"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Jeanne Hébuterne est une jeune fille quand, en 1916, elle rencontre Amedeo Modigliani. De quinze ans son aîné, il est un artiste « maudit », vivant dans la misère, à Montparnasse. Elle veut s'émanciper de ses parents et de son frère, et devenir peintre elle aussi. Ils tombent fous amoureux. De Paris à Nice - où ils fuient les combats de la Première Guerre mondiale -, ils bravent les bonnes moeurs et les interdits familiaux. Mais leur amour incandescent les conduit aux confins de la folie.
1916
Olivia Elkaim prend la voix de Jeanne Hébuterne pour nous raconter cette histoire dont la première phrase résume ce qui va suivre et donner envie de poursuivre : "Hier soir je suis tombée amoureuse d'Amedeo Modigliani."
Le coup de foudre ! Qui donne la sensation d'exister puissance dix, fait marcher à un mètre du sol et nous anéantit tout aussi fort à la fin.
Jeanne, passionnée de peinture, peint, tout comme son frère parti à la guerre, et semble vivre dans une perpétuelle discussion intérieure. C'est un électron libre. Elle observe sa mère et se dit qu'elle ne veut pas de cette vie là. Elle pense à son frère très pieux et se dit que ce sont des fadaises. Lorsqu'elle croise le regard de Modigliani, artiste charismatique, alcoolique et fantasque, elle est totalement subjuguée et soudain menée par le bout de son cœur.
Lui, aime cette femme à peine sortie de l'enfance, mutique, artiste comme lui.
J'ai aimé observer cet amour fou, quand plus rien ne compte que le moment présent avec l'être aimé. C'est étrange comme l'amour peut parfois être maléfique, ou du moins la passion l'est. Mais est-ce qu'on ne rate pas quelque chose à traverser la vie sans jamais avoir connu ce sentiment terrible et flamboyant qui nous consume tout entier ?
Jeanne était sans doute prédestinée à vivre une passion dévorante. Elle vivait un amour fraternel malsain avec André, ce frère limite incestueux, tellement possessif que c'en est dérangeant. Elle vivait confortablement au sein d'une famille aimante où on lui parlait de respectabilité dont elle n'avait que faire. La passion est un raz de marée qui ne s'embarrasse pas de conventions sociales.
L'amour, l'art, la pauvreté, la faim, le feu sacré, artistes maudits et libres…
Montmartre, Montparnasse, la vie de Bohême, la bande d'amis, Chaïm Soutine, Blaise Cendrars, Erik Satie, Maurice Utrillo, Max Jacob, ça ferait presque rêver si on oubliait qu'ils baignaient tous dans la misère et les vapeurs d'alcool, mais aussi la fête et une sorte de jeunesse éternelle, qui n'est rien d'autre que de l'immaturité et de l'égoïsme.
Jeanne s'est donnée tout entière à sa passion. Modigliani l'aimait aussi, à sa façon, mal. Il était absolument, totalement égocentrique. Comme le sont les artistes. Comme le sont souvent les hommes.
Que faire quand celui qu'on aime est devenu notre souffle de vie, sans qui on s'étiole et on meurt ?
Jeanne n'est plus que passion pour lui qui peut disparaître des semaines entières : "L'absence de mon amour me désagrège."
Pauvre petite Jeanne, si seule et incomprise, jugée et honnie par son époque mais pire que tout, par sa famille, ceux-là même qui étaient censés la protéger, la soutenir et l'aimer quoiqu'il arrive.
Je ne sais pas si c'est une belle histoire, car l'amour fou est-il beau ? Vaut-il d'être vécu ? Peut-être nous dirait-elle que oui, elle qui s'est consumée pour son bel Amedeo.
Le destin passionné de Jeanne Hébuterne pour son artiste maudits, le ténébreux Modigliani, sortie de l'oubli par Olivia Elkaim, m'a totalement bouleversée.
Mais que les femmes paient cher leur adoration, de tous temps !.. capables de s'effacer jusqu'à n'être plus que l'ombre de l'être aimé.
Je suis Jeanne Hébuterne - Olivia Elkaim
Amedeo Modigliani et Jeanne Hébuterne – histoire romancée de 1916 à 1920 qui retrace un parcours amoureux et les déboires d’un couple.
Jeanne à 18 ans quand elle fait connaissance par hasard d’Amedeo Mogliani. C’est son frère, André qui l’a inscrite à suivre des cours de peinture.
Lui à 33 ans, il a déjà un parcours de sculpteur et a choisi de se mettre davantage à la peinture.
Il peint beaucoup mais vend très peu. Il dessine ses maîtresses ou ses putains ; il s’accroche aussi à l’alcool pour noyer un chagrin de ses liens familiaux.
Mais ça rencontre avec Jeanne va l’entraîner à choisir une liaison sérieuse car il semble bien épris.
De son côté, c’est l’amour fou pour Jeanne, son obsession ne sera pas celle de ses parents ni de frère André parti à la guerre et qui s’incruste dans son esprit.
Jeanne tombera enceinte. Amedeo promettra le mariage à la mère de Jeanne.
Tout va très vite dans cette histoire, et il manque des odeurs, de la force d’un amour et des descriptions.
Ah quel dommage une si belle histoire qui manque de fond, de richesse et de délicatesse !
Olivia ELKAIM est journaliste et n’a pas utilisé tout son talent pour son roman historique qui aurait pu être aussi bien dans sa description que « La jeune fille à la perle » de Tracy Chevalier.
Décembre 1916
« Hier soir je suis tombée amoureuse d’Amedeo Modigliani. »
Ainsi débute le livre ; une histoire d’amour entre le peintre de trente-deux ans et une jeune fille de dix-huit ans au goût de souffre et de scandale.
Pour lui, elle renonce à une vie tranquille de la petite bourgeoisie parisienne, même si elle tente, un peu, de résister . S’ensuivent trois années de passion destructive pour Jeanne qui connaît la misère, la faim, le froid. Elle est détruite par l’autorité de Modigliani qui ne veut pas la reconnaître comme peintre. Il ne peut y avoir deux talents dans un ménage et l’artiste, c’est lui, pas elle. La fin est écrite d’avance, elle est inéluctable
La voici enfermée dans sa passion. Modigliani fait la fête avec ses copains, disparaît des semaines avec une autre conquête. Jeanne l’attend. Elle ne peut vivre sans lui. Lorsqu’il est présent, il l’a détruit et lorsqu’il part, c’est son absence qui la détruit.
Ce qui est intéressant dans ce livre c’est la mainmise, depuis sa plus tendre enfance, de son frère aine, André, présentement parti à la guerre.
« Tout m’emprisonne : André, ses cartes postales, l’attente de ses permissions et de ces moments où il me murmure que notre amour est indépassable… Mon sang irrigue ton cœur qui fait vivre mes poumons. Connais-tu un amour plus fort que cela ? »
Une prise de possession, de l’âme de sa sœur, une relation fusionnelle à la limite de l’inceste, du malsain, qui se transforme en une haine farouche. il préfère voir sa sœur au couvent que dans les bras de ce barbouilleur alcoolique, héroïnomane, infidèle, sale et… bien entendu, très mauvais peintre.Voici, entre autre, ce qu’il lui écrit « As-tu pensé à te retirer pour quelques jours dans un couvent ? Des sœurs t’accueilleraient. Elles ne te demanderaient rien, juste de te joindre à leurs prières. Et tu pourrais travailler sereinement ».
André peint lui-même. Oh ! Pas ces choses vulgaires qui sont à la mode ! Non, des paysages très académiques. De retour de la guerre, devenu plus bigot que croyant, il la chasse avec une haine et un mépris palpable parce qu’elle lui a échappé, elle a décidé de vivre sa vie sans lui en référer auparavant. Lorsque un charretier vient avec, dans ses bras, le corps mort de Jeanne, il a ces mots terribles « Cette personne n’habite pas ici » tout en marmonnant un Kyrie eleison. Quel est ce frère qui refuse une sépulture décente à sa sœur, parce qu’elle a eu le tort d’en aimer un autre, de le déposséder de son bien, apparemment le plus cher ?
Que dire des amis de Modigliani lorsqu’à sa mort, ils rejettent Jeanne enceinte d’un second enfant !
Jeanne est seule, a toujours été seule et sous influence de son frère puis de Modigliani, elle s’est totalement oubliée. Olivia Elkaim la fait revivre en employant le « Je » dans son livre. Elle;lui donne sa place dans la vie de Modigliani et un nom : sur sa tombe.
J’ai aimé la passion qui transparaît dans les mots d’Olivia Elkaim, l’urgence dans la rythmique des phrases. Un livre lu d’une seule traite.
Un livre prenant que j ai lue la vie de cetts femmecimaginable par amour malgre son milieu tres différent de son amour pour le peintre j ai beaucoup aimer un très très bon livre pour moi
Rarement le titre d’un livre ne m’a paru aussi galvaudé car du « je » il en est si peu question tout du long de ce roman. Jeanne Hébuterne est en quelque sorte le principal secondaire de sa propre vie. Elle ne semble exister que par la volonté de ceux qui l’entourent : ses parents qui lui offrent un confort de vie petit bourgeois en contrepartie de son obéissance aveugle aux règles de la société, son frère soldat de la première guerre absent physiquement mais omniprésent dans ses choix de vie et enfin Modigliani, l’homme qu’elle va aimer à la folie et qui l’amènera à sa perte.
Jeanne est un être quasiment désincarné qui n’assumera qu’une seule décision : celle d’aimer Modigliani envers et contre tous et au mépris d’elle-même in fine. Elle vivra sa passion jusqu’au bout et s’y consumera corps et âme. Si Modigliani la poursuit de ses assiduités pour la conquérir et faire d’elle sa muse, il la délaissera très vite pour d’autres corps et d’autres passions.
Le roman n’est clairement pas de ceux que j’affectionne habituellement : le milieu des artistes torturés, les circonvolutions d’une femme effacée, l’inconstance et la fatuité des hommes, les réflexions vides de sens à longueur de chapitres et l’absence d’action sont clairement tout ce que je fuis dans une lecture. Mais poussée par mon devoir de juré du Prix du Meilleur Roman 2019 des éditions Points je suis allée au-delà de mes réticences et j’ai laissé sa chance à ce roman.
Son intérêt est de réhabiliter l’importance d’une femme qui a bel et bien existé mais dont l’importance a été occultée par sa relation amoureuse avec Modigliani. Jeanne Hébuterne a pourtant énormément eu d’influence sur l’artiste incontournable qu’il deviendra post mortem. Mais en dépit de l’abnégation qu’elle offrira à son amant, elle sera totalement utilisée puis écrasée et enfin méprisée par l’homme égoïste que fut Modigliani.
Si l’histoire est intéressante je regrette que l’écriture soit à mon goût alourdie par les réflexions in petto des personnages. La conclusion du roman est à l’image de la vie de cette pauvre Jeanne : d’une tristesse abyssale. In fine si le roman n’est pas mauvais à proprement parler, il n’a pas soulevé le moindre enthousiasme me concernant et je ne pense pas en retenir grand-chose. C’est bien dommage car cela aurait été pourtant l’occasion d’en apprendre plus sur cette femme dont le portrait s’impose systématiquement à mon esprit quand je pense une peinture de Modigliani.
Jeanne Hébuterne avait dix-huit ans et Amedeo Modigliani trente-trois lorsqu’ils se sont rencontrés par hasard. Jeanne a compris très vite le danger qu’il représentait pour elle et a tenté de fuir - en vain - le coup de foudre l’avait déjà frappé, impossible de lutter contre.
Leur histoire durera trois ans : de décembre 1916 à leur fin tragique en janvier 1920. Modigliani, peintre maudit, mourra rongé par l’alcool et les abus qui auront raison de sa santé chancelante. Ni la petite Jeanne, née le 29 novembre 1918, ni l’enfant à venir ne réussiront à retenir Jeanne Hébuterne qui sautera par la fenêtre quelques jours plus tard.
Olivia Elkaim nous relate à la première personne - dans la peau de Jeanne Hébuterne - le terrible destin auquel elle n’a su échapper, sa passion pour ce génial butor égoïste qu’était Modigliani, sa vie de femme peintre avortée, ce sentiment presque incestueux qui existait entre son frère André et elle.
L’écriture est sobre, le style agréable, toutefois il manque un petit quelque chose indéfinissable qui me laisse sur ma faim … (”Ce petit supplément d’âme” dont parlait France Gall peut-être ?…) Ça reste un roman honorable malgré tout.
Un magnifique récit à la première personne qui nous fait découvrir la dernière compagne et muse de Modigliani.
Après avoir lu le roman on a envie de redécouvrir les peintures de Modigliani.
Voilà une histoire d’amour qui débute au mois de décembre 1916 et qui se termine tragiquement 3 ans plus tard en janvier 1920.
3 ans de passion amoureuse pour Jeanne Hébuterne.
Celle qui fut la muse et la compagne du peintre et sculpteur Modigliani est encore très jeune quand elle le rencontre.
Lui a 15 ans de plus. Il est déjà malade, abuse de la cocaïne, de l’alcool, est complétement égocentrique, sans un sou et infidèle.
Pour lui, elle renonce à sa famille et à son milieu petit bourgeois, elle accepte de vivre dans le péché et renonce à la peinture. Elle se met entre parenthèse pour se consacrer entièrement à cet homme et vivre un amour passionnel aux limites de la folie.
Dans un Montparnasse qui regroupe tous les artistes de l’époque et bien loin des combats de la Première Guerre mondiale, Jeanne brave les bonnes mœurs et les interdits familiaux par amour. Modi lui se perd dans ses addictions multiples, disparait plusieurs jours d’affilés, la trompe et malmène ses sentiments.
Sur le mode du journal intime, Olivia Elkaim, rend un très bel hommage à cette femme de l’ombre qui aurait peut-être pu devenir une grande peintre si elle n’avait pas croisé le chemin de Modigliani et dresse également le portrait d’un Paris noctambule et excessif durant ces années-là.
Véritable coup de cœur pour certains lecteurs, « Je suis Jeanne Hébuterne » a été pour ma part un agréable moment de lecture mais que j’ai finalement lu plus comme une biographie que comme un roman.
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