille donc où pourtant quelqu'un a tué. Le mort, sicilien d'origine, a-t-il été éliminé par la mafia comme on se plaît à le dire à Champoluc ou parce qu'il avait mécontenté un villageois ? A charge pour le sous-préfet de démêler cette intrigue.
''Qui me les brise ?''. C'est ainsi que le sous-préfet Schiavone répond à ses interlocuteurs au téléphone. Cela donne une petite idée du personnage, pas forcément sympathique, arrogant, louvoyant avec la loi, corrompu même, qui ne réussit pourtant pas à être totalement détestable. Déjà parce qu'il est drôle, et ensuite parce que sous ses airs blasés revenus de tout, se cache un être qui a gardé une certaine humanité. On l'aime donc, avec ses Clarks détrempées par la neige, son mépris, ses sautes d'humeur, sa détestation de tout ce qui n'est pas Rome ou romain. Comme tout héros sûr de lui, Rocco Schiavone cache des fêlures, que l'on devine mais qu'Antonio Manzini se garde bien de nous révéler d'emblée. Il faudra continuer à suivre le chemin de croix dans le Val d'Aoste du sarcastique sous-préfet pour en savoir plus sur son passé. Et on le retrouvera avec plaisir tant ce premier opus est une belle réussite, un polar d'ambiance où l'intrigue est moins importante que les personnages et les lieux. Champoluc, village de carte postale aux toitures enneigées et aux auberges accueillantes, donne envie de chausser les skis pour une descente avant un vin chaud au coin du feu. Vivement la suite !
Le sous-préfet Rocco Schiavonne vit à Aoste. Il y tient à son titre « il n’y a plus de commissaire en Italie » c’est comme un contrepoint car rien ne change vraiment en Italie !
Dans ce premier épisode, on met l’accent sur ses relations désastreuses avec son équipe de bras cassés, de branquignoles… Il n’est pas tendre avec ses subordonnés notamment « d’Intino et Deruta » sorte de Laurel et Hardy caricaturaux.
Il est depuis quatre mois dans une région qu’il exècre et qu’il ne cherche pas à connaître. Il n’a pas de point de repère ni de relations, il ne cherche pas à s’intégrer comme pour mieux se dire que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, que cela ne peux pas durer ! Tout est froid et moche à Aoste, contrairement à Rome. Comme s’il ne voulait pas se poser vraiment et seulement être de passage. Cet écartèlement se retrouve sur plusieurs facettes du personnage.
Tout le monde est bête comme ses pieds. C’est justement cela il a du mal à trouver chaussure à son pied. Il s’obstine à porter ses Clark par tous les temps. Il a un pied encore à Rome et un à Aoste se qui lui donne un aspect écartelé. Les pieds représentent aussi ses racines. Ses collaborateurs non seulement lui cassent les pieds au figuré mais aussi au sens propre. D’Intino lui a fait tomber un tiroir sur l’ongle de son gros orteil. Du coup il semble avoir le regard constamment rivé à ses pieds.
Dernièrement on me parlait de musique dans les polars, nous avons ici quelques moments où les personnages chantonnent des chansons de la variété italienne, j’ai ainsi découvert Ligabue, ça nous met dans l’ambiance.
Ceux qui me suivent ont remarqué que je m’intéresse aux thématiques que les auteurs développent. Ici bien sûr ici le titre va jouer un rôle dans mon « accroche ». Le mot « piste » qui renvoi à la piste de ski et à l’enquête ne va pas très loin, quand au mot « noir » va jouer son rôle de déclencheur et bien évidemment on va retrouver cette couleur associé au tissu, aux vêtements (indissociable du deuil) au ciel, aux yeux, à la peau, aux cheveux, neige, chien… ce fut l’occasion de découvrir le mot « fuligineux » noirâtre comme la suie.
J’ai aussi noté toute une thématique sur la « bouche ». Rocco semble faire une fixette sur la bouche de ses subordonnés, même le mort a quelque chose dans la bouche… on en vient au message et à la différence de langage. De la découle un problème de communication verbale. Sans parler du langage assez cru qu’il emploi. Le bouche à oreille. Confidence et confession.Tout semble lié.
Dans ce roman nous avons tout ce qui tourne autour de Rocco qui reviendra dans les autres romans. Mais, bien sûr il ya l’enquête en cours. Elle nous permet de découvrir un lieu, la Montagne, un microcosme, la station de ski où a eu lieu le drame. On est vite dans une sorte de huis clos.
J'aime bien sa petite manie de voir les gens comme avec un filtre en jouant àavec la zoomorphie, chaque visage lui rappelle un animal et ses caractéristiques.
On va aussi découvrir que Rocco n’est pas "clean" du tout et qu’il a sa propre conception de la justice.
C’est le deuxième roman de la série que je lis et je me suis rendu compte que les deux histoires avaient été traduites par deux personnes différentes, mais cela ne se remarque pas.
Maintenant que j’ai lu les deux premiers épisodes me voilà frustrée en attendant la publication d’une autre enquête…
Après les belles surprises de cette année qu’ont été Sandrone Dazieri et Giancarlo De Cataldo, je me suis dit : « Pourquoi pas un troisième italien ! ». Là où « Tu tueras le père » de Dazieri se distinguait par son ambiance et « Suburra » de De Cataldo par son réalisme, « Piste noire » d’Antonio Manzini se démarque par son personnage singulier.
Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, on est dans un polar des plus classiques. L’histoire se situe dans une petite ville isolée. Suite à un meurtre, le sous-préfet Rocco Schiavone va être dans l’obligation de mener les investigations parmi la communauté pour découvrir le coupable. Grâce aux indices trouvés sur place et aux échanges avec les habitants, le mystère va s’éclaircir au fil des pages. Voilà le résumé de ce que j’appelle un polar classique. Le scénario est intéressant, il ne m’a pas déplu, mais ce n’est pas l’élément que je retiendrais de ce roman.
L’originalité de cette aventure repose sur les épaules de Rocco Schiavone, l’acteur principal. Dans les polars habituels, l’enquêteur aime son job, est torturé par son passé, est souvent divorcé et solitaire. Rocco, lui, est marié, infidèle mais marié. Dans son métier, son objectif est d’en faire le moins possible et il déteste les complications. Il n’est traumatisé ni par une histoire personnelle dramatique ni pas par des relents d’anciennes affaires effrayantes, mais simplement parce qu’il doit vivre dans lieu perdu alors que lui, vient de la grande ville. Voilà son drame ! C’est donc un type toujours de mauvaise humeur, prétentieux, odieux, macho et particulièrement antipathique. Ce caractère donne lieu à des dialogues croustillants de méchanceté. On attend à chaque scène ses nouvelles réactions qui sont à chaque fois déconcertantes. Et c’est finalement tout ce qui fait son charme.
Pour conclure, je ne me suis jamais ennuyé dans cette enquête sur les pistes enneigées. C’est un bon petit passe-temps policier sans être révolutionnaire, où Rocco Schiavone, le commissaire acariâtre, ressort comme le seul point fort. Sortir du politiquement correct, ça détend !
Si vous avez l’habitude de lire le blog, vous savez que je ne suis pas une lectrice assidue de romans policiers, non pas que je n’aime pas ça au contraire, mais j’ai rarement des coups de coeur, des attirances, des évidences. Aussi quand Célia des éditions Denoël m’a proposée cette lecture, j’étais convaincue, surtout quand elle m’a décrit le héros comme un personnage plutôt sarcastique. Encore merci Célia pour l’envoi et pour la jolie description.
J’étais donc impatiente de découvrir cette enquête et de découvrir notre héros. Je n’ai pas été déçue par la rencontre avec Rocco Schiavone, un italien plus que sarcastique et au début il nous fait rire, nous laisse plutôt surpris face à tant de fierté romaine. Les personnages sont tantôt émouvants, tantôt agaçants, mais vous savez le type de personnages qu’on aime détester ou contre lesquels on aime pester. Et bien les voici, ils sont là pour vous.
Le style d’écriture est très fluide et on avance dans l’histoire avec impatience, on se laisse complètement entraîner en Italie et les descriptions, loin d’être trop lourde, nous permettent vraiment de voyager. Pendant quelques heures, j’étais dans le Val d’Aoste, j’ai revu certains paysages que j’avais réellement pu voir. L’enquête est bien réalisée, on se laisse embarquer et on se demande qui a bien pu tuer cet homme. Le cynisme de l’enquêteur est terrible et permet de contraster parfois avec la situation : on est sur un crime et il s’inquiète de ses chaussures. Il est drôle, ça permet de donner un côté plus léger.
Antonio Manzini réussit réellement à nous captiver tout au long de son roman et une fois les dernières pages tournées, on a hâte de retrouver notre ronchon préféré et de sourire de ses réflexions. On en apprend également sur les provinces italiennes, sur les guéguerres régionales que l’on peut retrouver en France (Marseille vs Paris, Parisiens vs le reste de la France).
Bref c’est un chouette roman à découvrir, venez détester Rocco Schiavone, venez avoir envie de le gifler, mais surtout venez lever les yeux au ciel à certaines de ses réflexions. Après vous vous rendrez compte que vous êtes sous le charme de ce roman.
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