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Alessandro Spina " Écrivain italien " né en 1927. Il a longtemps vécu en Afrique du Nord (Libye), qui a fourni la matière essentielle de son oeuvre. Il s'est d'abord fait connaître par des nouvelles publiées dans Paragone. Son premier roman Tempo e Corruzione parut en 1962 chez Rusconi. A la sortie des Noces d'Omar (1973), Claudio Magris Écrivait dans Corriere della sera : " Par sa prose transparente et dense d'Échos, Spina rÉussit à rendre le déroulement du destin de ses figures, les fils multiples qui se nouent entre elles, leurs combats masqués, le dédale incertain de leurs mouvements ". Le Prix Bagutta qui a couronné son oeuvre romanesque en 2007 a suscité beaucoup d'Échos en Italie et sorti cet Écrivain du cercle Élitiste où il paraissait confiné. Il vit retiré près de Brescia.
Les deux nouvelles présentées ici évoquent la même réalité historique, mais elles furent Écrites à des dates diffÉrentes. La première, Juin 40, fut d'abord publiée en revue (1960), puis reprise dans un recueil Histoire d'officiers (Mondadori, 1967). La nouvelle décrit le cercle des officiers italiens de Benghazi à la veille du déclenchement de la Seconde guerre mondiale, qui marquera la fin de la colonisation italienne. Le protagoniste est un lieutenant italien, au naturel tourmenté, que l'idée du suicide obsède. C'est à propos de ce conte que Cristina Campo Écrivit à l'auteur " J'ai surtout "été troublée par ce fond de grâce, de liberté et d'horreur ", inaugurant une correspondance croisée qui vient d'être publiée par Morcelliana (2007).
La seconde, Quand la forêt se mit en marche, l'un des derniers Écrits de Spina, parut en 2006. Si son action se situe au même moment que celle de la première, elle offre une plus ample perspective. Le héros, propriétaire d'un grand domaine agricole, fait le bilan de sa propre vie et y mêle celui de la présence italienne en Libye, par le biais d'une lettre à un ami.
Ces deux nouvelles font partie d'un vaste cycle narratif qui décrit la province orientale de la Libye, depuis la conquête coloniale italienne de 1911, toile de fond dramatique du roman inaugural (Le Jeune Maronite, 1971), jusqu'à l'indépendance de l'Etat libyen. Le dernier roman, La rive de la vie mineure, se déroule dans les années 60 et décrit les derniers soubresauts du royaume qui affronte la modernité et tâche de préserver ses traditions. Il présente l'originalité d'avoir comme protagoniste un jeune Français qui découvre le mal d'Afrique. I confini dell'ombra, l'édition définitive du cycle, est parue en 2006, et c'est elle qu'a couronnée le Prix Bagutta.
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