Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Le 4 février 2022, Abdoulaye part de Conakry avec sa petite amie, Fatoumata. Il a dix-neuf ans, elle, dix-sept. Ni l'un, ni l'autre n'avait la moindre intention de quitter la Guinée. Ils sont contraints de fuir à cause d'une persécution familiale, ne concevant qu'un seul espoir de liberté et de décence : l'Europe.
Ils traversent l'Afrique par des moyens de fortune, esquivant les postes-frontières et la police, s'arrêtant ici ou là pour gagner l'argent qui leur permette de continuer. Ils rencontrent des gens secourables, d'autres moins. L'expédition devient de plus en plus terrible. Escroqueries, viols, geôles libyennes des passeurs de migrants, racisme... Ils finissent par embarquer dans un petit bateau, qui affronte une tempête. Un drame atroce se produit.
Voilà ce qu'est un « migrant », nom qu'Abdoulaye récuse. Un être humain, qui traverse des épreuves bien plus terribles que les images des centres d'accueil que montrent les médias. Aujourd'hui soutenu par l'association JRS Welcome, il cherche à construire une nouvelle vie, loin des souffrances et de la haine.
Difficile de lire ce Récit d’une traversée du monde pour qu’un jeune homme vive l’exil alors que tout pouvait lui réussir !
Issu d’un couple dit mixte, un père musulman et une mère chrétienne, avec sa seconde femme, il aurait dû poursuivre ses études et se hisser dans la société Guinéenne bien que, contenue de mains de fer, par un pouvoir autocratique.
Seulement, son père, âgé, décède. Sa mère est alors répudiée par la famille de sa marâtre et décède d’une crise cardiaque. Lui est alors jeté dans les prisons du régime par son demi-frère, seul et orphelin. Il a 17 ans.
Que reste-t-il à cet homme qui vient tout juste d’en être un ? L’exil ! La France, bien sûr « La France est de loin le pays d’Europe le plus familier aux Guinéens. Nous parlons la même langue.«
« Je ne voulais pas partir », ce récit est un témoignage de cette errance, de la solidarité de quelques-uns, des violences rencontrées, des trafics subis, des souffrances à jamais présentes de jour comme la nuit. Mais, « Tout cela en valait-il la peine ? »
De toute façon, il n’y avait et il n’y a pas De choix. Enfin, la parole de ces exilés et leurs expériences, traumatiques envahissent le monde littéraire. Une première percée avec le film L’histoire de Souleymane avait fait émerger, un homme, un récit de vie et d’expériences derrière les slogans de haine qui se répandent aujourd’hui.
Une postface écrite par Charles Bonaparte reprend le récit du narrateur de Abdoulaye Soumah, comme pour attester la véracité d’un récit qui n’en avait pas besoin. Seulement, il nous apprend qu’il a obtenu le statut de réfugié et qu’il préside l’association qui l’a aidé.
En conclusion, un récit témoignage poignant qu’il faut découvrir pour comprendre le quotidien des exilés qui frappent aux portes de notre Europe et éviter que leurs voix soient perdues à jamais dans les fonds marins de notre Méditerranée.
Chronique illustrée ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2025/01/30/abdoulaye-soumah-je-ne-voulais-pas-partir/
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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