Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Charles Consigny est un jeune homme qui a grandi avec Cyrano de Bergerac. Il descend d'une famille de Chouans. Comme la plupart des gens, il est amoureux de son pays. Alors qu'à bien des égards la France régresse, s'enferme, s'oublie, l'un de ses enfants exprime son désarroi.
C'est un livre de génération, qui dit ce que vivent aujourd'hui les 25-30 ans et qui est en même temps sévère avec eux, ceux de son milieu, avec leur petit idéal bobo et leurs valeurs molles. Charles Consigny mitraille les totems. L'obsession égalitaire, le culte de la diversité, la gauche et la droite qui se rejoignent dans un centre inerte, l'écologisme béat, la censure journalistique, les forces d'inertie qui bloquent tout alors que tout pourrait être possible. C'est aussi un appel. Un appel à aller chercher l'énergie d'une certaine jeunesse française, celle des banlieues et des campagnes, qui veut se battre, qui n'a renoncé à rien. C'est un appel à la laisser travailler, à la payer correctement, à valoriser son envie de réussir. C'est un réquisitoire contre les pesanteurs d'une nation magnifique et asphyxiante, où tout pourrait aller tellement mieux si l'on y mettait un peu de volonté.
C'est en même temps le livre de quelqu'un qui doute, de quelqu'un qui croit au libéralisme tout en étant attaché à ce qui tient la France, ce qui la structure, ce qui en fait un pays rassurant. C'est le livre d'un sarko-chiraquien en voie de macronisation.
Éditorialiste au Point et à RMC, Charles Consigny a rencontré les têtes d'affiche du débat public et relate ses échanges avec eux, d'Alain Finkielkraut qui lui dépeint Wikipédia comme « une abomination » à Michel Houellebecq qui boit sans discontinuer de 19h à 2h du matin, du regard sans lueur d'Eric Zemmour à l'éloquence d'Edwy Plenel, en passant par l'attention que François Baroin porte à ses pectoraux ou les coups de téléphone hallucinés de Cyril Hanouna.
Parce qu'il est l'idole de jeunesse de l'auteur, Nicolas Sarkozy occupe une place à part. Consigny avait 17 ans en 2007 et « Sarko » lui donnait la rage de se battre. Il est sans doute ce qui lui a permis de ne pas se laisser happer par les diables de la nuit, quand, à vingt ans, « tout menace de ruine un jeune homme ». Il est ce qui a imprimé définitivement en lui le goût du travail, de la persévérance, et aussi de la résilience. On peut avoir même pas 30 ans et déjà connu de durs échecs ; l'ancien président a enseigné à son « disciple » la règle sainte : never give up, pour parler comme Churchill ou, comme Rimbaud, « tenir debout, dans la rage et les ennuis ».
Alors que la droite ne sait plus parler que d'immigration et de religion, et que la gauche est enfermée dans un misérabilisme morbide, ce livre est un manifeste pour l'ambition, l'ambition qui élève, l'ambition qui permet de se dépasser, l'ambition qui, seule, est vectrice de richesse, de mobilité sociale, et tout simplement de progrès. Consigny cogne sur l'engouement contemporain pour l'économie du partage, les modes de transport alternatifs, les épiceries solidaires, le covoiturage et les colocations, les festivals citoyens et autres initiatives du cabinet d'Anne Hidalgo qui feraient se retourner Philippe Muray dans sa tombe; il cogne sur l'aspiration au bien-être d'une partie de sa génération, alors qu'elle est à l'âge de livrer bataille.
Pour l'auteur, « à la bouillie éco-responsable doit d'urgence se substituer la soif d'en découdre. Ce pays abrite un peuple de guerriers qui n'a été que trop longtemps empêché d'avancer. Pour la France, tout est encore possible. »
Si vous ne connaissez pas Charles Consigny, c’est que vous n’avez jamais écouté l’émission « Les Grandes Gueules » sur RMC. C’est un programme radiophonique où les intervenants débattent de tous les sujets d’actualité. Il y officie depuis quelques années en tant que chroniqueur. De par mon métier, je suis amené à beaucoup rouler et par conséquent à être client de ces radios. Au premier contact, Charles Consigny m’est apparu, comme à tous, comme un petit jeune, bobo, hautain et provocateur. Puis, même si je ne suis pas tout à fait du même bord politique et social que lui, au fil du temps, j’ai commencé à savourer ses apparitions.
Je me faisais donc une joie de découvrir cet essai. Dans celui-ci, il y traite de plusieurs thèmes. Dans certains chapitres, il parle bien sûr de la politique et des médias qui semblent vraiment le passionner. Il analyse sans prendre totalement parti, la situation actuelle des forces en présence (l’élection présidentielle n’avait pas encore donné son verdict). Il défend ses convictions avec ardeur. Je ne suis pas tout le temps d’accord avec lui (loin s’en faut) mais ce que j’apprécie chez Charles Consigny, c’est que ses discours sont toujours réfléchis. Il n’est pas bêtement dans l’opposition mais argumente selon sa vision des choses. En effet, selon les dossiers, ses dires peuvent aussi bien être assimilés à des pensées de droite, de gauche, réformistes ou réactionnaires. Il donne juste son avis.
Mais la nouveauté dans ce livre est qu’il parle aussi de son passé, de ses passions, un peu de ses amours mais surtout…de l’âge qui le rattrape. Ce livre lui permet d’expier le temps qui passe et qui semble le traumatiser. On comprend vite qu’il a beaucoup de mal à passer à l’âge adulte avec tout ce que ça entraîne. Il est nostalgique de sa jeunesse insouciante, sans contrainte et vit très mal ses nouvelles responsabilités.
Ce petit livre a parfaitement répondu à mes attentes. J’y ai trouvé des réflexions intelligentes sur le monde d’aujourd’hui et pour une fois énoncées par une personne de moins de trente ans. Il m’a permis aussi d’en connaître un peu plus sur cet ex-jeune devenu grand. Il ne prétend pas avoir la science infuse (même si son ton le laisse parfois croire à la radio) mais donne juste sa version des faits et son analyse pleines de bon sens.
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