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Pour Benoîte Groult et son mari, Paul Guimard, amoureux de la mer et du bateau, acharnés de pêche, l'Irlande fut un coup de foudre. Dans ce Journal tenu pendant vingt-trois étés, elle célèbre ce pays « toujours à la veille d'une tempête ». Elle fait surtout le récit sans fard du trio amoureux qu'elle forme avec son mari et son amant américain, Kurt, avec lequel elle vit une intense passion charnelle. Nombreux sont les amis venus leur rendre visite : François Mitterrand, Élisabeth et Robert Badinter, Éric Tabarly, Régis Debray... De chacun, elle dresse des portraits saisissants de justesse et, parfois, de rosserie. Son humour n'épargne personne, mais elle porte surtout un regard implacable sur le vieillissement de ses proches et sur le sien.Drôle, étonnant, bouleversant, ce Journal intime se lit comme le « roman vrai » de l'automne de Benoîte Groult. Interrompu par la maladie et la mort, le texte a été repris par sa fille, Blandine, pour ressusciter l'écrivaine à travers ce livre posthume établi selon sa volonté.On a le bonheur d'entendre de nouveau la voix claire, tranchante, de cette grande dame énergique au tempérament râpeux. Nathalie Crom, Télérama.Texte établi et préfacé par Blandine de Caunes.
Très beau et touchant, dans l'ambiance irlandaise et dans la description de la vieillesse et des sentiments.
Benoîte Groult et son mari Paul Guimard tombent amoureux de l’Irlande (comme je les comprends !) et y achètent une maison. Pendant vingt-trois ans, de 1977 à 2003, Benoîte Groult tiendra dans son journal intime la chronique de ces étés passés à Bunavalla dans le comté de Kerry.
De ses parties de pêches acharnées aux relations qu’elle entretient avec Paul, de sa passion pour son amant américain, Kurt, à son amour pour l’Irlande, ses paysages et sa météo, des visites des amis (Eric Tabarly, François Mitterrand, Elisabeth et Robert Badinter...) aux rapports qu’elle a avec ses trois filles, Benoîte Groult se livre sans far à travers ce journal auquel elle travaillait lorsque la maladie d’Alzheimer l’a rattrapée.
C’est sa fille, Blandine de Caunes qui a pris la relève pour donner le jour à ce témoignage inédit, à la fois drôle, bouleversant, plein d’intelligence et d’une profonde honnêteté.
Benoîte Groult ne cache rien, ou pas grand chose, de ce que lui inspire Paul ou plutôt de ce qu’il ne lui inspire plus, au contraire de Kurt dont l’amour la transcende et avec lequel elle peut repousser les limites de la vieillesse. Car ce qui ressort assez intensément de ce livre c’est la peur de vieillir et surtout de perdre ses capacités mentales et physiques. Des peurs que Benoîte Groult voient se matérialiser dans la maladie de Paul et sa lente déchéance. Cette vieillesse Benoîte Groult la redoute et se révolte contre elle. Elle ne cache pas d’ailleurs avoir effectué des liftings pour essayer d’atténuer les effets de l’âge même si elle sait le combat perdu d’avance.
Benoîte Groult était aussi une femme libre, et c’est ce qui transparaît tout au long des pages. Une femme qui a un amant dont Paul connaît l’existence, une femme qui revendique son droit au plaisir et à la jouissance, une femme qui s’impose en tant qu’écrivain. Mais une femme qui a aussi souffert par amour.
Ce sont toutes ces facettes qui sont mises en lumière dans ce livre à travers un humour et une clairvoyance infaillibles. Benoîte Groult ne mâche pas ses mots, n’est pas forcément tendre avec ses amis ou les hommes de sa vie. « En fait, Paul est mort une heure sur deux et un jour sur deux. Il s’exerce. » dit-elle de son mari. Et de Kurt, qu’il est un amant fabuleux mais pas très intelligent et que cela la repose intellectuellement. Cela ne la rend pas forcément très sympathique mais démontre une force de caractère qu’elle s’est forgée au fil du temps.
Ce livre est aussi passionnant à lire à l’aune de celui de Blandine de Caunes, La mère morte, qui prend en quelque sorte la suite de ce Journal en parlant de la maladie de Benoîte Groult jusqu’à sa mort.
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