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Marc Montroy, journaliste à L'Écologue, se rend à Hopewell en Virginie, la «capitale de la chimie», pour enquêter sur le scandale du chlordécone, aussi appelé Kepone. Il y rencontre le Pr Ashland, qui l'encourage à orienter ses investigations du côté de Farma, société basée officiellement au Brésil et dirigée officieusement depuis les Antilles françaises. Apprenant que son père, Célio, est atteint d'un cancer, Marc rentre précipitamment en Guadeloupe. Célio est persuadé que sa maladie est due au chlordécone. Utilisé de 1972 à 1995, ce pesticide a pollué des terres et des eaux à la biodiversité unique. Max, l'ami indépendantiste de Célio, voit là l'oeuvre des Békés qui, non contents de posséder les richesses des îles, s'en sont pris une fois de plus aux descendants d'esclaves. Alors que Marc pense rédiger un simple article relatant un écocide passé, des morts violentes en lien avec son enquête surviennent. Avec Max, tout aussi décidé à découvrir la vérité, ils sont loin d'imaginer l'engrenage infernal dans lequel ils viennent de tomber. En brassant les eaux troubles du scandale lié au chlordécone, Kepone nous offre une plongée vertigineuse dans les grands courants contestataires de nos sociétés. C'est aussi un thriller haletant et savamment documenté.
Kepone : l’autre nom du Chloredécone qui a rendu empoisonnées les terres de Guadeloupe.
Marc, journaliste et métis, se rend dans l’île de son père pour un reportage écrit sur le sujet.
Dans le même temps, nous suivons en italique Erwan, marin professionnel, qui se lance dans une dangereuse aventure en Haïti.
J’ai découvert, au fil de ma lecture, les attentats indépendantistes des années 80, la haine de certains descendants d’esclaves pour les békés, au point de tout faire pour les mettre dehors.
J’ai suivi avec attention, dans le début du roman, l’origine du pesticide à charançon du bananier, qui a aussi servi en Europe pour protéger les cultures de pommes de terre.
J’ai aimé découvrir les vrais tenants et aboutissants de ce scandale.
J’ai découvert M. Henri Nallet, baron du PS, député, trésorier de la seconde campagne de Mitterand, ministre de la Justice, de l’Agriculture. Alors que le chloredécone est définitivement retiré, il accorde une nouvelle dérogation de vente pour deux années supplémentaires. Avant d’être ministre, il était chargé de mission à la FNSEA, puis directeur de l’INRA (inventeur des OGM). Il sera ensuite pendant 20 ans employé des laboratoires Servier et sera entendu dans le scandale du Mediator. Ce monsieur, aujourd’hui président de la fondation Jean Jaurès, n’a pas été convoqué par la commission d’enquête sur le chloredécone et dort tranquille.
J’ai découvert horrifiée la traite des haïtiens qui vont en Guadeloupe pour être exploités, fuyant l’enfer de leur île.
Une enquête qui va au-delà des apparences pour mettre à jour le vrai scandale.
Seul bémol : les termes de marine non explicités.
Quelques citations :
Le chlordécone est persistant dans nos sols, mais apparemment beaucoup moins dans les archives des ministères. (p.191)
Le plus intéressant aurait été d’entendre les ministres qui ont signés ces fameuses AMM, les autorisations de mise usr le marché. Avec dans l’ordre d’apparition Edith Cresson, Henri Nallet, Louis Mermaz et Jean-Pierre Soisson. (p.210)
L’image que je retiendrai :
Celle du racisme omniprésent sur l’île, que ce soit de la part des anciens colons ou des anciens colonisés.
https://alexmotamots.fr/kepone-philippe-godoc/
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