"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Né en 1913 en Alabama dans une fratrie de 11 enfants, petit-fils d'esclave, Jesse Owens est resté célèbre comme quadruple champion olympique aux jeux de Berlin. Si on n'oublie jamais de préciser qu'Hitler avait refusé de lui serrer la main, Jesse Owens complétait : «c'est le président Roosevelt qui m'a snobé. Il ne m'a même pas envoyé un télégramme. À mon retour aux États-Unis, je ne pouvais pas m'asseoir à l'avant des autobus, je devais m'asseoir à l'arrière, je ne pouvais pas vivre là où je le voulais». Pour raconter cette histoire d'enfant qui court tout le temps, poursuivi par des hordes de sauterelles, un ours, des policiers, le Ku Klux Klan et ensuite des athlètes, Gradimir Smudja a choisi la fantaisie, l'humour et le grand spectacle. Comment ne pas être ébahi par les planches splendides de l'artiste ? Norman Rockwell n'est jamais très loin. Et s'il faut faire appel à un chat pour raconter cette fresque, c'est pour mieux raviver notre coeur juvénile.
"Quand on a peur, les jambes se font plus rapides,
légères comme des plumes d'oiseau, capables de s'envoler"
On s'en prend plein les yeux avec les merveilleux dessins à l'aquarelle de Gradimir Smudja,
On tombe sous le charme en écoutant Essey Snewo nous conter l'histoire de Jesse Owens,
Les illustrations sont foisonnantes de 1001 détails,
Les dessins tout à la fois enfantins et adultes donnent à ce récit des allures de conte moderne
L'ambiance est celle du blues, des champs de coton, il y fait chaud, on rit parfois de bon coeur
Le scénario est rythmé, presqu'endiablé, à l'image de ce champion plus rapide que le vent
Les couleurs utilisées, travail à l'aquarelle, rappellent certaines toiles impressionnistes
Bel hommage rendu à son petit grand frère noir,
au superbe champion afro-américain Jesse Owens
Je me suis demandé pourquoi toute cette beauté me laissait un peu de glace
alors que j'avais pris plaisir à lire cette histoire et à en apprendre plus sur Jesse Owens ?
Si tous Les ingrédients étaient présents, il m'a pourtant manqué quelque chose.
Quelque chose qui accroche mon oeil, quelque chose qui me dérange ou me retienne
Tout m'a semblé presque trop beau, trop lisse, trop linéaire --- trop parfait
J'ai eu cette drôle d'impression que les aventures de Jesse Owens étaient trop grandes
que pour être contenues dans ce format bulles
me donnant le sentiment que Jesse lui-même voulait s'échapper de l'album,
qu'il en débordait presque par moments
Son empreinte semblait résister à l'encrage ou être bue par le papier
peut-être Jesse voulait-il retrouver sa liberté et ne pas rester figé ainsi pour l'éternité ?
"--- et tu t'échapperas et t'échapperas ainsi pour l'éternité"
En 1980, un champion s'est éteint
Jesse Owens
Une légende
que j'aurais aimée admirer sur une immense fresque murale peinte par Gradimir Smudja
avec tout l'espace nécessaire pour les mettre en valeur
Qui aurait pu prédire le destin de ce petit garçon né le 12 septembre 1913 à Oakville ? Personne. James - plus tard surnommé Jesse - Owens, fils de Mary-Emma et Henry Cleveland Owens, petit-fils d'un esclave capturé au Sénégal, doit lui-même récolter 60 kg de coton par jour avant que son destin ne bascule...
Alors que les JO de Paris approchent, Gradimir Smudja nous raconte l'histoire de l'un des plus prestigieux emblèmes des Jeux Olympiques. Il choisit pour cela l'angle de la fantaisie, créant un personnage conteur, un chat noir qui en observateur, confident et allié du jeune Jesse, va l'aider à surmonter les obstacles, à fuir les nombreux ennemis pour aller au devant d'un destin médaillé, à Berlin, face à Hitler.
Que dire du travail graphique de Gradimir Smudja ? Les superlatifs vont manquer tant je suis resté impressionné à chaque page par ces peintures inspirées par l'Amérique de Norman Rockwell aussi bien que par les fables de Edmond Calvo. La précision des détails, les pleines pages solaires, les personnages plein de vie... ça laisse pantois !
Double réussite pour cet album qui raconte la vie d'un athlète hors du commun avec un talent graphique qui l'est tout autant. Incontestablement un album à ne pas manquer en ce mois de juin !
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